Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Théodolivres.
Théodolivres.
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 73 467
17 avril 2016

"Les mots s'en mêlent", réunion du 7 avril 2016

lecture L et H

Les mots s’en mêlent : Réunion du jeudi 7 avril 2016

 

Réunion n°18 de notre club.

 

Jeanne PEHOURTICQ      

 

Qui je suis, de Charlotte Rampling

 

 À partir de photos retrouvées de sa famille, Charlotte Rampling raconte pourtant avec simplicité, justesse, en un dénuement poétique. Sa jeunesse, passée entre les garnisons britanniques et la France. Son père, vainqueur des jeux Olympiques de Berlin, puis brisé dans son élan. Sa mère, K héroïne d'un roman de Fitzgerald " . Sa soeur Sarah, disparue trop tôt. Avec la complicité de Christophe Bataille, Charlotte Rampling se livre, se cache, mêle les impressions, les souvenirs, les lieux, composant les multiples facettes d'un visage légendaire, inaccessible, familier.

Très émouvant.

 

Un bon jour pour mourir, de Jim Harrison

Road movie, un «  Jules et Jim à l’américaine », dit Jeanne.

Cuites, amour et dynamite, un amateur de pêche mélancolique, un ancien du Viêt-Nam et une jeune femme aux jambes interminables traversent l'Amérique des années soixante, unis par une " mission " folle et héroïque : faire sauter un barrage du Grand Canyon. Mais l'équipée sauvage de cet improbable trio va bientôt tourner à la gueule de bois carabinée !

" Véritable cow-boy de l'écriture, Jim Harrison nous arrive comme un don Quichotte d'outre-Atlantique qui réintroduit le plaisir d'une lecture simple mais fulgurante. "Le Monde

 

Josette ZIELEMAN

Les vies multiples d’Amory Clay, de William Boyd 

Finesse d’analyse sur la vie des femmes. Il écrit « je », c’est une femme qui raconte son histoire ( 1908-1983) ; on suit sa vie tout au long du livre, vie ponctuée de photos.

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, Amory Clay, jeune bourgeoise anglaise, s'initie à Londres à la photographie. Lassée des portraits mondains, elle fréquente les milieux interlopes de Berlin, en rapporte des clichés sulfureux qui font scandale. Recrutée par un magazine de photomontage américain, elle s'installe à New York, où elle noue une amitié amoureuse avec un diplomate-écrivain français, puis convainc son patron et - amant - de créer un bureau à Londres qu'elle dirige. En 1936, lors d'une manifestation des fascistes d'Oswald Mosley, elle est passée à tabac, et est grièvement blessée. Séjour à New York à la veille de la guerre. Puis retour dans le Vieux Monde pour couvrir le Débarquement. Elle croise au milieu des ruines un bel officier et authentique lord écossais, Sholto, qu'elle épouse et suit dans son château. Deux jumelles naissent qui sèmeront la joie et le chaos. Abimé par la boisson et la culpabilité, Sholto meurt d'une crise cardiaque. Obligée de travailler, Amory renoue avec la photo et la notoriété au Vietnam puis se rend en Californie à la recherche de sa fille enrôlée dans une secte. Leurs retrouvailles virent au bain de sang. Septuagénaire, Amory vit recluse dans sa petite maison sur une île écossaise. Mélancolique et apaisée, elle revisite son parcours. Alors que la maladie gagne, elle envisage de se donner la mort.

« Quelle femme ! et Quel écrivain ! » dit Josette.

 

Cécile VERHAEGHE     

Les lumières de septembre, de Carlos Ruiz Zafón

Avait déjà lu, du même auteur Les cimetières des livres oubliés, celui-là est très différent.

1937. Au manoir de Cravenmoore, en Normandie, la jeune Irène et son frère Dorian arpentent pour la première fois les couloirs interminables, les pièces interdites peuplées de marionnettes et d'automates, tout un univers étrange et fascinant... Sous l'œil de leur mère, Simone, récemment embauchée comme femme de charge auprès du propriétaire des lieux, l'inventeur de jouets Lazarus Jann, les enfants redonnent vie à la vieille demeure. Mais leurs jeux et leurs rires réveillent bientôt quelque chose...
Une ombre maléfique, oubliée depuis vingt ans, qui ne demande qu'à faire à nouveau couler le sang...

 

Le retour, de Robert Goddard

1981. Tredower, en Cornouailles. A l’occasion du mariage de sa nièce, Chris est de retour dans le domaine que son grand-oncle Joshua a acquis entre les deux guerres. Au cours de la cérémonie, Nick, son ami d’enfance, surgit et affirme détenir la preuve que son père, exécuté pour avoir commandité le meurtre de Joshua en 1947, était innocent. Le lendemain, on retrouve Nick pendu. Chris décide alors de faire la lumière sur la mort de Joshua. Il est loin de se douter des dangers qu'il encourt en exposant la légende familiale à la lumière de la vérité.

Secret de famille.

La noirceur crasse des jalousies, des secrets honteux, de la duplicité et du chantage… La famille comme on l’aime, avec un cadavre dans le placard. Julie Malaure, Le Point.

Petite Poucette, de Michel Serres

Cécile n’a pas trop aimé.

Le monde a tellement changé que les jeunes doivent tout réinventer.Nos sociétés occidentales ont déjà vécu deux révolutions : le passage de l'oral à l'écrit, puis de l'écrit à l'imprimé. Comme chacune des précédentes, la troisième, tout aussi décisive, s'accompagne de mutations politiques, sociales et cognitives. Ce sont des périodes de crises. De l'essor des nouvelles technologies, un nouvel humain est né : Michel Serres le baptise «Petite Poucette» - clin d'oeil à la maestria avec laquelle les messages fusent de ses pouces. Petite Poucette va devoir réinventer une manière de vivre ensemble, des institutions, une manière d'être et de connaître... Débute une nouvelle ère qui verra la victoire de la multitude, anonyme, sur les élites dirigeantes, bien identifiées ; du savoir discuté sur les doctrines enseignées ; d'une société immatérielle librement connectée sur la société du spectacle à sens unique...

Ce livre propose à Petite Poucette une collaboration entre générations pour mettre en oeuvre cette utopie,

Professeur à Stanford University, membre de l'Académie française, Michel Serres est l'auteur de nombreux essais philosophiques et d'histoire des sciences, dont les derniers. Temps des crises et Musique ont été largement salués par la presse. Il est l'un des rares philosophes contemporains à proposer une vision du monde qui associe les sciences et la culture.

M. Serres va «  dans le sens du vent », dit-on. Suit une discussion sur l’intérêt de l’informatique, mais aussi le dictionnaire, le Bled et le Bescherelle…

Juste avant l’oubli, d’Alice Zeniter

Franck a rencontré Emilie il y a huit ans. Il est convaincu qu'elle est la femme de sa vie. Mais la jeune femme, thésarde, connaît une passion sans bornes pour l'écrivain policier Galwin Donnell, mystérieusement disparu en 1985. Elle se rend sur une petite île pour organiser un colloque qui lui est consacré. Franck compte l'y rejoindre et la demander en mariage. Mais rien ne se passe comme prévu.

Intéressée au départ, pas très «  emballée » après…

Josiane LUCIANI

La petite foule, de Christine Angot

Tendre, cynique, ou terriblement banal. Déroutant, pas de chûte. Banal est le mot, Josiane n’a pas accroché.

Ce sont des hommes, des femmes, ils sont jeunes, vieux, ou entre deux âges, riches, puissants, pauvres, ou ni l'un ni l'autre, Christine Angot les passe, en radiologue du genre humain, à son laser, croisant leurs similitudes et leurs différences, perçant à jour leurs caractères, leurs solitudes, leurs émotions. Avec "Le Parisien d'adoption", "La retraitée du textile", "Le grand dépressif" ou "Le client des grands hôtels", par exemple, ce sont autant de portraits d'une société française contemporaine qui se répondent, s'opposent, font miroir, suivant un travail de narration novateur. La petite foule est une oeuvre captivante, on se l'approprie, on se prend d'affection pour certains, on se moque de certains autres, car la plume de Christine Angot, toujours aussi libre, reflète de façon caustique, aimante ou amusée, mais précise et implacable, notre petit monde personnel.

Avant d’aller dormir, de S.J.Watson 

Déjà commenté lors d’une précédente réunion. Le film est décevant par rapport au livre. Elisa avait bien aimé également.

Grossir le ciel, de Franck Bouysse

Policier du terroir, dit Josiane, surprenant.

Les Doges, un lieu-dit au fin fond des Cévennes. C’est là qu’habite Gus, un paysan entre deux âges solitaire et taiseux. Ses journées : les champs, les vaches, le bois, les réparations. Des travaux ardus, rythmés par les conditions météorologiques. La compagnie de son chien, Mars, comme seul réconfort. C’est aussi le quotidien d’Abel, voisin dont la ferme est éloignée de quelques mètres, devenu ami un peu par défaut, pour les bras et pour les verres. Un jour, l’abbé Pierre disparaît, et tout bascule : Abel change, des événements inhabituels se produisent, des visites inopportunes se répètent. Un suspense rural surprenant, riche et rare.

Deux solitudes paysannes. Des secrets de famille comme une bombe à retardement. Les Cévennes, somptueuses et austères. On n'a pas fini d'en parler, le style Bouysse : charnel, racé. D’un rien, il fait un monde. Alain Léauthier, Marianne.

Beau roman, sombre, poignant. Léon-Marc Levy, La Cause littéraire

 

Annie LARANGÉ  

Profession du père, de Sorj Chalandon

Très dur. Enfant battu, mère sous la coupe du père. Le père mort, il écrit son histoire. Histoire racontée par un enfant. Très dur ! À la fin de sa vie, le père était interné. « Emile », l’enfant, deviendra restaurateur de tablaux, pour retrouver la beauté.

« Mon père a été chanteur, footballeur, professeur de judo, parachutiste, espion, pasteur d’une Eglise pentecôtiste américaine et conseiller personnel du général de Gaulle jusqu’en 1958. Un jour, il m’a dit que le Général l’avait trahi. Son meilleur ami était devenu son pire ennemi. Alors mon père m’a annoncé qu’il allait tuer de Gaulle. Et il m’a demandé de l’aider. 

Je n’avais pas le choix. 

C’était un ordre. 

J’étais fier. 

Mais j’avais peur aussi…

À 13 ans, c’est drôlement lourd un pistolet. » 

 

À la table des hommes, de Sylvie Germain.

Conte fantastique, se termine par un conte philosophique. Déroutant.

Son obscure naissance au coeur d'une forêt en pleine guerre civile a fait de lui un enfant sauvage qui ne connaît rien des conduites humaines. S'il découvre peu à peu leur complexité, à commencer par celle du langage, il garde toujours en lui un lien intime et pénétrant avec la nature et l'espèce animale, dont une corneille qui l'accompagne depuis l'origine. A la table des hommes tient autant du fabuleux que du réalisme le plus contemporain. Comme Magnus, c'est un roman hanté par la violence prédatrice des hommes, et illuminé par la présence bienveillante d'un être qui échappe à toute assignation, et de ce fait à toute soumission.

