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Théodolivres.

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17 mai 2016

Alex TÜRK

ALEX TÜRK, parrain du salon 2016.

Türk Alex2

nouveauEN 2016

 

Alex Türk est un homme politique français né le 25 janvier 1950 à Roubaix. Il est sénateur du département du Nord (Nord-Pas-de-Calais) et ancien président de la CNIL (2004-2011). 

Alex Türk a suivi une formation juridique : il est docteur en droit. Il est également diplômé d'études supérieures de droit public et de sciences politiques. Il est  chargé de cours à la Faculté Libre de Droit (FLD), ainsi qu'à ESPOL (European School of Political and Social Sciences) au sein de l'université catholique de Lille, où il enseigne le droit constitutionnel en licence 1.

Alex Türk est l'auteur, en 2011, d'un ouvrage "La vie privée en péril" (Éditions Odile Jacob) dans lequel il expose notamment les menaces qui pèsent sur l'avenir de la protection des données personnelles.

Il est également l'auteur d'un polar, paru en 2016, "Tour de vice" (Éditions Delpierre).

Article de La Voix du Nord:

Le sénateur nordiste Alex Türk tombe dans le polar sans se blesser

Publié le PAR LAKHDAR BELAÏD

À 66 ans, Alex Türk, ancien challenger de Pierre Mauroy à la mairie de Lille, publie son premier roman policier. L’homme est un expert en pavés de tous genres : thèses et autres rapports. Là, il joue l’effet de surprise avec un polar révélant une plume alerte et légère.

 

 

Il y a le polar détective loser avec trench-coat éliminé et calibre 38 dépressif. D’autres préfèrent le style Maigret avec garde à vue à l’halogène et voix qui claque. Sans oublier le limier qui ne moufte pas, à part donner la becquée à son ordinateur et guetter la digestion de la bête : traçage de portables, de carte bancaire, identification ADN, etc. Alex Türk, lui, opte pour le défi. Son commissaire de la PJ parisienne aura deux bras, deux jambes et – accessoirement – une cervelle. Basta. C’est équipé de ce matériel primitif – auxquels s’additionneront tout de même un carnet, des collaborateurs et un pétard (pas celui qu’on fume, celui qui fume) – que le commissaire Coblenz traquera le serial killer au tournevis.

 

Un deuxième roman déjà dans les tuyaux

 

On peut trouver ironique de voir un ancien président de la Commission nationale informatique et libertés bannir les téléphones portables de ses personnages. Le tueur se débarrasse illico des smartphones de ses victimes. « Ça me permet d’éviter les incohérences techniques », s’amuse Alex Türk, juriste réputé. L’ancien patron de la CNIL n’est jamais très loin. Au début du roman, un flic désabusé rappelle les dangers du fichage à tout-va. L’Alex Türk public a le look figé ? « Dans le privé, je suis plutôt un rigolard », se moque le sénateur.

  •  La vie privée en péril, éditions Odile Jacob 2011
  • Tour de Vice, éditions Delpierre 2016

 

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17 mai 2016

Marion VANDER SYPE

Marion VANDER SYPE
Relaxologue dans le milieu sportif, Marion Vander Sype, qui a grandi dans la petite ville de Coudekerque-Branche, est avant tout une globetrotteuse.. Curieuse de nature et aventurière, écrivain et conférencière à ses heures, après dix années de vadrouille...
17 mai 2016

Magali VANHOUTTE LE MAÎTRE

Vanhoutte Le Maître Magali

nouveauEN 2016

Originaire de Lille, Magali Le Maître, habitant Brebières, enseigna durant quinze ans avant de se lancer à plein temps dans l’écriture. Elle s’est d’abord bâti une solide expérience poétique via deux recueils surprenants, parus aux éditions Cénacle de Douayeul : Poèmes à deviner et Poèmes à rattraper le temps, écrivant aujourd‘hui des articles de presse culturelle, des scénariis de courts-métrages, des légendes pour ouvrages photographiques et des comptines.

Pour son premier roman policier, Magali Le Maître frappe fort, plongeant le lecteur dans les eaux noires du harcèlement, sur fond d’illuminations de Noël.

  •  Ouvrage photographique et poétique : Sénégal : Beauté d’une humanité », 2014
  • Court-métrage  Le virage», sortie en salle à L’Univers, 2013
  •  Poèmes à rattraper le temps», éd. Cénacle de Douayeul, 2012
  •  Poèmes à deviner, éd. Cénacle de Douayeul, 2011
  •  Quelqu’un comme elle , roman policier, Editions Fleur Sauvage2015
  •  Comptines  L’enfant cerf-volant , à paraître en 2016

 

17 mai 2016

Christine VAUCHEL

Christine VAUCHEL
De Saint-Omer dans le Pas-De-Calais (France), Christine Vauchel est peintre et auteur, membre de la Société des Poètes Français et de la Maison des Artistes. Christine a fait de ses deux passions son activité principale. Les couleurs et les mots sont...
17 mai 2016

Philippe WARET

WARET-portrait

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

nouveau

En 2016!

Historien nordiste, ancien président de la Société d’Émulation de Roubaix, auteur de plusieurs ouvrages historiques consacrés à sa région, Philippe Waret s’est tourné vers la fiction en 2013 avec la publication d’un roman policier, Mortel Cambrésis, éditions Ravet Anceau, collection Polars en Nord, avant de se lancer dans l’écriture de romans historiques.

La Maison des aviateurs est son second livre publié dans la collection 14/18 de Pôle Nord Éditions, après La Grande Séparation (2014).