 

Autres lectures d’Annie :                         

Journal d’un vampire en pyjama, de Mathias Malzieu

 

A bien aimé. Ecrit de façon poétique.

 

La septième fonction du langage, de Laurent Binet 

 

A bien aimé également.

« A Bologne, il couche avec Bianca dans un amphithéâtre du XVIIe et il échappe à un attentat à la bombe. Ici, il manque de se faire poignarder dans une bibliothèque de nuit par un philosophe du langage et il assiste à une scène de levrette plus ou moins mythologique sur une photocopieuse. Il a rencontré Giscard à l’Elysée, a croisé Foucault dans un sauna gay, a participé à une poursuite en voiture à l’issue de laquelle il a échappé à une tentative d’assassinat, a vu un homme en tuer un autre avec un parapluie empoisonné, a découvert une société secrète où on coupe les doigts des perdants, a traversé l’Atlantique pour récupérer un mystérieux document. Il a vécu en quelques mois plus d’événements extraordinaires qu’il aurait pensé en vivre durant toute sa vie. Simon sait reconnaître du romanesque quand il en rencontre. Il repense aux surnuméraires d’Umberto Eco. Il tire sur le joint. »

Le point de départ de ce roman est la mort de Roland Barthes, renversé par une camionnette de blanchisserie le 25 février 1980. L'hypothèse est qu'il s'agit d'un assassinat. Dans les milieux intellectuels et politiques de l'époque, tout le monde est suspect...

À l’origine de nos amours, d’Erik Orsenna 

N’a pas aimé du tout !

« Un jour, je me suis remarié.

Le lendemain, mon père quittait son domicile. Entre les deux événements, personne dans la famille n’a fait le lien.

Et pourtant, mon frère est psychiatre.

J’avais ma petite idée mais j’ai préféré la garder pour moi. Mon père, je le connaissais mieux que personne. Pour une raison toute simple : nous avions divorcé ensemble. Lui de ma mère, moi de ma première femme. Lui le lundi, moi le mercredi, de la même fin juin 1975. Et rien ne rapproche plus qu’un divorce en commun. Alors je savais que les coups de tête n’étaient pas son genre. Il suivait des plans, toujours généreux dans leur objectif, mais le plus souvent déraisonnables. Cet été-là, nous avons commencé à parler d’amour, mon père et moi. Nous n’avons plus cessé. »

Erik Orsenna

 

Brigitte CAPP 

La vie, la mort, la vie, Louis Pasteur 1822-1895, d’Erik Orsenna  

 

Bouquin qui détend. Sous forme de documentaire, mais l’auteur y met sa patte, ses mots personnels.

Treize années durant, chaque jeudi après-midi, l'Académie française m'a offert le privilège d'avoir comme voisin le Prix Nobel de médecine, François Jacob.

Comme deux potaches, nous bavardions. Mon ignorance abyssale en biologie l'accablait.
C'est lui qui m'a donné l'idée de ce livre : "Puisque, par on ne sait quel désolant hasard, tu occupes le fauteuil de Pasteur, plonge-toi dans son existence, tu seras bien obligé d'apprendre un peu !"
Voici, racontés par un ignorant qui se soigne, quelques-uns des principaux mécanismes de la vie.
Voici mises à jour les manigances des microbes, voici dévoilés les sortilèges de la fermentation, voici l'aventure des vaccinations. Voici, bien sûr, la guerre victorieuse contre la rage.
Voici Marie : plus qu'une épouse, une complice, une organisatrice, une alliée dans tous les combats.
Voici un père qui a vu trois de ses filles emportées par la maladie à deux ans, neuf ans et douze ans. La mort ne lui aura jamais pardonné d'avoir tant fait progresser la vie.
Dans ce XIXe siècle assoiffé de connaissances, voici LE savant.

Réjouissant !

Intérieur nuit, de Marisha Pessl  

 

Bon polar 700pages. Très spécial.

Par une froide nuit d'octobre, la jeune Ashley Cordova est retrouvée morte dans un entrepôt abandonné de Chinatown. Même si l'enquête conclut à un suicide, le journaliste d'investigation Scott Mc Grath ne voit pas les choses du même oeil. Alors qu'il enquête sur les étranges circonstances qui entourent le décès, Mc Grath se retrouve confronté à l'héritage du père de la jeune femme : le légendaire réalisateur de films d'horreur Stanislas Cordova - qui n'est pas apparu en public depuis trente ans. Même si l'on a beaucoup commenté l'oeuvre angoissante et hypnotique de Cordova, on en sait très peu sur l'homme lui-même. La dernière fois qu'il avait failli démasquer le réalisateur, Mc Grath y avait laissé son mariage et sa carrière. Cette fois, en cherchant à découvrir la vérité sur la vie et la mort d'Ashley, il risque de perdre bien plus encore. Jouant avec les codes du thriller, incluant dans son récit des documents, photographies, coupures de journaux ou pages web, Pessl nous entraîne dans une enquête vertigineuse autour de Stanislas Cordova et de sa fille, deux êtres insaisissables attirés par l'horreur et le mal. L'inventivité de l'auteure et son goût indéniable pour les pouvoirs de la fiction font penser tour à tour à Paul Auster, Georges Perec, ou Jorge Luis Borges. Avec son style maîtrisé et ses dialogues incisifs, ce roman, sous l'apparence classique d'un récit à suspense, explore la part d'ombre et d'étrangeté tapie au cœur de l'humain.

 

Jean-Pierre BOCQUET 

 

Naissance d’un pont, de Maylis de Kérangal 

 

Style : peu de ponctuation.

Ce livre part d’une ambition à la fois simple et folle : raconter la construction d’un pont suspendu quelque part dans une Californie imaginaire à partir des destins croisés d’une dizaine d’hommes et femmes. Un roman-fleuve qui brasse des sensations et des rêves, des paysages et des machines, des plans de carrière et des classes sociales, des corps de métiers et des corps tout court. Prix Médicis 2010.

« A l’aube du second jour, quand soudain les buildings de Coca montent, perpendiculaires à la surface du fleuve, c’est un autre homme qui sort des bois, c’est un homme hors de lui, c’est un meurtrier en puissance. Le soleil se lève, il ricoche contre les façades de verre et d’acier, irise les nappes d’hydrocarbures moirées arc-en-ciel qui auréolent les eaux, et les plaques de métal taillées en triangle qui festonnent le bordé de la pirogue, rutilant dans la lumière, dessinent une mâchoire ouverte. »

Vision totale de notre monde actuel. Rivalités entre les opposants à la construction et les partisans de ce pont. Conflit entre les entreprises de BTP et les écolos du coin. D’une manière microscopique on va même dans les relations de couple…

Élisa DALMASSO 

 

Envoyée spéciale, de Jean Echenoz 

 

Très drôle et très jubilatoire, caricature de roman d’espionnage, léger ; l’auteur s’amuse aussi avec le lecteur.

Constance étant oisive, on va lui trouver de quoi s'occuper. Des bords de Seine aux rives de la mer Jaune, en passant par les fins fonds de la Creuse, rien ne devrait l'empêcher d'accomplir sa mission. Seul problème : le personnel chargé de son encadrement n'est pas toujours très bien organisé.

 

Titus n’aimait pas Bérénice, de  Nathalie Azoulai

 

Elisa a eu du mal à le finir. Annie Larangé également. Très bien écrit mais un peu tiré par les cheveux et lassant.

Nathalie Azoulai a eu envie d'aller y voir de plus près. Elle a imaginé un chagrin d'amour contemporain, Titus et Bérénice aujourd'hui, avec une Bérénice quittée, abandonnée, qui cherche à adoucir sa peine en remontant à la source, la Bérénice de Racine, et au-delà, Racine lui-même, sa vie, ses contradictions, sa langue. La Bérénice de Nathalie Azoulai veut comprendre comment un homme de sa condition, dans son siècle, coincé entre Port-Royal et Versailles, entre le rigorisme janséniste et le faste de Louis XIV, a réussi à écrire des vers aussi justes et puissants sur la passion amoureuse, principalement du point de vue féminin.

La nuit de feu, d’Éric-Emmanuel Schmitt

Découverte de Dieu, pas mal écrit, mais très moyen. Pas de grand enthousiasme !

« Je suis né deux fois, une fois à Lyon en 1960, une fois dans le Sahara en 1989. »
Une nuit peut changer une vie.

À vingt-huit ans, Éric-Emmanuel Schmitt entreprend une randonnée à pied dans le Sahara en 1989. Parti athée, il en reviendra croyant, dix jours plus tard.

Loin de ses repères, il découvre une vie réduite à la simplicité, noue des liens avec les Touareg. Mais il va se perdre dans les immenses étendues du Hoggar pendant une trentaine d’heures, sans rien à boire ou à manger, ignorant où il est et si on le retrouvera. Cette nuit-là, sous les étoiles si proches, alors qu’il s’attend à frissonner d’angoisse, une force immense fond sur lui, le rassure, l’éclaire et le conseille.

Cette nuit de feu ainsi que Pascal nommait sa nuit mystique va le changer à jamais. Qu’est-il arrivé ? Qu’a-t-il entendu ? Que faire d’une irruption aussi brutale et surprenante quand on est un philosophe formé à l’agnosticisme ?

Dans ce livre où l’aventure se double d’un immense voyage intérieur, Éric-Emmanuel Schmitt nous dévoile pour la première fois son intimité spirituelle et sentimentale, montrant comment sa vie entière, d’homme autant que d’écrivain, découle de cet instant miraculeux.

Prochaine réunion le jeudi 2 juin  2016  à 14heures.

 

lecteur peur

 

 

 

Publicité
Publicité
17 mai 2016

Marion VANDER SYPE

Marion VANDER SYPE
Relaxologue dans le milieu sportif, Marion Vander Sype, qui a grandi dans la petite ville de Coudekerque-Branche, est avant tout une globetrotteuse.. Curieuse de nature et aventurière, écrivain et conférencière à ses heures, après dix années de vadrouille...
5 septembre 2016

Réunion du 2 juin 2016

Les mots s’en mêlent : Réunion du jeudi 2 juin 2016

lecture5

 

Réunion n°19 de notre club.

Excusés : Sylvie Bornais, Josiane Luciani.

Marie-Christine Baujard nous rejoint, Orély Hannequin, stagiaire à la bibliothèque, assiste à la séance.

Marie Bastien, absente.

Jeanne PEHOURTICQ     

 Purity, de Jonathan Franzen

  Purity, alias "Pip", est étudiante à Oakland, en Californie. Elle qui a grandi sans connaître l'identité de son père, élevée par une mère qui ne dévoile rien de sa vie, elle se tourne naturellement vers le journalisme d'investigation. On la dirige alors vers l'Allemand Andreas Wolf, un lanceur d'alertes charismatique.Depuis la base secrète de son ONG en Bolivie, Andreas se livre à des attaques ciblées sur internet. Tandis qu'ils se rapprochent dans une relation trouble, Andreas avoue à Pip son secret : il a tué un homme. Dans un récit époustouflant de virtuosité, Jonathan Franzen plonge dans le passé d'Andreas, qui fut un dissident connu dans l'Allemagne de l'Est des années 80, et jette ses personnages dans les courants violents de l'histoire contemporaine.

Purity est un livre où tout le monde ment, pour cacher ses erreurs, ses fautes et ses crimes. C'est un thriller qui n'épargne pas les pouvoirs et ceux qui en abusent. Mais aussi un roman d'amour désespéré dans lequel le sexe et les sentiments s'accordent rarement. On l'aura compris : jamais Franzen n'aura été aussi audacieux, aussi imprévisible que dans ce roman à la fois profond et formidablement divertissant.

 

Brigitte CAPP

 

Nord –Michigan, de Jim Harrison

 

Instituteur dans une bourgade rurale du Nord-Michigan, Joseph coule des jours tranquilles dans la ferme de ses parents. Entre la chasse et la pêche, il partage ses nuits avec Rosalee, l'amie d'enfance, l'éternelle fiancée. Quand survient Catherine, une de ses élèves, âgée de dix-sept ans et très affranchie, déterminée à bouleverser le cours des choses...

Sur un thème presque banal, Harrison a composé le plus simple mais aussi le plus beau de tous ses romans.

Roman très humain, attachant.

Someone, d’Alice McDermott

 

Brooklyn, années 30, quartier irlandais. Marie vit avec ses parents, immigrés avant sa naissance, et son grand frère Gabe dans un minuscule appartement bien astiqué. Son père boit trop mais il aime sa fille tendrement. Sa mère a la rudesse des femmes qui tiennent le foyer. Tandis que Gabe se destine dès le plus jeune âge à la prêtrise, Marie traîne sur les trottoirs de New York avec ses copines, colportant les cancans du bloc d'immeubles, assistant aux bonheurs et aux tragédies d'un quartier populaire. Viendront le temps des premiers émois, puis du premier emploi, chez le croque-mort du quartier, le débonnaire M Fagin. Un jour, elle rencontre Tommie, GI détruit par la guerre qui vient de s'achever, employé d'une brasserie de bière et ancien paroissien de Gabe. Tommie est ce qu'on appelle "un gars bien". Ensemble, ils vont élever quatre enfants qui connaîtront l'ascension sociale américaine. Poignant et caustique, le récit de la très ordinaire vie de Marie - un parcours de femme, des tracas et des joies d'épouse, de mère, de fille, de soeur, d'amie - devient un témoignage historique évocateur de la communauté irlandaise du New York des années 30, du traumatisme de la guerre, des mutations sociologiques de l'époque contemporaine.

Bonne critique dans la revue «  Lire ».

 

Marie SZCZEPANIAK

 En attendant Bojangles, d’olivier Bourdeaut

 

Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur «Mr. Bojangles» de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n'y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.
Celle qui mène le bal, c'est la mère, imprévisible et extravagante. Elle n'a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.

Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l'inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.

L'amour fou n'a jamais si bien porté son nom.

Très poétique, un peu loufoque. Intervention de Marie-Christine qui l’a lu et a apprécié également.

La couleur du lait, de Nell Leyshon

1831. Mary une jeune fille de 15 ans mène une vie de misère dans la campagne anglaise du Dorset. Simple et franche, mais lucide et entêtée, elle raconte comment, un été, sa vie a basculé lorsqu'on l'a envoyée chez le pasteur Graham, pour servir et tenir compagnie à son épouse, une femme fragile et pleine de douceur. Avec elle, elle apprend la bienveillance. Avec lui, elle découvre les richesses de la lecture et de l'écriture... mais aussi obéissance, avilissement et humiliation. Un apprentissage qui lui servira à coucher noir sur blanc le récit tragique de sa destinée. Et son implacable confession. Nell Leyshon réalise un travail d'orfèvre avec ce portrait inoubliable, où vibre la voix lucide et magnifique de son héroïne.

Un hiver à Paris, de Jean-Philippe Blondeel

 C'est l'heure du retour de vacances. Dans le courrier en souffrance, une lettre attend Victor, professeur d'anglais depuis vingt ans. Ce qu'elle contient va raviver un souvenir enfoui.
Septembre 1984. Victor est à Paris pour sa deuxième année de prépa. Il travaille beaucoup, a peu voire pas d'amis, la compétition est de toute façon cruelle. Un jour de cours comme un autre, dans la classe d'en face on entend une insulte, une porte qui claque, quelques secondes de silence, un bruit mat, le hurlement de la bibliothécaire. Matthieu a sauté. La pression, le sentiment de transparence, la solitude ? Qu'importe. Rien, désormais, ne sera plus jamais comme avant...

" Le récit d'un grandir, d'une métamorphose. D'une vocation même. Ces blessures lointaines qui font les écrivains... " Xavier Houssin – Le Monde des Livres

 

Josette ZIELEMAN

2 livres «  de vacances », « légers », qui se laissent lire facilement :

 Les grandes espérances du jeune Bedlam, de George Hagen

Ni ses origines obscures, ni son enfance passée dans les misérables faubourgs de Londres n'ont entamé l'optimisme de Tom Bedlam. À la mort de sa mère, un mystérieux bienfaiteur offre de payer ses études. Pour un gamin plus habitué à la débrouille et à l'usine, l'occasion est trop belle. Du lugubre pensionnat de Hammer Hall jusqu'aux confins de l'Empire britannique, Tom poursuit son apprentissage de la vie, mais n'en reste pas moins hanté par un passé morcelé. Orages, coups du sort, révélations, l'aventure familiale continue au fil d'existences ballottées par la marche irréversible du siècle... Après La Famille Lament, George Hagen réussit, une fois de plus, à créer des personnages drôles et désarmants, qui n'en finiront pas de nous hanter.

L’été du cyclone, de Beatriz Williams

Lily, tenue par le charme discret de la timidité, et Budgie, débordante de cran et d'assurance, sont amies depuis l'enfance. Si différentes mais inséparables, elles traversent avec insouciance les années fac dans la bonne société new-yorkaise. Jusqu'à l'hiver 1931 où elles se perdent de vue.

Quand Budgie réapparaît, sept ans plus tard, c'est à Seaview au bras fier de son mari Nick Greenwald, celui que Lily a tant aimé, celui pour qui le coup de foudre avait été immédiat. Entre silences, accrocs et gênes, des liens vont alors se nouer, se renouer, des langues se délier révélant les trahisons, faisant émerger secrets enfouis et vérités nécessaires. Alors qu'au large menace la tempête...

+  Différents livres sur Compostelle…

 

Cécile VERHAEGHE     

Au-dessus des lois, de Justin Peacock

Étoile montante au sein du prestigieux cabinet d'avocats new-yorkais Blake and Wolcott, Duncan Riley se voit confier l'un des plus gros clients de la maison : Roth Properties. La société d'immobilier est mise en cause après qu'un accident sur un de ses chantiers à SoHo a couté la vie à trois ouvriers.
Duncan noue rapidement une relation amoureuse avec Leah Roth, la fille du patriarche, qui lui propose bientôt de devenir le conseil juridique du groupe.

Au même moment, dans le cadre des quelques heures qu'il consacre chaque mois à l'assistance juridique bénévole, Duncan est amené à défendre Rafael Nazario, un jeune hispanique accusé d'avoir tué un agent de sécurité. Lorsqu'une jeune journaliste d'investigation, Candace Snow, lui apprend que le groupe Roth est lié à cet assassinat, et que derrière les apparences respectables de l'entreprise se cache peut-être une hydre sans scrupules, Duncan est pris entre deux feux. Aurait-il vendu son âme au Diable ?
Après Verdict, Justin Peacock dresse dans ce roman exceptionnel un portrait en colère et sans concessions de New-York. Il nous montre comment derrière les façades les plus " honorables " de la ville, la politique, l'immobilier, la banque, la justice et le crime organisé ont souvent partie liées dans une corruption omniprésente.

L’arracheuse de dents, de Franz-Olivier Giesbert

Entre les lattes du plancher de la maison dont il a hérité à Nantucket, aux Etats-Unis, un Français découvre les mémoires d'une aïeule. Après avoir déchiffré et mis au propre le manuscrit, il nous livre l'ébouriffant récit des aventures de Lucile Bradsock, qui a traversé la Révolution Française, la guerre de Sécession, les guerres indiennes et observé de près la traite négrière. Dans la lignée de La cuisinière d'Himmler, Franz-Olivier Giesbert déshabille la grande Histoire pour la réécrire du point de vue d'un personnage décalé à souhait. Dentiste surdouée, et infatigable séductrice, Lucile entre où elle veut et quand elle veut. Elle rencontre ainsi les grands de ce monde - de Robespierre à Fouché, de Louis XVI à Napoléon et aux premiers présidents américains - et infléchit insensiblement le cours de l'Histoire, dès qu'elle en a l'occasion. Fâchée avec les sans-culottes, admiratrice de Mirabeau, anti-esclavagiste, vomissant les fédérés, Lucile Bradsock hait la violence et la barbarie et lui oppose un amour immodéré des hommes et de la vie. Hommes qu'en outre elle ne se prive jamais d'épouser ou d'assassiner, suivant les circonstances. Bref, un livre irrévérencieux au possible qui réussit la prouesse inédite de passer en revue un siècle d'Histoire à cheval entre la France et l'Amérique. Deux pays passionnément aimés par Franz-Olivier Giesbert, et qu'il n'avait jusqu'alors jamais entremêlés à ce point.

Marie-Christine BAUJARD

Et je danse aussi, d’Anne-laure Bondoux et Jean-Claude Mourlevat

Roman «  de vacances » bien écrit. Une jeune femme s’adresse à un écrivain par mail.

Un mail comme une bouteille à la mer. D'ordinaire, l'écrivain Pierre-Marie Sotto ne répond jamais aux courriers d'admirateurs. Mais cette Adeline Parmelan n'est pas une " lectrice comme les autres ". Quelque chose dans ses phrases, peut-être, et puis il y a cette épaisse et mystérieuse enveloppe qu'elle lui a fait parvenir – et qu'il n'ose pas ouvrir. Entre le prix Goncourt et la jeune inconnue, une correspondance s'établit qui en dévoile autant qu'elle maquille, de leurs deux solitudes, de leur secret commun...