  • Mortel Cambrésis, éditions Ravet Anceau, collection Polars en Nord (2013).
  • La Grande Séparation Pôle Nord Éditions(2014).
  • La Maison des aviateurs Pôle Nord Éditions(2016).

 

 

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17 mai 2016

WONDERJANE ( Hélène Dubois) et Jérôme GADEYNE

Dubois Hélène ( WonderJane)

Gadeyne Jérôme ( WJ)photojeromew-19

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Artiste curieuse de tout, Wonderjane est née un crayon au bout des doigts sur le littoral dunkerquois.

Après une dizaine d’années passées dans les écoles d’art de la région, elle explore les mondes de la publicité, du cinéma d’animation, de la photo et du web.Aujourd’hui elle enseigne le dessin à l’école des arts visuels  à Gravelines et illustre des livres pour la jeunesse.Elle devient auteur pour son projet jeunesse du petit Yogi.

 

Wonderjane gadeyne J LesAventuresDuPetitYogi_Wonderjane est une artiste qui s exprime à travers différentes formes de création, dont le livre jeunesse. Elle partage en images ses expériences méditatives et sa pratique du yoga. De son personnage totémique Wonderjane, est né Janou, le petit yogi, qui prodigue des conseils de bien-être aux enfants.
Elle est l auteure de L Abécédaire du petit yogi, chez le même éditeur.
www.janewonder.blogspot.com

Jérôme Gadeyne évolue depuis son enfance dans le domaine énergétique.
Par la suite, il a enrichi ses connaissances lors de ses nombreux voyages. Praticien en énergétique, conférencier, instructeur d arts martiaux, il pratique et partage la méditation avec un large public, et notamment dans le milieu scolaire.

 

  • Les aventures du petit Yogi,Ed.  Trédaniel, Le courrier du livre

 

 

 

17 mai 2016

Josette WOUTERS

Josette WOUTERS
J.Wouters arrive tardivement à l’écriture par deux romans : Le passage à canote et Au pied du Sémaphore publiés chez Nord Avril. Ils racontent l'humble vie des gens des bords de l'Aa au 20è siècle. Elle s’inspire très largement de ce qu’elle a compris...
17 avril 2016

"Les mots s'en mêlent", réunion du 7 avril 2016

lecture L et H

Les mots s’en mêlent : Réunion du jeudi 7 avril 2016

 

Réunion n°18 de notre club.

 

Jeanne PEHOURTICQ      

 

Qui je suis, de Charlotte Rampling

 

 À partir de photos retrouvées de sa famille, Charlotte Rampling raconte pourtant avec simplicité, justesse, en un dénuement poétique. Sa jeunesse, passée entre les garnisons britanniques et la France. Son père, vainqueur des jeux Olympiques de Berlin, puis brisé dans son élan. Sa mère, K héroïne d'un roman de Fitzgerald " . Sa soeur Sarah, disparue trop tôt. Avec la complicité de Christophe Bataille, Charlotte Rampling se livre, se cache, mêle les impressions, les souvenirs, les lieux, composant les multiples facettes d'un visage légendaire, inaccessible, familier.

Très émouvant.

 

Un bon jour pour mourir, de Jim Harrison

Road movie, un «  Jules et Jim à l’américaine », dit Jeanne.

Cuites, amour et dynamite, un amateur de pêche mélancolique, un ancien du Viêt-Nam et une jeune femme aux jambes interminables traversent l'Amérique des années soixante, unis par une " mission " folle et héroïque : faire sauter un barrage du Grand Canyon. Mais l'équipée sauvage de cet improbable trio va bientôt tourner à la gueule de bois carabinée !

" Véritable cow-boy de l'écriture, Jim Harrison nous arrive comme un don Quichotte d'outre-Atlantique qui réintroduit le plaisir d'une lecture simple mais fulgurante. "Le Monde

 

Josette ZIELEMAN

Les vies multiples d’Amory Clay, de William Boyd 

Finesse d’analyse sur la vie des femmes. Il écrit « je », c’est une femme qui raconte son histoire ( 1908-1983) ; on suit sa vie tout au long du livre, vie ponctuée de photos.

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, Amory Clay, jeune bourgeoise anglaise, s'initie à Londres à la photographie. Lassée des portraits mondains, elle fréquente les milieux interlopes de Berlin, en rapporte des clichés sulfureux qui font scandale. Recrutée par un magazine de photomontage américain, elle s'installe à New York, où elle noue une amitié amoureuse avec un diplomate-écrivain français, puis convainc son patron et - amant - de créer un bureau à Londres qu'elle dirige. En 1936, lors d'une manifestation des fascistes d'Oswald Mosley, elle est passée à tabac, et est grièvement blessée. Séjour à New York à la veille de la guerre. Puis retour dans le Vieux Monde pour couvrir le Débarquement. Elle croise au milieu des ruines un bel officier et authentique lord écossais, Sholto, qu'elle épouse et suit dans son château. Deux jumelles naissent qui sèmeront la joie et le chaos. Abimé par la boisson et la culpabilité, Sholto meurt d'une crise cardiaque. Obligée de travailler, Amory renoue avec la photo et la notoriété au Vietnam puis se rend en Californie à la recherche de sa fille enrôlée dans une secte. Leurs retrouvailles virent au bain de sang. Septuagénaire, Amory vit recluse dans sa petite maison sur une île écossaise. Mélancolique et apaisée, elle revisite son parcours. Alors que la maladie gagne, elle envisage de se donner la mort.

« Quelle femme ! et Quel écrivain ! » dit Josette.

 

Cécile VERHAEGHE     

Les lumières de septembre, de Carlos Ruiz Zafón

Avait déjà lu, du même auteur Les cimetières des livres oubliés, celui-là est très différent.

1937. Au manoir de Cravenmoore, en Normandie, la jeune Irène et son frère Dorian arpentent pour la première fois les couloirs interminables, les pièces interdites peuplées de marionnettes et d'automates, tout un univers étrange et fascinant... Sous l'œil de leur mère, Simone, récemment embauchée comme femme de charge auprès du propriétaire des lieux, l'inventeur de jouets Lazarus Jann, les enfants redonnent vie à la vieille demeure. Mais leurs jeux et leurs rires réveillent bientôt quelque chose...
Une ombre maléfique, oubliée depuis vingt ans, qui ne demande qu'à faire à nouveau couler le sang...

 

Le retour, de Robert Goddard

1981. Tredower, en Cornouailles. A l’occasion du mariage de sa nièce, Chris est de retour dans le domaine que son grand-oncle Joshua a acquis entre les deux guerres. Au cours de la cérémonie, Nick, son ami d’enfance, surgit et affirme détenir la preuve que son père, exécuté pour avoir commandité le meurtre de Joshua en 1947, était innocent. Le lendemain, on retrouve Nick pendu. Chris décide alors de faire la lumière sur la mort de Joshua. Il est loin de se douter des dangers qu'il encourt en exposant la légende familiale à la lumière de la vérité.

Secret de famille.

La noirceur crasse des jalousies, des secrets honteux, de la duplicité et du chantage… La famille comme on l’aime, avec un cadavre dans le placard. Julie Malaure, Le Point.

Petite Poucette, de Michel Serres

Cécile n’a pas trop aimé.

Le monde a tellement changé que les jeunes doivent tout réinventer.Nos sociétés occidentales ont déjà vécu deux révolutions : le passage de l'oral à l'écrit, puis de l'écrit à l'imprimé. Comme chacune des précédentes, la troisième, tout aussi décisive, s'accompagne de mutations politiques, sociales et cognitives. Ce sont des périodes de crises. De l'essor des nouvelles technologies, un nouvel humain est né : Michel Serres le baptise «Petite Poucette» - clin d'oeil à la maestria avec laquelle les messages fusent de ses pouces. Petite Poucette va devoir réinventer une manière de vivre ensemble, des institutions, une manière d'être et de connaître... Débute une nouvelle ère qui verra la victoire de la multitude, anonyme, sur les élites dirigeantes, bien identifiées ; du savoir discuté sur les doctrines enseignées ; d'une société immatérielle librement connectée sur la société du spectacle à sens unique...

Ce livre propose à Petite Poucette une collaboration entre générations pour mettre en oeuvre cette utopie,

Professeur à Stanford University, membre de l'Académie française, Michel Serres est l'auteur de nombreux essais philosophiques et d'histoire des sciences, dont les derniers. Temps des crises et Musique ont été largement salués par la presse. Il est l'un des rares philosophes contemporains à proposer une vision du monde qui associe les sciences et la culture.

M. Serres va «  dans le sens du vent », dit-on. Suit une discussion sur l’intérêt de l’informatique, mais aussi le dictionnaire, le Bled et le Bescherelle…

Juste avant l’oubli, d’Alice Zeniter

Franck a rencontré Emilie il y a huit ans. Il est convaincu qu'elle est la femme de sa vie. Mais la jeune femme, thésarde, connaît une passion sans bornes pour l'écrivain policier Galwin Donnell, mystérieusement disparu en 1985. Elle se rend sur une petite île pour organiser un colloque qui lui est consacré. Franck compte l'y rejoindre et la demander en mariage. Mais rien ne se passe comme prévu.

Intéressée au départ, pas très «  emballée » après…

Josiane LUCIANI

La petite foule, de Christine Angot

Tendre, cynique, ou terriblement banal. Déroutant, pas de chûte. Banal est le mot, Josiane n’a pas accroché.

Ce sont des hommes, des femmes, ils sont jeunes, vieux, ou entre deux âges, riches, puissants, pauvres, ou ni l'un ni l'autre, Christine Angot les passe, en radiologue du genre humain, à son laser, croisant leurs similitudes et leurs différences, perçant à jour leurs caractères, leurs solitudes, leurs émotions. Avec "Le Parisien d'adoption", "La retraitée du textile", "Le grand dépressif" ou "Le client des grands hôtels", par exemple, ce sont autant de portraits d'une société française contemporaine qui se répondent, s'opposent, font miroir, suivant un travail de narration novateur. La petite foule est une oeuvre captivante, on se l'approprie, on se prend d'affection pour certains, on se moque de certains autres, car la plume de Christine Angot, toujours aussi libre, reflète de façon caustique, aimante ou amusée, mais précise et implacable, notre petit monde personnel.

Avant d’aller dormir, de S.J.Watson 

Déjà commenté lors d’une précédente réunion. Le film est décevant par rapport au livre. Elisa avait bien aimé également.

Grossir le ciel, de Franck Bouysse

Policier du terroir, dit Josiane, surprenant.

Les Doges, un lieu-dit au fin fond des Cévennes. C’est là qu’habite Gus, un paysan entre deux âges solitaire et taiseux. Ses journées : les champs, les vaches, le bois, les réparations. Des travaux ardus, rythmés par les conditions météorologiques. La compagnie de son chien, Mars, comme seul réconfort. C’est aussi le quotidien d’Abel, voisin dont la ferme est éloignée de quelques mètres, devenu ami un peu par défaut, pour les bras et pour les verres. Un jour, l’abbé Pierre disparaît, et tout bascule : Abel change, des événements inhabituels se produisent, des visites inopportunes se répètent. Un suspense rural surprenant, riche et rare.