" Ce roman est un joli mélange entre rire et émotion qui propose au lecteur un moment intense, réjouissant et surtout très original. " Christophe Mangelle – Metronews

" Une joute littéraire doublée d'une prenante relation épistolaire qui se dévore en quelques heures, mais aussi une jolie réflexion sur l'écriture. " Femmes d'aujourd'hui

La grande vie, de Christian Bobin

 «Les palais de la grande vie se dressent près de nous. Ils sont habités par des rois, là par des mendiants. Thérèse de Lisieux et Marilyn Monroe. Marceline Desbordes-Valmore et Kierkegaard. Un merle, un geai et quelques accidents lumineux. La grande vie prend soin de nous quand nous ne savons plus rien. Elle nous écrit des lettres.» ( revue de presse)

Très poétique, bien écrit, peut être lu dans le désordre.

 

Annie LARANGÉ  

Les wonderwomen aussi mettent une culotte gainante, de Mathou.

Bande dessinée, on s’y retrouve, dit-elle. A aimé.

Un chemin de tables, de Maylis de Kérangal.

Entre études et travail, le héros va de table en table, de pays en pays.

Brasserie parisienne, restaurant étoilé, auberge gourmande, bistrot gastronomique, taverne mondialisée, cantine branchée, Mauro, jeune cuisinier autodidacte, traverse Paris à vélo, de place en place, de table en table. Un parcours dans les coulisses d'un monde méconnu, sondé à la fois comme haut-lieu du récit national et comme expérience d'un travail, de ses gestes, de ses violences, de ses solidarités et de sa fatigue. Au cours de ce chemin de tables, Mauro fait l'apprentissage de la création collective, tout en élaborant une culture spécifique du goût, des aliments, de la commensalité. A la fois jeune chef en vogue et gardien d'une certaine idée de la cuisine, celle que l'on crée pour les autres, celle que l'on invente et que l'on partage.

L’homme nu. La dictature invisible du numérique, de Marc Dugain et Christophe Labbé.

On les appelle les Big Datas. Google, Apple, Facebook ou Amazon, ces géants du numérique, qui aspirent à travers Internet, smartphones et objets connectés, des milliards de données sur nos vies.

Derrière cet espionnage, dont on mesure chaque jour l'ampleur, on découvre qu'il existe un pacte secret scellé par les Big Datas avec l'appareil de renseignement le plus puissant de la planète. Cet accouplement entre les agences américaines et les conglomérats du numérique, est en train d'enfanter une entité d'un genre nouveau. Une puissance mutante, ensemencée par la mondialisation, qui ambitionne ni plus ni moins de reformater l'Humanité.
La prise de contrôle de nos existences s'opère au profit d'une nouvelle oligarchie mondiale. Pour les Big data, la démocratie est obsolète, tout comme ses valeurs universelles. C'est une nouvelle dictature qui nous menace. Une Big Mother bien plus terrifiante encore que Big Brother.

Si nous laissons faire nous serons demain des " hommes nus ", sans mémoire, programmés, sous surveillance. Il est temps d'agir.

L’homme qui en savait trop, de Laurent Alexandre et David Angevin.

 Héros méconnu de la Seconde Guerre mondiale et génie visionnaire – l'inventeur de l'ordinateur, c'est lui –, Alan Turing a révolutionné nos vies. Et il est mort en paria.

Dans un futur proche. Les transhumanistes ont gagné. L'IA (intelligence artificielle) domine désormais le monde. Mais elle a une obsession : réhabiliter la mémoire de son " père ", le génial mathématicien anglais Alan Turing. Pour cela, il lui faut établir la preuve qu'il ne s'est pas suicidé, comme l'a toujours prétendu la version officielle, mais qu'il a été assassiné. En quête du moindre indice, elle remonte le fil de sa vie...
En décodant Enigma, la machine de cryptage des forces allemandes, fierté du régime hitlérien sur laquelle les services secrets alliés se cassaient les dents, Alan Turing a largement influé sur le cours de l'histoire. En créant l'ordinateur, il a inventé le futur. Pourtant, ce jeune homosexuel au QI exceptionnel a connu un destin terrible : traité en renégat par sa propre patrie, il est mort d'empoisonnement au cyanure dans des circonstances suspectes en 1954, en pleine guerre froide, peu après avoir accepté la castration chimique pour échapper à la prison. Dans l'Angleterre puritaine et ultraconservatrice de l'après-guerre, influencée par le maccarthysme américain, qui avait intérêt à faire éliminer Turing, l'homme qui en savait trop ?
Entre histoire, espionnage, science et secrets d'État, un " biopic " mené comme un thriller où l'on croise Churchill, Eisenhower, Hitler, Truman, Staline, les espions de Cambridge, de Gaulle, et jusqu'à l'ombre inquiétante de John Edgar Hoover.

Se lit comme un thriller.

 

Sylvie ROLAND

 L’empreinte du dieu, de Maxence Van Der Meersch

L'histoire tragique de Karelina, timide paysanne au joli visage. Mariée de force à un colosse brutal, elle doit subir une vie faite d'expédients et les humiliations de son mari. Quand son bourreau est mis sous les verrous, elle s'enfuit. Elle trouve refuge chez son oncle Domitien, écrivain célèbre, dont l'épouse, Wilfrida, reçoit avec joie la jeune femme, qu'elle considère bientôt comme sa propre fille. Les deux femmes ignorent alors qu'elles viennent de sceller leurs destins...

Lauréat du prix Goncourt pour ce roman, Maxence Van der Meersch a été salué par la critique comme étant alors le nouveau Zola.

Le charme discret de l’intestin (déjà commenté ici)

        Monsieur le commandant, de Romain Slocombe.

Écrivain et académicien dans le Paris de l'avant-guerre, Paul-Jean Husson s'est désormais retiré dans une petite ville de Normandie pour se consacrer à son œuvre, émaillée d'un antisémitisme « patriotique ». Lorsque la guerre éclate et que son fils Olivier rejoint la France libre, il prend en charge la protection de sa belle-fille, Ilse, une Allemande aux traits aryens et à la blondeur lumineuse. Sa beauté fait surgir en lui un éblouissement bientôt en contradiction avec toutes ses valeurs, car il découvre qu'Ilse est juive, sans toutefois parvenir à brider l'élan qui le consume. Peu à peu, l'univers si confortable du grand écrivain pétainiste, modèle de bon bourgeois enkysté dans ses ambivalences, vacille. Les secrets de famille sortent comme autant de cadavres de leurs placards et à l'heure où son existence torturée est percée à jour par une Occupation aux effets ontologiques imprévisibles, seule une lettre adressée au commandant de la Kreiskommandantur peut permettre à Husson de sauver la face.

 C'est en salaud imaginaire que Romain Slocombe porte en lui une lettre jamais écrite, une lettre de délation ; il prouve ainsi que la part la plus vile de l'âme humaine ne trouve de meilleure place où se révéler que dans le genre épistolaire.

Plateforme, de Michel Houellebecq

Après la mort de son père, Michel, fonctionnaire quadragénaire et blasé, décide de partir en Thaïlande pour goûter aux plaisirs exotiques. Il y rencontre Valérie, cadre dans une grande société de voyages, à qui il soufflera sa théorie sur les vraies motivations des Européens en quête de sensations fortes. Embarqué dans la lutte pour le profit à tout prix, où le corps est plus que jamais une marchandise, Michel jette un regard cynique sur la société occidentale. Il sera peut-être surpris de découvrir que l'être humain est encore capable de sentiments...

 

Anne-Marie ANDRIEUX

Le secret du mari, de Liane Moriarty

Jamais Cecilia n’aurait dû trouver cette lettre dans le grenier. Sur l’enveloppe jaunie, quelques mots de la main de son mari : « À n’ouvrir qu’après ma mort. » Quelle décision prendre ? Respecter le vœu de John-Paul, qui est bien vivant ? Ou céder à la curiosité au risque de voir basculer sa vie ? Tous les maris – et toutes les femmes – ont leurs secrets. Certains peuvent être dévastateurs.

Best-seller aux États-Unis, ce roman, intense, pétillant et plein d’humanité, allie habilement suspense et émotion pour marquer son lecteur d’une empreinte durable.

 Le secret intrigue, il éclate, et on tourne les pages de plus en plus vite, d’émotions en sourires, jusqu’à la dernière où on regrette d’avoir fini. Cosmopolitan.

Toute la lumière que nous ne pouvons voir, d’Anthony Doerr

Véritable phénomène d’édition aux États-Unis, le roman d’Anthony Doerr possède la puissance et le souffle des chefs-d’œuvre. Magnifiquement écrit, captivant de bout en bout, il nous entraîne du Paris de l’Occupation à l’effervescence de la Libération, dans le sillage de deux héros dont la guerre va bouleverser l’existence : Marie-Laure, une jeune aveugle, réfugiée avec son père à Saint-Malo, et Werner, un orphelin, véritable génie des transmissions électromagnétiques, dont les talents sont exploités par la Wehrmacht pour briser la Résistance. En entrecroisant le destin de ces deux personnages, ennemis malgré eux, dans le décor crépusculaire d’une ville pilonnée par les bombes, Doerr offre un roman soigneusement documenté et une fresque d’une beauté envoûtante.

Bien plus qu’un roman de guerre, Toute la lumière que nous ne pouvons voir est une réflexion profonde sur le destin, le choix et l’humanité.

Marie Szczépaniak a aimé également.

 

 

Élisa DALMASSO 

Histoire de la violence, d’Edouard Louis

"J'ai rencontré Reda le soir de Noël 2012, alors que je rentrais chez moi après un repas avec des amis, vers quatre heures du matin. Il m'a abordé dans la rue et j'ai fini par lui proposer de monter dans mon studio. Ensuite, il m'a raconté l'histoire de son enfance et celle de l'arrivée de son père en France, son père qui avait fui l'Algérie. Vers six heures du matin, il a pris plusieurs de mes affaires, il a sorti un revolver et il a dit qu'il allait me tuer. Il m'a insulté, frappé, violé. Le lendemain les démarches médicales, policières et judiciaires ont commencé, qui, plus qu'elles ne réparent la violence, la prolongent et l'aggravent."

 Ce livre retrace l'histoire de cette nuit et des jours suivants. Construit comme un huis clos, il tient son originalité de la puissance de son sujet, et de sa construction formelle. En effet, plus tard, Edouard se confie à sa sœur, qui décrit à son tour les faits à son mari. Edouard l'entend par une porte entrouverte. Les deux récits s'entremêlent dans une spectaculaire opposition de langages, offrant des points de vue différents sur ce qui s'est passé cette nuit-là, sur ce qui peut permettre de comprendre les dynamiques de l'agression et du traumatisme. Ils évoquent l'enfance d'Edouard, mais aussi celle de Reda et de son père, les effets de l'émigration, du racisme, de la misère. Et posent des questions sur les mécanismes judiciaires auxquels les victimes sont confrontées ou encore sur le rôle de l'amitié. Ce livre propose une histoire de la violence, de ses origines, ses raisons et ses causes.