Deux solitudes paysannes. Des secrets de famille comme une bombe à retardement. Les Cévennes, somptueuses et austères. On n'a pas fini d'en parler, le style Bouysse : charnel, racé. D’un rien, il fait un monde. Alain Léauthier, Marianne.

Beau roman, sombre, poignant. Léon-Marc Levy, La Cause littéraire

 

Annie LARANGÉ  

Profession du père, de Sorj Chalandon

Très dur. Enfant battu, mère sous la coupe du père. Le père mort, il écrit son histoire. Histoire racontée par un enfant. Très dur ! À la fin de sa vie, le père était interné. « Emile », l’enfant, deviendra restaurateur de tablaux, pour retrouver la beauté.

« Mon père a été chanteur, footballeur, professeur de judo, parachutiste, espion, pasteur d’une Eglise pentecôtiste américaine et conseiller personnel du général de Gaulle jusqu’en 1958. Un jour, il m’a dit que le Général l’avait trahi. Son meilleur ami était devenu son pire ennemi. Alors mon père m’a annoncé qu’il allait tuer de Gaulle. Et il m’a demandé de l’aider. 

Je n’avais pas le choix. 

C’était un ordre. 

J’étais fier. 

Mais j’avais peur aussi…

À 13 ans, c’est drôlement lourd un pistolet. » 

 

À la table des hommes, de Sylvie Germain.

Conte fantastique, se termine par un conte philosophique. Déroutant.

Son obscure naissance au coeur d'une forêt en pleine guerre civile a fait de lui un enfant sauvage qui ne connaît rien des conduites humaines. S'il découvre peu à peu leur complexité, à commencer par celle du langage, il garde toujours en lui un lien intime et pénétrant avec la nature et l'espèce animale, dont une corneille qui l'accompagne depuis l'origine. A la table des hommes tient autant du fabuleux que du réalisme le plus contemporain. Comme Magnus, c'est un roman hanté par la violence prédatrice des hommes, et illuminé par la présence bienveillante d'un être qui échappe à toute assignation, et de ce fait à toute soumission.

 

Autres lectures d’Annie :                         

Journal d’un vampire en pyjama, de Mathias Malzieu

 

A bien aimé. Ecrit de façon poétique.

 

La septième fonction du langage, de Laurent Binet 

 

A bien aimé également.

« A Bologne, il couche avec Bianca dans un amphithéâtre du XVIIe et il échappe à un attentat à la bombe. Ici, il manque de se faire poignarder dans une bibliothèque de nuit par un philosophe du langage et il assiste à une scène de levrette plus ou moins mythologique sur une photocopieuse. Il a rencontré Giscard à l’Elysée, a croisé Foucault dans un sauna gay, a participé à une poursuite en voiture à l’issue de laquelle il a échappé à une tentative d’assassinat, a vu un homme en tuer un autre avec un parapluie empoisonné, a découvert une société secrète où on coupe les doigts des perdants, a traversé l’Atlantique pour récupérer un mystérieux document. Il a vécu en quelques mois plus d’événements extraordinaires qu’il aurait pensé en vivre durant toute sa vie. Simon sait reconnaître du romanesque quand il en rencontre. Il repense aux surnuméraires d’Umberto Eco. Il tire sur le joint. »

Le point de départ de ce roman est la mort de Roland Barthes, renversé par une camionnette de blanchisserie le 25 février 1980. L'hypothèse est qu'il s'agit d'un assassinat. Dans les milieux intellectuels et politiques de l'époque, tout le monde est suspect...

À l’origine de nos amours, d’Erik Orsenna 

N’a pas aimé du tout !

« Un jour, je me suis remarié.

Le lendemain, mon père quittait son domicile. Entre les deux événements, personne dans la famille n’a fait le lien.

Et pourtant, mon frère est psychiatre.

J’avais ma petite idée mais j’ai préféré la garder pour moi. Mon père, je le connaissais mieux que personne. Pour une raison toute simple : nous avions divorcé ensemble. Lui de ma mère, moi de ma première femme. Lui le lundi, moi le mercredi, de la même fin juin 1975. Et rien ne rapproche plus qu’un divorce en commun. Alors je savais que les coups de tête n’étaient pas son genre. Il suivait des plans, toujours généreux dans leur objectif, mais le plus souvent déraisonnables. Cet été-là, nous avons commencé à parler d’amour, mon père et moi. Nous n’avons plus cessé. »

Erik Orsenna

 

Brigitte CAPP 

La vie, la mort, la vie, Louis Pasteur 1822-1895, d’Erik Orsenna  

 

Bouquin qui détend. Sous forme de documentaire, mais l’auteur y met sa patte, ses mots personnels.

Treize années durant, chaque jeudi après-midi, l'Académie française m'a offert le privilège d'avoir comme voisin le Prix Nobel de médecine, François Jacob.

Comme deux potaches, nous bavardions. Mon ignorance abyssale en biologie l'accablait.
C'est lui qui m'a donné l'idée de ce livre : "Puisque, par on ne sait quel désolant hasard, tu occupes le fauteuil de Pasteur, plonge-toi dans son existence, tu seras bien obligé d'apprendre un peu !"
Voici, racontés par un ignorant qui se soigne, quelques-uns des principaux mécanismes de la vie.
Voici mises à jour les manigances des microbes, voici dévoilés les sortilèges de la fermentation, voici l'aventure des vaccinations. Voici, bien sûr, la guerre victorieuse contre la rage.
Voici Marie : plus qu'une épouse, une complice, une organisatrice, une alliée dans tous les combats.
Voici un père qui a vu trois de ses filles emportées par la maladie à deux ans, neuf ans et douze ans. La mort ne lui aura jamais pardonné d'avoir tant fait progresser la vie.
Dans ce XIXe siècle assoiffé de connaissances, voici LE savant.

Réjouissant !

Intérieur nuit, de Marisha Pessl  

 

Bon polar 700pages. Très spécial.

Par une froide nuit d'octobre, la jeune Ashley Cordova est retrouvée morte dans un entrepôt abandonné de Chinatown. Même si l'enquête conclut à un suicide, le journaliste d'investigation Scott Mc Grath ne voit pas les choses du même oeil. Alors qu'il enquête sur les étranges circonstances qui entourent le décès, Mc Grath se retrouve confronté à l'héritage du père de la jeune femme : le légendaire réalisateur de films d'horreur Stanislas Cordova - qui n'est pas apparu en public depuis trente ans. Même si l'on a beaucoup commenté l'oeuvre angoissante et hypnotique de Cordova, on en sait très peu sur l'homme lui-même. La dernière fois qu'il avait failli démasquer le réalisateur, Mc Grath y avait laissé son mariage et sa carrière. Cette fois, en cherchant à découvrir la vérité sur la vie et la mort d'Ashley, il risque de perdre bien plus encore. Jouant avec les codes du thriller, incluant dans son récit des documents, photographies, coupures de journaux ou pages web, Pessl nous entraîne dans une enquête vertigineuse autour de Stanislas Cordova et de sa fille, deux êtres insaisissables attirés par l'horreur et le mal. L'inventivité de l'auteure et son goût indéniable pour les pouvoirs de la fiction font penser tour à tour à Paul Auster, Georges Perec, ou Jorge Luis Borges. Avec son style maîtrisé et ses dialogues incisifs, ce roman, sous l'apparence classique d'un récit à suspense, explore la part d'ombre et d'étrangeté tapie au cœur de l'humain.

 

Jean-Pierre BOCQUET 

 

Naissance d’un pont, de Maylis de Kérangal 

 

Style : peu de ponctuation.

Ce livre part d’une ambition à la fois simple et folle : raconter la construction d’un pont suspendu quelque part dans une Californie imaginaire à partir des destins croisés d’une dizaine d’hommes et femmes. Un roman-fleuve qui brasse des sensations et des rêves, des paysages et des machines, des plans de carrière et des classes sociales, des corps de métiers et des corps tout court. Prix Médicis 2010.

« A l’aube du second jour, quand soudain les buildings de Coca montent, perpendiculaires à la surface du fleuve, c’est un autre homme qui sort des bois, c’est un homme hors de lui, c’est un meurtrier en puissance. Le soleil se lève, il ricoche contre les façades de verre et d’acier, irise les nappes d’hydrocarbures moirées arc-en-ciel qui auréolent les eaux, et les plaques de métal taillées en triangle qui festonnent le bordé de la pirogue, rutilant dans la lumière, dessinent une mâchoire ouverte. »

Vision totale de notre monde actuel. Rivalités entre les opposants à la construction et les partisans de ce pont. Conflit entre les entreprises de BTP et les écolos du coin. D’une manière microscopique on va même dans les relations de couple…

Élisa DALMASSO 

 

Envoyée spéciale, de Jean Echenoz 

 

Très drôle et très jubilatoire, caricature de roman d’espionnage, léger ; l’auteur s’amuse aussi avec le lecteur.

Constance étant oisive, on va lui trouver de quoi s'occuper. Des bords de Seine aux rives de la mer Jaune, en passant par les fins fonds de la Creuse, rien ne devrait l'empêcher d'accomplir sa mission. Seul problème : le personnel chargé de son encadrement n'est pas toujours très bien organisé.

 

Titus n’aimait pas Bérénice, de  Nathalie Azoulai

 

Elisa a eu du mal à le finir. Annie Larangé également. Très bien écrit mais un peu tiré par les cheveux et lassant.

Nathalie Azoulai a eu envie d'aller y voir de plus près. Elle a imaginé un chagrin d'amour contemporain, Titus et Bérénice aujourd'hui, avec une Bérénice quittée, abandonnée, qui cherche à adoucir sa peine en remontant à la source, la Bérénice de Racine, et au-delà, Racine lui-même, sa vie, ses contradictions, sa langue. La Bérénice de Nathalie Azoulai veut comprendre comment un homme de sa condition, dans son siècle, coincé entre Port-Royal et Versailles, entre le rigorisme janséniste et le faste de Louis XIV, a réussi à écrire des vers aussi justes et puissants sur la passion amoureuse, principalement du point de vue féminin.

La nuit de feu, d’Éric-Emmanuel Schmitt

Découverte de Dieu, pas mal écrit, mais très moyen. Pas de grand enthousiasme !

« Je suis né deux fois, une fois à Lyon en 1960, une fois dans le Sahara en 1989. »
Une nuit peut changer une vie.

À vingt-huit ans, Éric-Emmanuel Schmitt entreprend une randonnée à pied dans le Sahara en 1989. Parti athée, il en reviendra croyant, dix jours plus tard.