3 niveaux de langue pour une même histoire, selon que sa sœur parle, qu’il y pense, ou qu’il la relate au commissariat.

Celle que vous croyez, de Camille Laurens

Vous vous appelez Claire, vous avez quarante-huit ans, vous êtes professeur, divorcée. Pour surveiller Jo, votre amant volage, vous créez un faux profil Facebook : vous devenez une jeune femme brune de vingt-quatre ans, célibataire, et cette photo où vous êtes si belle n'est pas la vôtre, hélas. C'est pourtant de ce double fictif que Christophe -pseudo KissChris - va tomber amoureux. En un vertigineux jeu de miroirs entre réel et virtuel, Camille Laurens raconte les dangereuses liaisons d'une femme qui ne veut pas renoncer au désir.

 

Jean-Pierre BOCQUET

 Essais : L'Empire du Bien, Après l'Histoire, Exorcismes spirituels, de Philippe Muray.

L'empire du bien triomphe

Il est urgent de le saboter

L'œuvre de Philippe Muray (1945-2006) est de celles dont on ne se remet pas. Méchante pour certains, quasi prophétique pour d'autres, elle jette sur le monde une lumière si vive que la rétine s’en trouve brûlée, et superpose aux choses une indélébile petite tache d’ironie.

Car ce qui caractérise notre époque est pour Philippe Muray son sérieux terrible, sa certitude agressive et béate d’être meilleure qu’un avant dont elle ne veut rien savoir et de se diriger vers un avenir aussi paradisiaque et inéluctable que désincarné. Cette dévotion à un Bien qu’on ne peut remettre en question est la source d’innombrables sottises, comme le chemin le plus court vers des formes nouvelles de barbarie.

Parce que les cibles véritables de cette plume acérée sont toutes les formes de bien-pensances, son extraordinaire liberté de ton, outre l’hilarité qu’elle provoque, procurera à certains un véritable enthousiasme en ces temps souvent sombres.

Lecture de quelques passages sur les fêtes, les prostituées…

Œuvres, d’Emile Michel Cioran.

«Mon idée, quand j'écris un livre, est d'éveiller quelqu'un, de le fustiger. Étant donné que les livres que j'ai écrits ont surgi de mes malaises, pour ne pas dire de mes souffrances, c'est cela même qu'ils doivent transmettre en quelque sorte au lecteur. Un livre doit tout bouleverser, tout remettre en question.»Cioran.

Sa philosophie morale : l’Homme ne devrait pas exister, Dieu n’a commis qu’une seule erreur, d’avoir créé l’homme. Pessimisme à l’état pur.

 Prochaine réunion le jeudi 6 octobre 2016  à 14heures.

 

 

 

17 mai 2016

Anne NOBLOT

Anne NOBLOT
Demeurant dans le Dunkerquois, Anne Noblot exerce la profession de gynécologue. Après l’écriture d’un recueil de nouvelles et d’un récit de souvenirs, elle se lance dans le roman policier. Un genre que cette mère de famille a exploré à travers ses lectures...
12 novembre 2015

"Les mots s'en mêlent", réunion du 15 octobre

lecture3

Les mots s’en mêlent : Réunion du jeudi 15 octobre 2015

 

Réunion n°15 de notre club.

Sont excusées ou absentes: Annie Petit, Marie Szczepaniak, Josette Zieleman.

Compte-rendu du salon : fréquentation comparable à l’an dernier, auteurs et libraire contents. On nous souligne la bonne ambiance et l’accueil chaleureux. Reconduction en 2016, le 2è dimanche d’octobre.

Brigitte CAPP :

Nous présente 3 polars, très différents,

Juste une Ombre, de Karine Giebel.

Une jeune femme assez ambitieuse est épiée et harcelée par une ombre en noir qui vient la nuit, remplit son frigo… écriture incisive, fin originale, très intelligemment orchestrée, livre qu’on ne lâche pas.

Présentation de l'éditeur

Tu te croyais forte. Invincible. Installée sur ton piédestal, tu imaginais pouvoir régenter le monde. Tu manipules ? Tu deviendras une proie. Tu domines ? Tu deviendras une esclave. Tu mènes une vie normale, banale, plutôt enviable. Tu as su t'imposer dans ce monde, y trouver ta place. Et puis un jour... Un jour, tu te retournes et tu vois une ombre derrière toi. À partir de ce jour-là, elle te poursuit. Sans relâche. Juste une ombre. Sans visage, sans nom, sans mobile déclaré. On te suit dans la rue, on ouvre ton courrier, on ferme tes fenêtres. On t'observe jusque dans les moments les plus intimes. Les flics te conseillent d'aller consulter un psychiatre. Tes amis s'écartent de toi. Personne ne te comprend, personne ne peut t'aider. Tu es seule. Et l'ombre est toujours là. Dans ta vie, dans ton dos. Ou seulement dans ta tête ? Le temps que tu comprennes, il sera peut-être trop tard...

Après la guerre, d’Hervé Le Corre

Plutôt série noire, pas très gai, mais très bien écrit, style alerte. On sent que c’est un homme qui écrit.

Présentation de l'éditeur

Bordeaux dans les années cinquante. Une ville qui porte encore les stigmates de la Seconde Guerre mondiale et où rôde la silhouette effrayante du commissaire Darlac, un flic pourri qui a fait son beurre pendant l'Occupation et n'a pas hésité à collaborer avec les nazis. Pourtant, déjà, un nouveau conflit qui ne dit pas son nom a commencé ; de jeunes appelés partent pour l'Algérie. Daniel sait que c'est le sort qui l'attend. Il a perdu ses parents dans les camps et, recueilli par un couple, il devient apprenti mécanicien. Un jour, un inconnu vient faire réparer sa moto au garage où il travaille. L'homme n'est pas à Bordeaux par hasard. Sa présence va déclencher une onde de choc mortelle dans toute la ville, tandis qu'en Algérie d'autres crimes sont commis...

Ce roman a été classé meilleur polar de l'année par le magazine Lire (2014)

 

La maison des absents, de Tana French

Irlande actuelle ; la crise, une jeune couple retrouvé assassiné…

Présentation 

A la Criminelle, l'as des enquêtes de haute volée, c'est moi. Inspecteur Kennedy, pour vous servir. En ce moment, je suis sur un gros coup à Broken Harbour, ce village de damnés au bord de la mer d'Irlande. Rien que des chantiers à l'abandon, et une maison-forteresse. A l'intérieur, une famille décimée, des caméras partout et des murs percés de trous. Pourquoi ? Ce lotissement fantôme m'obsède.

 

Et aussi…

Le bouquin des méchancetés et autres traits d’esprit, de François Xavier Testu, Philippe Alexandre (Préface)

On rit !

Présentation de l'éditeur

La méchanceté est un art à la condition d'être drôle et inspirée. Préfacé par un maître du genre, Philippe Alexandre, cet ouvrage offre le florilège le plus complet et jubilatoire qui soit des traits d'esprit, saillies, épigrammes et autres " vacheries " qui ont jalonné l'histoire littéraire, mondaine et politique de l'Antiquité à nos jours. Certaines époques et certains milieux se sont particulièrement illustrés dans cet exercice Le répertoire rassemblé et présenté par François Xavier Testu fourmille de mots, de formules souvent hilarantes et toujours assassines, qui constituent autant de trouvailles irrésistibles. On les lira avec la même délectation qui a animé les meilleurs esprits de leur temps.

Biographie de l'auteur

François Xavier Testu, agrégé des facultés de droit, professeur à l'université François-Rabelais de Tours, est avocat associé à la cour.

 

Sylvie ROLAND

Les lames, de Mo Hayder

 

Mère courage, mère carnage ? Depuis qu’une adolescente des environs a été retrouvée assassinée, la ville de Bath est en proie à la panique. Sally ne peut s’empêcher de trembler pour sa fille de quinze ans, Millie, qu’elle élève seule. Car la jeune fille est en danger. Elle subit le chantage d’un dealer qui lui réclame une somme faramineuse. Pour l’aider à rembourser sa dette, Sally, jusqu’alors femme au foyer, accepte de devenir la gouvernante d’un homme richissime à la tête d’un empire pornographique. C’est pour elle le début d’une descente aux enfers dans laquelle sa sœur Zoe, inspecteur de police à Bath, avec qui elle n’est plus en contact depuis des années, s’apprête à la rejoindre…

L’a aimé pour sa chute.

 

Mon chien stupide, de John Fante

 

Un énorme chien à tête d'ours, obsédé et très mal élevé, débarque un soir dans la famille en crise d'Henry J. Molise, auteur quinquagénaire raté et désabusé. Dans leur coquette banlieue californienne de Point Dume, ce monstre attachant s'apprête à semer un innommable chaos. Un joyau d'humour loufoque et de provocation ravageuse.

 " C'est à la fois drôle, ironique, tragique, bouleversant et merveilleusement écrit. À lire de toute urgence. " Pierre Roudil, Figaro Magazine Traduit de l'anglais (États-Unis) par Brice Matthieussent

 

Quelques-uns des cent regrets, de Philippe Claudel.

 

Un homme retourne dans son village pour enterrer sa mère qu’il n’a pas vue depuis 16 ans. On devinela fin plus qu’elle n’est dite.

" Elle portait des cheveux un peu plus longs que par le passé. Sa blondeur s'était mêlée d'argent. Son visage gardait la beauté simple qui en était la marque. A peine les rides l'avaient-elles tissé d'un mince réseau de blessures. Le temps s'était déposé en elle, avec sa fatigue et son poids, comme une poussière. Etaient-ce les années vécues sans la voir qui me faisaient la croire plus jeune qu'elle n'était en vérité ?

" A la mort de sa mère, le narrateur revient sur les lieux de son enfance, dans une petite ville du Nord inondée par la crue d'une rivière. Durant les trois jours qu'il passera là surgissent les figures disparues, celle de la mère bien sûr, jadis aimée plus que tout, et celle plus inquiétante du père absent dont la légende dit qu'il est mort dans une guerre lointaine. Roman poignant où, par petites touches, Philippe Claudel explore l'amour filial avec une extrême délicatesse et une surprenante réserve.

 

Blue book, d’Elise Fontenaille-N’Diaye

 

Il est une chose dont peu se souviennent, c’est que l’Allemagne fut une puissance colonisatrice. De 1883 à 1916, elle occupa ce qu’on appelait alors le Sud-Ouest africain, l’actuelle Namibie. Il en est une autre que beaucoup ignorent, c’est que cette colonie fut le théâtre du premier génocide du XXe siècle. Un génocide oublié, occulté même, car le premier rapport officiel – le fameux Blue Book – sur le massacre des Hereros et des Namas fut soustrait à la connaissance du public en 1926.