Loin de ses repères, il découvre une vie réduite à la simplicité, noue des liens avec les Touareg. Mais il va se perdre dans les immenses étendues du Hoggar pendant une trentaine d’heures, sans rien à boire ou à manger, ignorant où il est et si on le retrouvera. Cette nuit-là, sous les étoiles si proches, alors qu’il s’attend à frissonner d’angoisse, une force immense fond sur lui, le rassure, l’éclaire et le conseille.

Cette nuit de feu ainsi que Pascal nommait sa nuit mystique va le changer à jamais. Qu’est-il arrivé ? Qu’a-t-il entendu ? Que faire d’une irruption aussi brutale et surprenante quand on est un philosophe formé à l’agnosticisme ?

Dans ce livre où l’aventure se double d’un immense voyage intérieur, Éric-Emmanuel Schmitt nous dévoile pour la première fois son intimité spirituelle et sentimentale, montrant comment sa vie entière, d’homme autant que d’écrivain, découle de cet instant miraculeux.

Prochaine réunion le jeudi 2 juin  2016  à 14heures.

 

lecteur peur

 

 

 

26 mars 2016

Théodoric et la magie des géants, d'Etienne Marécaux

 

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Théodoric et la magie des géants

Etienne Marécaux, Lauréat du concours 2015

 

J’attendais ce moment avec impatience…

 

Nous étions le matin et je prenais mon petit déjeuner composé d’œufs au bacon et de lait chaud quand j’entendis, au loin, les battements du tambour, le timbre grave des trompettes, les sons acidulés des saxophones et les coups des cymbales. La fanfare arrivait !

Aussitôt, je sortis devant la maison. Quelques instants plus tard, le cortège arriva, constitué d’une quarantaine de musiciens, du géant Théodoric, mon meilleur ami, et de quelques spectateurs fermant la marche.

Au fait ! Je ne vous ai pas parlé de Théodoric ! C’est un géant qui est vêtu de rouge en bas, d’un gilet bleu foncé, d’une ceinture, un sac en bandoulière et d’un chapeau avec des plumes. Normalement, il est statique ou poussé par deux personnes. Mais moi, quand il fait noir et que nous sommes seuls, il me parle. Je ne sais pas pourquoi à moi et pas à un autre garçon.

Les spectateurs avaient l’air réjouis de ces morceaux, à la fin de la matinée. Puis vint le repas, que je passai avec mon père, le batteur du groupe, ma mère, saxophoniste, et mon frère, trompettiste. J’étais le seul à ne pas être musicien dans la famille.

La journée se passa sans événements particuliers. La nuit venue, je quittai la maison pour me rendre dans le local où était rangé Théodoric, que je surnommais Odor. Je rentrai :

« Salut, Odor ! commençai-je.

-          Bonjour, mon petit garçon !

-          Alors, pas trop fatigante, cette journée ?

-          Oh, tu parles, dit-il, je suis épuisé.

-          Tu veux que je te laisse te reposer tranquillement ? lui proposai-je.

-          Non, car ce soir est venu le temps pour moi de te conter mon plus grand secret ».

 Un secret ? Que voulait-il me dire ?

« Il y a très longtemps, continua-t-il, j’étais un petit garçon, comme toi. Je vivais ici, à Téteghem. Les jours de fanfare, la musique m’enchantait les oreilles. J’étais aux anges. J’ai donc voulu m’inscrire à cet orchestre. Au début, mes parents n’étaient pas d’accord, mais j’ai réussi à les convaincre. Cependant…

J’entendis du bruit, à l’extérieur. Je ne sus où me cacher : le local était vide ! La porte s’ouvrit et une ombre se dessina dans l’encadrement de l’ouverture. La personne entra.

Théodoric était redevenu silencieux.

Je découvris un homme, de taille moyenne. Je ne distinguais pas plus les détails sur son visage pour en faire une description plus précise. Il s’avança, puis je le reconnus : il s’agissait de mon père !

« Eh bien, que fais-tu ici à cette heure ? »

Je ne répondis pas, craignant une sanction.

« Allez, on rentre à la maison, conclut-il ».

Je devrais attendre la nuit prochaine pour en savoir plus sur le secret de Théodoric.

La nuit suivante, je retournai dans le local, déjouant la vigilance de mes parents qui, au final, ne s’étaient pas posé trop de questions sur ma présence dans le local à une heure aussi tardive. Quand Théodoric me vit, il s’exclama :

« Ah, heureusement que tu es revenu : je dois te confier la fin de cette histoire de la plus haute importance.

-          Merci de me la conter, Odor ».

Il reprit d’un ton plus grave :

« Tu verras par la suite de l’histoire que tu étais obligé de connaître son existence. Je recommence donc là où nous nous étions séparés hier soir. M’étant inscrit à l’orchestre, tout allait pour le mieux. Mais un jour, alors que je donnais un concert – j’étais le pianiste – un inconnu entra, une caisse à la main. Il s’approcha de la scène et les musiciens s’arrêtèrent de jouer. Tout le monde était stupéfait et ne savait quoi dire. Ensuite, il ouvrit sa caisse et en sortit une sorte de santon et une canne. Quelques personnes sortirent de la salle. Avec sa canne, il tapa trois fois sur le sol et récita une formule dans laquelle je crus reconnaître mon prénom. Ensuite, un filet bleu sortit de sa canne, transperçant le santon qui commença à s’agrandir, s’agrandir… »

Théodoric s’arrêta de parler, plongé dans ses souvenirs. Enfin, il reprit :

« Il prit une taille immense. Le public et les musiciens retenaient leur souffle. Enfin, le petit personnage devenu immense arrêta sa croissance démesurée. Il me semblait vivant, à présent. Il me fixait. Je n’avais jamais eu aussi peur de ma vie. Malheureusement, ce furent les derniers de celle-ci. Mes yeux me piquaient, ma vision était obscurcie, mon cœur battait à tout rompre, mes poumons allaient éclater. Je pris ma dernière inspiration. Mon ultime vue sur ce monde fut une fumée noire qui s’échappait de mon corps. Cette fumée, c’était mon âme, je le sus par la suite.