Élise Fontenaille-N’Diaye, alors qu’elle enquêtait sur son aïeul, le général Mangin, a retrouvé ce rapport disparu. Dès lors, elle se devait de raconter.

Si ce livre vise à ranimer le souvenir de cette sombre page de l’histoire du colonialisme, il ne se veut pas un ouvrage de spécialiste. L’auteur y donne son point de vue d’écrivain, son point de vue personnel.

Quelque part entre le désert du Kalahari et la presqu’île de Shark Island, au large de Lüderitz, s’est déroulée une macabre répétition générale, préfiguration des exterminations à venir.

Tout y est, qui sera repris à l’avènement d’Hitler.

Annie LARANGÉ  

 

Oui ! De Margaux Motin et Pacco

101 questions à se poser avant de se marier. On rit !

 

Caché dans la maison des fous, Didier Daeninckx

Page d’histoire.

«Elle s'était levée au moment où l'ambulance Ford manoeuvrait pour se garer sur la place, le faisceau des phares balayant la façade de grès. Elle était montée sur un banc pour apercevoir le médecin et le photographe qui se dirigeaient vers l'arrière du véhicule, leurs pas imprimés dans le tapis blanc qui déjà recouvrait le gravier. Une jeune femme en était sortie la première, le visage encadré par une épaisse chevelure noire, enveloppée dans une ample cape, puis un homme vêtu d'un pardessus croisé, les traits obscurcis par l'ombre portée de son chapeau, était apparu. Il s'était légèrement incliné pour allumer une cigarette, et la flamme vacillante avait éclairé un regard curieux, presque inquiet, celui que l'on promène sur ces endroits inconnus où l'on arrive sans les avoir choisis.» 1943 : asile de fous de Saint-Alban, en Lozère. Une jeune résistante, Denise Glaser, vient s'y cacher. Au même moment, Paul Eluard et sa compagne s'y réfugient. Didier Daeninckx nous entraîne à leurs côtés, dans une plongée vertigineuse aux confins de la «normalité», là où surgit l'art brut et où la parole des «fous» garantit celle des poètes.

 

 Héloïse, ouille ! de Jean Teulé

 

Bon moment de lecture, critique de la religion.

À la fin de sa vie, Abélard écrivait à Héloïse : " Tu sais à quelles abjections ma luxure d'alors a conduit nos corps au point qu'aucun respect de la décence ou de Dieu ne me retirait de ce bourbier et que quand, même si ce n'était pas très souvent, tu hésitais, tu tentais de me dissuader, je profitais de ta faiblesse et te contraignais à consentir par des coups. Car je t'étais lié par une appétence si ardente que je faisais passer bien avant Dieu les misérables voluptés si obscènes que j'aurais honte aujourd'hui de nommer. " Depuis quand ne peut-on pas nommer les choses ? Jean Teulé s'y emploie avec gourmandise.

 

 

Le dernier gardien s’Ellis Island, de Gaëlle Josse

 

New York, 3 novembre 1954. Dans cinq jours, le centre d'Ellis Island, passage obligé depuis 1892 pour les immigrants venus d'Europe, va fermer. John Mitchell, son directeur, officier du Bureau fédéral de l'immigration, resté seul dans ce lieu déserté, remonte le cours de sa vie en écrivant dans un journal les souvenirs qui le hantent : Liz, l'épouse aimée, et Nella, l'immigrante sarde porteuse d'un étrange passé.

Un moment de vérité où il fait l'expérience de ses défaillances et se sent coupable à la suite d'événements tragiques. Même s'il sait que l'homme n'est pas maître de son destin, il tente d'en saisir le sens jusqu'au vertige.

A travers ce récit résonne une histoire d'exil, de transgression, de passion amoureuse d'un homme face à ses choix les plus terribles

 

Ritchie, de Raphaëlle Bacqué

 

RICHIE. C’est ainsi que ses étudiants le surnommaient, scandant ce prénom, brandissant sa photo, comme s’il s’agissait d’une rock star ou d’un gourou. Le soir de sa mort énigmatique dans un hôtel de New-York, une foule de jeunes gens se retrouva, une bougie à la main, devant le temple de la nomenklatura française, Sciences Po. Quelques jours plus tard, le visage mélancolique de Richard Descoings couvrait la façade de l’église Saint-Sulpice. Sur le parvis, politiques,  grands patrons et professeurs défilèrent silencieusement, comme si l’on enterrait un roi secret. Au premier rang, l’épouse et le compagnon pleurèrent ensemble sa disparition.

Après des années d’enquête, Raphaëlle Bacqué nous livre ce destin balzacien : l’ascension vertigineuse au cœur de la vie politique française d’un fils de bonne famille, amateur de transgression. Un de ces hommes qui traversent leur temps et le transforment.

 

Voyage de noces avec ma mère, de Véronique Sels

 

Anne, fraîchement mariée à Raphaël, choisit la côte Ouest des États-Unis et une Ford Mustang rouge décapotable pour son voyage de noces. Joyeuses perspectives pour ce duo amoureux. Mais c’est sans compter sur sa mère, en plein divorce, qu’ils embarquent avec eux, n’ayant pas le cœur de la laisser seule avec son chagrin.

Commence alors un road trip burlesque, où les personnages, une jeune mariée enceinte à bout de nerfs, une mère dispersée autant qu’envahissante et un gendre – à première vue – idéal, règlent leurs comptes, se déclarent l’amour ou la guerre, et ne cessent d’interroger les liens qui les unissent les uns aux autres. Dans ce roman, savant mélange d’épisodes hilarants et émouvants, Véronique Sels aborde avec finesse des sujets complexes et universels tels que le couple, la famille ou la relation mère-fille.

 

 

Et encore    Manderley for ever, de Tatiana de Rosnay, et Michel Bussi :

 Maman a tort,  Un avion sans elle Maman a tort  

 

Marie BASTIEN

A choisi de nous lire un poème de Prévert qu’elle a beaucoup aimé ( sur la fidélité): La chanson du geôlier

Jean-Pierre BOCQUET intervient pour dire que 2 choses peuvent sauver le monde, les enfants et la poésie.

Chanson du geôlier

Où vas-tu beau geôlier
Avec cette clé tachée de sang
Je vais délivrer celle que j'aime
S'il en est encore temps
Et que j'ai enfermée
Tendrement cruellement
Au plus secret de mon désir
Au plus profond de mon tourment
Dans les mensonges de l'avenir
Dans les bêtises des serments
Je veux la délivrer
Je veux qu'elle soit libre
Et même de m'oublier
Et même de s'en aller
Et même de revenir
Et encore de m'aimer
Ou d'en aimer un autre
Si un autre lui plaît
Et si je reste seul
Et elle en allée
Je garderai seulement
Je garderai toujours
Dans mes deux mains en creux
Jusqu'à la fin de mes jours
La douceur de ses seins modelés par l'amour

Jacques Prévert

Cécile VERHAEGHE

Reprend Manderley for ever… a découvert Rebecca (Daphné du Maurier)

Louis XIV, la vie du Grand Roi, de Max Gallo

Histoire, vue par l’autre bout de la lorgnette.

Il a été roi dès l'âge de cinq ans. Et il a régné jusqu'à soixante-dix-sept ans. Il a été admiré, aimé. Il a agrandi le royaume de France. Il a été sans pitié pour ceux qui s'opposaient à lui. Par-dessus ceux qui grimaçaient d'ironie, l'immense foule du peuple français se rendait à Versailles pour admirer l'œuvre de son roi. Ces " gens " mesuraient combien le Roi-Soleil était attentif à la vie de son royaume. Et s'il a fait la guerre, c'est qu'il voulait défendre " la justice et l'honneur du peuple français ". À la fin de sa vie, combattant avec ses médecins une maladie qui lui causait d'affreuses souffrances, Louis XIV rassemblera les courtisans dans sa chambre et d'une voix résolue mais affaiblie, dira : " Messieurs, je m'en vais ; mais l'État demeurera toujours. " pour Louis XIV, il n'y avait rien de plus grand pour la France. Jusqu'à sa mort, le dimanche 1er septembre 1715, ce roi eut le courage d'avoir accepté cette mission, persuadé qu'il l'avait reçue de Dieu. Max Gallo de l'Académie française

 L’horizon, de Patrick Modiano

 

Le prisonnier du ciel, de Carlos Ruiz Zafon

 

Barcelone sous Franco.

Barcelone, Noël 1957. À la librairie Sempere, un inquiétant personnage achète un exemplaire du Comte de Monte Cristo. Puis il l'offre à Fermín, accompagné d'une menaçante dédicace. La vie de Fermín vole alors en éclats. Qui est cet inconnu ? De quels abîmes du passé surgit-il ? Interrogé par Daniel, Fermín révèle ce qu'il a toujours caché. La terrible prison de Montjuïc en 1939. Une poignée d'hommes condamnés à mourir lentement dans cette antichambre de l'enfer. Parmi eux Fermín et David Martín, l'auteur de La Ville des maudits. Une évasion prodigieuse et un objet volé... Dix-huit ans plus tard, quelqu'un crie vengeance. Des mensonges enfouis refont surface, des ombres oubliées se mettent en mouvement, la peur et la haine rôdent.

 

Les petits secrets d’Emma, de Sophie Kinsella

 

Ce n'est pas qu'Emma soit menteuse, non, c'est plutôt qu'elle a ses petits secrets. Par exemple, elle fait un bon 40, pas du 36. Elle ne supporte pas les strings. Elle a très légèrement embelli son CV. Elle déteste sa cousine Kerry. Et avec Connor, son petit ami, au lit ce n'est pas franchement l'extase. Bref, rien de bien méchant, mais plutôt mourir que de l'avouer.Mourir ? Justement... Lors d'un voyage en avion passablement mouvementé, Emma croit sa dernière heure arrivée. Prise de panique, elle déballe tout à son séduisant voisin. Sans imaginer que l'inconnu en question est l'un de ses proches...

Check point de Jean-Christophe Ruffin

 

Aventure, suspense, émouvant.

Maud, vingt et un ans, cache sa beauté et ses idéaux derrière de vilaines lunettes. Elle s'engage dans une ONG et se retrouve au volant d'un quinze tonnes sur les routes de la Bosnie en guerre. Les quatre hommes qui l'accompagnent dans ce convoi sont bien différents de l'image habituelle des volontaires humanitaires. Dans ce quotidien de machisme, Maud réussira malgré tout à se placer au centre du jeu. Un à un, ses compagnons vont lui révéler les blessures secrètes de leur existence. Et la véritable nature de leur chargement. A travers des personnages d'une force exceptionnelle, Jean-Christophe Rufin nous offre un puissant thriller psychologique. Et l'aventure de Maud éclaire un des dilemmes les plus fondamentaux de notre époque. A l'heure où la violence s'invite jusqu'au cœur de l'Europe, y a-t-il encore une place pour la neutralité bienveillante de l'action humanitaire ? Face à la souffrance, n'est-il pas temps, désormais, de prendre les armes ?

 

Anny BOCQUET

Mes contes de Perrault, de Tahar Ben Jelloun

Il était une fois une petite paysanne nommée Soukaïna. Elle était si belle que les oiseaux et les animaux de la forêt accouraient à son passage. Sa grand-mère était souffrante alors elle s'enveloppa d'une burqa rouge pour lui porter des crêpes et un pot de gelée royale... Pour notre plus grand plaisir, Tahar Ben Jelloun réinvente les contes de Perrault en leur insufflant un parfum de Mille et Une Nuits.

 

Josiane LUCIANI

Le règne des Illuminati, de Giacometti et Ravenne

Les Illuminati... Ils vous surveillent depuis des siècles. Désormais, ils vont vous contrôler. Paris, siège de l'Unesco : l'abbé Emmanuel est abattu par un tireur isolé. Un assassinat rappelant à certains celui de Kennedy et qui alimente très vite les plus folles thèses conspirationnistes. D'autant que la juge Gardane a découvert que le tueur était franc-maçon. Á charge maintenant pour le commissaire Marcas de faire la lumière sur les possibles implications de cette révélation. De Paris à San Francisco, Marcas va affronter le fantôme d'une société secrète qui enflamme les imaginations depuis sa disparition mystérieuse, au XVIII e siècle. L'enjeu : une découverte aux frontières de la science...

Selon une enquête, 1 Français sur 5 croit à l’existence des Illuminati, 1/3 des 18-35 ans !

 

Le charme discret de l’intestin, de Giulia Enders

Giulia Enders, jeune doctorante et nouvelle star allemande de la médecine, rend ici compte des dernières découvertes sur un organe sous-estimé. Elle explique le rôle que jouent notre "deuxième cerveau" et son microbiote (l'ensemble des organismes l'habitant) dans des problèmes tels que le surpoids, la dépression, la maladie de Parkinson, les allergies... Illustré avec beaucoup d'humour par la sœur de l'auteur, cet essai fait l'éloge d'un organe relégué dans le coin tabou de notre conscience. Avec enthousiasme, Giulia Enders invite à changer de comportement alimentaire, à éviter certains médicaments et à appliquer quelques règles très concrètes pour faire du bien à son ventre. Véritable phénomène de librairie, Le Charme discret de l'intestin s'est vendu à 950 000 exemplaires en Allemagne et sera publié dans 26 pays.

 

Anne-Marie ANDRIEUX 

Les enfants des justes de Christian Signol

Rend hommage à ses grands-parents.

En 1942, dans le département de la Dordogne, la ligne de démarcation croise le cours de l’Isle. La ferme des Laborie est à deux pas de la rivière et Virgile, n’écoutant que son cœur, ne refuse jamais sa barque à ceux qui tentent de passer en zone libre. Lorsqu’on propose à Virgile et à Victoria qui n’ont jamais pu avoir d’enfants, de cacher Sarah et Elie, deux gamins juifs perdus dans la tourmente, ils accueillent les petits réfugiés comme un don du ciel. Au fil des jours, malgré les trahisons, les dénonciations, les contrôles incessants, la Résistance s’organise dans le Périgord jusqu’aux reflux des troupes allemandes dans le sang et la terreur.

La promesse de l’océan, de Françoise Bourdin

Trentenaire belle et dynamique, Mahé est patron pêcheur à Erquy, dans la magnifique baie de Saint-Brieuc. Depuis la mort tragique de son père, elle ne vit que pour son travail, ses bateaux et ses marins et a mis de côté son existence personnelle après la brutale disparition en mer de son fiancé. Armelle, son amie et confidente, fait tout pour l'encourager à profiter de la vie et à y reprendre goût. En vain. Certaines blessures sont si difficiles à refermer. Cependant, la chance pourrait enfin lui sourire... " Françoise Bourdin dépeint les beaux paysages bretons et livre un joli tableau des Côtes d'Armor. " L'Hebdomadaire d'Armor

 

L’école des glycines, de Roger Vannier, déjà commenté en février 2014

Les ombres de l’enfance, d’Henriette Bernier

 

Villers est un village d'à peine cent habitants, dans la Meuse profonde. En 1950, l'instituteur y gère la classe unique, où il " tient " les enfants avec autorité et bienveillance. Parmi ses élèves, il y a Dilette, la petite orpheline qui ne parle, ne rit, ne joue presque plus. Seule sa grand-mère veille sur elle. Luigi, dit Gigi, petit dernier d'un couple d'origine italienne, est l'enfant heureux d'une famille heureuse. Enfin, Claude, dit Bouboule, arrivé longtemps après trois aînées. Ses parents ne le maltraitent pas, mais il manque de tendresse. Il a conscience de sa singularité, ce qui le rend taciturne et sournois. C'est à l'école que vont naître dans ce trio des sentiments d'enfants - jalousie, envie, trahison, amour - tenaces et vécus avec une intensité qui échappe souvent aux adultes, et qui vont construire ou déconstruire leur vie...

 La tresse d’or, de Mireille Pluchard

 

Sur les protestants.

Au hameau de Montmoirac, Estienne et Anne, qui vient de donner naissance à des jumeaux, font prospérer les terres du marquis de Trémolet. Un jour de foire, en recueillant les Chantegrel venus trouver du travail au village, Estienne découvre en Pierre l'homme qui pourra l'aider à édifier ses projets : élever le ver à soie. Cette cohabitation imprévue va se révéler un tournant majeur dans la vie des deux familles.

Saga familiale, Les Rochefort, de Christian Laborie

Secret de famille

 

En héritage, de Danielle Steel

Qu'il s'agisse de sa vie amoureuse ou de sa vie professionnelle, Brigitte Nicholson a toujours fui les engagements. Jusqu'à ce soir d'hiver à Boston où le destin décide pour elle et où son monde s'écroule. Pour la sortir de sa torpeur, sa mère lui demande de l'aider à reconstituer leur arbre généalogique. Brigitte se passionne alors pour son ancêtre Wachiwi, une Sioux Dakota devenue l'épouse d'un marquis à la cour de Louis XVI. Comment une jeune Indienne a-t-elle pu quitter l'Amérique et partir pour la France peu de temps avant la Révolution ? Fascinée, Brigitte suit les traces de son aïeule, qui deviendra pour elle un modèle de courage et d'indépendance.

LLL  Coup de foudre, Danielle Steel… N’a pas aimé.

 

Sylvie BORNAIS

Gravé dans le sable, de Michel Bussi

 

 … Dont on avait parlé en juin.

 

Someone, d’Alice Mc Dermott

Histoire ordinaire de la vie d’une femme.

Brooklyn, années 30, quartier irlandais. Marie vit avec ses parents, immigrés avant sa naissance, et son grand frère Gabe dans un minuscule appartement bien astiqué. Son père boit trop mais il aime sa fille tendrement. Sa mère a la rudesse des femmes qui tiennent le foyer. Tandis que Gabe se destine dès le plus jeune âge à la prêtrise, Marie traîne sur les trottoirs de New York avec ses copines, colportant les cancans du bloc d'immeubles, assistant aux bonheurs et aux tragédies d'un quartier populaire. Poignant et caustique, le récit de la très ordinaire vie de Marie - un parcours de femme, des tracas et des joies d'épouse, de mère, de fille, de sœur, d'amie - devient un témoignage historique évocateur de la communauté irlandaise du New York des années 30, du traumatisme de la guerre, des mutations sociologiques de l'époque contemporaine.

 

Tom, Petit Tom, tout petit homme, Tom

 

Tom a onze ans. Il vit dans un vieux mobile home avec Joss, sa mère (plutôt jeune : elle l'a eu à treize ans et demi). Comme Joss adore faire la fête et partir en week-end avec ses copains, Tom se retrouve souvent seul. Et il doit se débrouiller. Pour manger, il va chaparder dans les potagers voisins... Mais comme il a peur de se faire prendre et d'être envoyé à la Ddass (sa mère lui a dit que ça pouvait arriver et qu'elle ne pourrait rien faire pour le récupérer), il fait très attention. Un soir, en cherchant un nouveau jardin où faire ses courses, il tombe sur Madeleine (quatre-vingt-treize ans), allongée au milieu de ses choux, en larmes parce qu’elle n’arrive pas à se relever. Elle serait certainement morte, la pauvre vieille, si le petit Tom n'était pas passé par là...

 

Jeanne PEHOURTICQ

D’après une histoire vraie, de Delphine de Vigan

Roman tout au long duquel sont mêlés réalité et fiction.

Revue de presse

« Puissante réflexion sur la pouvoir de la littérature, ce roman “d’après une histoire vraie” raconte l’emprise progressive d’une femme sur une autre femme, écrivain. »

Sabine Audrerie – La Croix

« Formidable roman, malin, machiavélique, manipulateur de lecteur, ce récit est un déchirement. Parce qu’il faut bien le lâcher de temps en temps pour dormir un peu. »

Pierre Vavasseur – Aujourd’hui en France

 

Jean-Pierre BOCQUET :

 Le gaucher boiteux, de Michel Serres

 

Avec ce soixantième livre, Michel Serres fait le bilan du travail de toute une vie. Il réussit à décrire la façon dont il a pensé ses livres et sa philosophie depuis les débuts, avec Hermès, jusqu’ à tout récemment, avec Petite poucette en passant par Le contrat naturel, le Tiers-instruit et Hominescence. Mais surtout il explore la pensée et ses figures.
Penser c’est inventer, pas copier ni imiter ! Pour y parvenir Michel Serres convoque les sciences, la
philosophie, l’histoire et la religion. Pour lui, l’abstraction ne suffit plus, il faut y associer le monde dans sa totalité.

Dans ce livre, Michel Serres convoque le père, berger, qui introduit le Grand récit de l’Univers et
explore les figures de la pensée ; le médiateur, gaucher boiteux, qui crée des personnages en foule et explore les vivants ; et le gaucher pensant qui nous parle de l’« âge doux ». Celui de Petite poucette, le nôtre.
Au total, voici une nouvelle philosophie qui parle du monde d aujourd hui, du monde et de l’histoire.
Mais qui est ce gaucher boiteux ? Et si c’était Michel Serres lui-même !