Elle est emprisonnée dans ce géant depuis plusieurs années maintenant. Aujourd’hui, seuls deux sens me restent encore : la vue et l’ouïe. Voilà, tu connais mon histoire, maintenant.

-          Mais c’est incroyable ! m’exclamai-je.

-          Eh oui, répondit-il. Seuls les gens qui étaient présents dans la salle à ce moment connaissent mon secret et le gardent pour eux. Mais ce n’est pas le plus important de l’histoire. Je ne sais pas si je dois te le dire aujourd’hui.

-          Si, s’il te plaît ! le priai-je.

-          Bon, puisque tu insistes… Je te préviens, tu ne vas peut-être pas être très content, me dit-il tout bas. Mais bon, je vais te le dire. La nuit prochaine, l’étrange personnage qui est apparu dans la salle de concert va venir ici. Il va transférer mon âme dans une boîte et la tienne va être enfermée dans ce géant ».

Je le regardais, ne pouvant le croire. Je comprenais tout, à présent ! Pourquoi Théodoric me confiait son secret que maintenant et surtout pourquoi il pouvait me parler.

La nuit suivante, je retournai dans le local, quelque peu inquiet du sort qui m’attendait. Je n’eus pas le temps de faire quoi que ce soit que quelqu’un entra dans la petite pièce. Je ne savais pourquoi, mais j’étais sûr que c’était le transformeur de petits garçons  qui arrivait.

Quand sa silhouette apparut dans l’ombre, il semblait un vieillard. Il suffoquait. Sa respiration était désagréable à entendre. Il se précipita dans le local mais perdit l’équilibre et s’étala de tout son long sur le sol.

Les instants suivants étaient inquiétants : je ne voulais pas mourir ici mais si lui décédait, je ne le rejoindrai pas dans les limbes. Il ne faisait plus de bruit ; cependant, il se dégageait de son corps une lueur jaunâtre qui se dirigeait droit vers le ciel, sûrement son âme, et une faible clarté, quant à elle, s’engageait du côté de Théodoric.

Le corps était sans vie.

J’avais échappé à la mort. Mon ami se réveilla.

« Alors, tu es content de ne pas t’être transformé en géant ? »

Tout à coup, je me métamorphosai en un colossal être. Je ne ressemblais pas à Théodoric, pourtant, j’atteignais sa hauteur. Théodoric reprononça le mot « géant ! » et je me transformai en petit garçon. La lumière verte de l’étrange personnage devait être le pouvoir qu’il avait et qui, par l’intermédiaire de sa mort, hantait désormais mon meilleur ami.

Tantôt il me changeait en géant, tantôt en petit garçon, comme par magie. C’était nôtre secret à nous. Nous participions à la ronde des géants et fûmes heureux, perpétrant la légende des géants jusqu’à la fin de nos jours.

 

Catégorie jeunes

26 mars 2016

La farfadette amoureuse , d'Elise Catteau

 

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Lauréate du concours  2015, Catégorie Jeunes

 

La farfadette amoureuse

 

Après de longues heures de marche depuis la gare de Dunkerque, j’arrivais enfin à cette petite villa de campagne isolée que j’avais repérée sur la vitrine d’Imm-nord. Dès que je l’aperçus, je sus instantanément que je me plairais ici. Campagnard chevronné attaché à la tranquillité, j’avais face à moi le décor parfait. Le gîte, délaissé par ses anciens propriétaires, sûrement à cause de l’éloignement des villes, retrouverait, grâce à moi, sa splendeur passée. Après une visite intégrale du logement, qui, contrairement aux apparences était en excellent état, j’étais décidé, j’allais élire domicile ici à Téteghem. Je m’empressai d’aller signer mon acquisition en me réjouissant que personne avant moi n’ait remarqué la grâce de cette chaumière.  D’ores et déjà, je m’imaginais me prélassant au soleil sur mon transat. Le bonheur à l’état pur. Mille projets divers et variés envahissaient ma tête et mes rêves.

 

Une fois mon chez-moi acquis, je m’y installai rapidement et commençai à désherber mon jardin. Je voulais profiter dès ce jour des bienfaits du grand air, des petits plaisirs de la nature et de mon nouveau patrimoine. Le soir venu, j’étais fourbu mais heureux.

 

Ce fut cette nuit là que je l’entendis pour la première fois. J’allais m’endormir quand sa plainte déchirante retentit dans l’obscurité. Bien sûr, comme tout un chacun dans de telles circonstances je fus insomniaque un long moment, en proie aux interrogations. Quand enfin je trouvais les bras de Morphée, vers trois heures du matin, des cauchemars horribles peuplèrent ma nuit. J’étais tantôt victime de bêtes sauvages, tantôt pourchassé par des fantômes.

 

Au petit matin, quand je me réveillai, je n’avais qu’une idée en tête : découvrir l’être qui avait poussé ce gémissement larmoyant. Pendant toute la journée, je fouillai la maison de fond en comble pour attraper l’entité qui m’avait valu une nuit d’insomnie. Mais, elle était introuvable. Ce ne fut que le soir, au moment où elle poussa de nouveau son cri que je la vis. Je n’en avais jamais vu auparavant, juste entendu parler. Devant moi se tenait une crieuse de la famille des Hupeurs, lutine légendaire dont la mission dans les temps anciens consistait à crier pour prévenir les hommes de leur  folie meurtrière. Au fil du temps, les lutines de son espèce avaient oublié cette lourde responsabilité et criaient dans la nuit sans aucune raison. Lorsqu’elle m’aperçut, elle s’arrêta net. Je lui demandai aimablement ce qu’elle faisait ici puisque, d’après mes connaissances, ces créatures logeaient habituellement dans les forêts ou prairies. Elle me répondit qu’elle cherchait une âme charitable susceptible de l’accompagner. Mais, hélas, toutes les personnes qui l’avaient vue jusqu’alors s’étaient enfuies. Certaines croyaient être victimes d’une hallucination particulièrement réussie; d’autres, connaissant quelques fables telles que celles des Schrats avaient pris leurs jambes à leurs cous de peur que ces créatures ne les emmènent dans la vase des marais où ils les noieraient.

 

Fort heureusement, ma farfadette n’était pas de ce genre là et je le découvris bien vite. J’appris qu’elle s’appelait Godelieve, ‟aimée de dieu ”. Voilà cinq ans que la petite avait élu domicile dans ce grenier. Si elle criait ainsi c’était pour attirer les hommes, mais elle ne voulait pas les tuer, simplement quémander un peu de courage et de soutien pour son projet fou. Elle ne me le confia pas immédiatement, elle voulait être certaine qu’elle pouvait avoir confiance en moi et que je ne me moquerais pas.

 

Nous vécûmes ainsi sous le même toit pendant quelques jours. Je revins parler avec ma lutine chaque soir. Deux semaines plus tard, elle me révéla enfin ce secret si bien gardé. Elle voulait parler à l’homme à la moustache dont elle était amoureuse. A mille lieues de trouver cette histoire absurde, comme le craignait Godelieve, je  pensais que cette romance valait bien que je lui consacre du temps. Mais ce rêve serait bien difficile à réaliser car, selon les rumeurs qui circulaient au village, l’homme était amoureux d’une jeune fille habitant Steenvoorde. Ma farfadette en était profondément attristée, d’autant que certains affirmaient que les fiançailles étaient proches…

 

Chaque soir dorénavant, elle ne parla plus que du « grand homme » et de « la femme au nattes » sans jamais ne me donner un prénom. Visiblement, elle se rendait chaque jour au village pour connaître les évolutions de la relation et pour parvenir, avec mon aide, à trouver le moment opportun et la façon d’approcher son bien-aimé.

 

Cet instant arriva un mois après que j’eusse rencontré Godelieve. Tout le monde dans la commune, selon la lutine, ne parlait plus que de cette incroyable nouvelle. L’homme au manteau bleu et la dame aux yeux d’opale s’étaient disputés et semblaient bien loin de se pardonner ! Le garçon avait découvert que sa dulcinée était éprise de Jacobus, bel enfant blond, fils du bûcheron Jean de Houthacker. Les deux hommes avaient guerroyé. La désirée avait été profondément déçue par l’attitude de ses prétendants et avait coupé les liens avec chacun d’eux.

 

Si cette histoire était vraie, pour Godelieve le moment idéal semblait arrivé, elle aurait peut-être  une chance de le côtoyer ou même de le séduire ! Nous choisîmes ensemble un plan d’action. La farfadette irait consoler notre homme en plein chagrin d’amour et, quand il serait réconforté, elle utiliserait son talent de séductrice pour qu’il tombe sous son charme. Godelieve irait, dès le lendemain, commencer la première phase de notre stratégie. Cependant elle était bien au fait qu’elle ne devait pas précipiter les évènements et savoir se montrer patiente.

 

Comme dit la veille, je la retrouvai à l’aube. Je l’aidai à se préparer. J’allai jusqu’au village acheter une boîte de vêtements de poupée juste à sa taille, une jolie parure de bijoux, une boîte de maquillage et du vernis à ongles. Nous optâmes pour une petite robe bleue, un ruban blanc noué sur ses hanches, une paire de ballerines assorties et attachâmes ses cheveux bruns par un ruban semblable à celui qui lui servait de ceinture. Je lui passai un collier doré serti d’une pierre bleutée. Je lui mis un peu de baume à lèvres rose et de fard à paupières. A midi, elle était  prête. Elle était magnifique. Si c’était de moi dont elle était mordue, j’aurais été séduit à coup sûr, mais qu’en était-il de ce grand homme en plein désespoir amoureux ?

Conformément à nos plans, la lutine se rendit vers quatorze heures au parc où l’homme au manteau bleu aimait se promener avec son Hélène mais il n’arriva qu’aux alentours de quinze heures.  La jeune fille l’aborda :

«  - Bonjour mon bon Monsieur ! Comment se fait-il que vous soyez seul et si morose ? J’ai plutôt l’habitude de vous voir avec une fort belle jeune femme et débordant de gaieté ! »

Le promeneur lui conta son histoire. Godelieve était au septième ciel ; non seulement son bien-aimé  ne fuyait pas à sa vue mais en plus il lui faisait confiance !

Ils se revirent ainsi tous les jours, parlant de la pluie et du beau temps et tissant peu à peu des liens qui leur permettaient de devenir plus proches l’un de l’autre.

 

Trois mois plus tard, Godelieve se sentait prête à franchir le grand pas.

«  ­-Puis je vous faire une confidence ? »

Il acquiesça.

« -Théodoric, géant de Téteghem, je vous aime. »

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Théodolivres.
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