 

Confession du pécheur justifié, de James Hogg

 

Vous possédez la vérité ? Vous êtes l'élu du Seigneur, choisi et sauvé de toute éternité ? Prenez garde, l'étranger vêtu de noir qui vous ressemble comme un frère, vous encourage et vous protège, c'est le prince de ce monde, le démon qui règne sur les âmes en perdition. Le misérable héros de ce récit, enivré par la perfection de sa propre foi, va tuer en toute bonne conscience ceux qui sont à ses yeux des impies. Il ne comprendra pas pourquoi bientôt son protecteur l'abandonne, le jette au désespoir, et le pousse à se tuer lui-même. James Hogg, contemporain et ami de Walter Scott, auteur d'élégies et de chansons populaires, a composé il y a plus de deux cent soixante ans cette féroce et profonde parabole sur le fanatisme. Il l'a située à l'époque triomphante du presbytérianisme en Ecosse, après la victoire de Cromwell. Mais aucun récit n'est plus moderne dans sa structure et sa facture que ce roman en trois temps récit d'un chroniqueur, confession du héros, épilogue un siècle plus tard. Le souci bien écossais de la froide exactitude y va de pair avec l'extravagance des songes le démon se profile dans les brumes au-dessus d'Edimbourg, et ce sont les corbeaux et les corneilles qui annoncent au criminel l'approche de sa fin. Et comment donc a-t-il pu se pendre avec une corde de foin ? Ce chef-d'œuvre impitoyable, encore inconnu en France à la fin de la dernière guerre, a été proclamé, donné à traduire, et préfacé par André Gide. Dominique Aury

 

Élisa DALMASSO :

  La dernière nuit du Raïs, de Yasmina Khadra

N’a pas trop aimé.

L’auteur se met dans la tête du dictateur. Les 2 ou 3 dernières pages sont assez belles.

" Longtemps j'ai cru incarner une nation et mettre les puissants de ce monde à genoux. J'étais la légende faite homme. Les idoles et les poètes me mangeaient dans la main. Aujourd'hui, je n'ai à léguer à mes héritiers que ce livre qui relate les dernières heures de ma fabuleuse existence. Lequel, du visionnaire tyrannique ou du Bédouin indomptable, l'Histoire retiendra-t-elle ? Pour moi, la question ne se pose même pas puisque l'on n'est que ce que les autres voudraient que l'on soit. " Avec cette plongée vertigineuse dans la tête d'un tyran sanguinaire et mégalomane, Yasmina Khadra dresse le portrait universel de tous les dictateurs déchus et dévoile les ressorts les plus secrets de la barbarie humaine.

Syngué Sabour pierre de patience, de Atiq Rahimi

Très théâtral. Univers clos. Un homme, blessé par une balle dans la nuque, est dans le coma ; sa femme le veille... L’auteur, un homme qui parle bien des femmes.

" Cette pierre que tu poses devant toi... devant laquelle tu te lamentes sur tous tes malheurs, toutes tes misères... à qui tu confies tout ce que tu as sur le cœur et que tu n'oses pas révéler aux autres... Tu lui parles, tu lui parles. Et la pierre t'écoute, éponge tous tes mots, tes secrets, jusqu'à ce qu'un beau jour elle éclate. Elle tombe en miettes. Et ce jour-là, tu es délivré de toutes tes souffrances, de toutes tes peines... Comment appelle-t-on cette pierre ? " En Afghanistan peut-être ou ailleurs, une femme veille son mari blessé. Au fond, ils ne se connaissent pas. Les heures et les jours passent tandis que la guerre approche. Et la langue de la femme se délie, tisse le récit d'une vie d'humiliations, dans l'espoir d'une possible rédemption.

 

Atiq Rahimi vit la guerre d'Afghanistan de 1979 à 1984, puis il se réfugie au Pakistan.Après avoir demandé l'asile politique à la France, il obtient son doctorat en audiovisuel à la Sorbonne. Pendant ce temps, son frère, communiste, resté en Afghanistan, est assassiné en 1989, mais Atiq Rahimi n'apprend sa mort qu'un an plus tard.

Contrairement à ses trois premiers romans écrits en persan, Syngué sabour. Pierre de patience est directement écrit en français : « Il me fallait une autre langue que la mienne pour parler des tabous ». Il obtient le prix Goncourt le 10 novembre 2008.Il définit sa croyance religieuse ainsi : « Je suis bouddhiste parce que j'ai conscience de ma faiblesse, je suis chrétien parce que j'avoue ma faiblesse, je suis juif parce que je me moque de ma faiblesse, je suis musulman parce que je condamne ma faiblesse, je suis athée si Dieu est tout puissant. »

 

Prochaine réunion le jeudi 3 décembre 2015   à 14heures.

 

Publicité
Publicité
4 septembre 2015

Les mots d'en mêlent", CR de la réunion du 4 juin 2015

023

Les mots s’en mêlent : Réunion du jeudi 4 juin 2015

 

Réunion n°14 de notre club.

Sont excusées ou absentes: Marie Bastien, Brigitte Capp, et Marie-Noëlle Vermeersch ( qui ne viendra plus, elle travaille).

 

Sylvie ROLAND

A « exulté » en regardant La Grande Librairie jeudi dernier !

 

A lu :

   Au revoir là-haut, de pierre Lemaître

A beaucoup aimé.

Ils ont miraculeusement survécu au carnage de la Grande Guerre, aux horreurs des tranchées. Albert, un employé modeste qui a tout perdu, et Edouard, un artiste flamboyant devenu une « gueule cassée », comprennent vite pourtant que leur pays ne veut plus d’eux. Désarmés, condamnés à l’exclusion, mais refusant de céder au découragement et à l’amertume, les deux hommes que le destin a réunis imaginent alors une escroquerie d’une audace inouïe… Fresque d'une rare cruauté, remarquable par son architecture et sa puissance d'évocation, Au revoir là-haut est le grand roman de l'après-guerre de 14, de l'illusion de l'armistice, de l'État qui glorifie ses disparus et se débarrasse de vivants trop encombrants. Dans l'atmosphère crépusculaire des lendemains qui déchantent, peuplée de misérables pantins et de lâches reçus en héros, Pierre Lemaitre compose avec talent la grande tragédie de cette génération perdue.

 

 Perpète, d’Alain Leygonie

" Ce peu de verdure qui dépasse de la hotte (de cette putain de plaque en ciment qui nous bouche la vue, des fois que la vue du dehors nous donnerait des idées), ces arbres, là-bas, ont l'air tout près, cent cinquante, deux cents mètres au pire, et pourtant entre eux et moi il y a à peu près la même distance qu'entre la terre et la lune. On dirait qu'il y a quelques minutes à pied. En fait, pour y arriver, il y a au mieux dix ans. Encore dix ans à tirer, àcondition que je me conduise bien.

 C'est ce qu'il faut compter quand on a pris perpète, qu'on a fait cent huit mois de taule et tenté plusieurs fois de s'évader... Dix ans, ça fait quelques heures à attendre. Pas des heures creuses, mais des pleines. Des heures bien remplies, bourrées de secondes. Les heures, ici, c'est 3 600 secondes plus 3 600 secondes... Dehors, ils comptent les jours, les semaines. Ici on compte les secondes. Des fois, je les entends tomber... " Descente dans l'enfer du quotidien carcéral (celui d'un petit malfrat qui a pris perpète), ce récit développe, par la même occasion, une réflexion sur le temps, sur la liberté, sur la détention - sur cette mort lente qu'est la prison à vie. C'est aussi la métaphore de toute existence puisque, en un sens, nous sommes tous des prisonniers.

 

Sur le problème de l’isolement, Jean-Pierre Bocquet rebondit avec Le gaucher boiteux, de Michel Serres, sur les astronautes et leur isolement.

(Avec ce soixantième livre, Michel Serres explore la pensée et ses figures.
Penser c’est inventer, pas copier ni imiter ! Pour y parvenir Michel Serres convoque les sciences, la philosophie, l’histoire et la religion. Pour lui, l’abstraction ne suffit plus, il faut y associer le monde dans sa totalité.
Dans ce livre, Michel Serres convoque le père, berger, qui introduit le Grand récit de l’Univers et explore les figures de la pensée ; le médiateur, gaucher boiteux, qui crée des personnages en foule et explore les vivants ; et le gaucher pensant qui nous parle de l « âge doux ». Celui de Petite poucette, le nôtre.
Au total, voici une nouvelle philosophie qui parle du monde d’aujourd’hui, du monde et de l’histoire.
Mais qui est ce gaucher boiteux ? Et si c’était Michel Serres lui-même !)

 

Sylvie Roland pose une question : «  qu’avez-vous pensé du «  Voyage au bout de la nuit » (Céline). Alors que Sylvie trouve Céline «  désespérant », Jean-Pierre a beaucoup aimé. Il faut recontextualiser, dit-il, cela a bouleversé la littérature. Il y a des passages « extraordinaires »

 

Annie LARANGÉ  

A lu les livres dont nous avons parlé la dernière fois (Pas pleurer, La réputation, Le fils…) les a tous aimés.

 Le village des femmes, de Wolinski

Avec Le Village des femmes, Georges Wolinski signe un roman graphique inédit, le premier du genre dans sa prestigieuse carrière de dessinateur. La peinture pittoresque, drôle et provocatrice d'un village de femmes... avec un homme au milieu.

 

Un an après, Anne Wiazemsky

 

«La traque des étudiants se poursuivait boulevard Saint-Germain et rue Saint-Jacques. Des groupes de jeunes, garçons et filles mélangés, se battaient à mains nues contre les matraques des policiers, d'autres lançaient différents objets ramassés sur les trottoirs. Parfois, des fumées m'empêchaient de distinguer qui attaquait qui. Nous apprendrions plus tard qu'il s'agissait de gaz lacrymogènes. Le téléphone sonna. C'était Jean-Luc, très inquiet, qui craignait que je n'aie pas eu le temps de regagner notre appartement. «Ecoute Europe numéro 1, ça barde au Quartier latin !» Nous étions le 3 mai 1968.» Anne Wiazemsky.

 

Petite fille de François Mauriac, a été mariée avec JL Godard… ( «  Comment a-t-elle pu le supporter 10 ans » - « et  inversement », dit Elisa)

 

 Le règne du vivant, d’Alice Ferney

 

Aiguillonné par la curiosité, et très vite porté par l'admiration, un journaliste norvégien s'embarque sur l'Arrowhead avec une poignée de militants s'opposant activement à la pêche illégale en zone protégée. À leur tête, Magnus Wallace, figure héroïque et charismatique qui lutte avec des moyens dérisoires - mais un redoutable sens de la communication - contre le pillage organisé des richesses de la mer et le massacre de la faune. Retraçant les étapes de cette insurrection singulière, témoignant des discours et des valeurs qui la fondent, Alice Ferney s'empare d'un sujet aussi urgent qu'universel pour célébrer la beauté souveraine du monde marin et les vertus de l'engagement. Alors que l'homme étend sur les océans son emprise prédatrice, Le Règne du vivant questionne le devenir de "cette Terre que nous empruntons à nos enfants" et rend hommage à la dissidence nécessaire, face au cynisme organisé.

Plaidoyer écologique.

 

Une main encombrante, d’Henning Mankell

Un peu perturbant, mais «  ne l’a pas lâché » !

C'est l'automne en Scanie avec son lot de pluie et de vent. Wallander est en fin de carrière et se sent au bout du rouleau. Il aspire à une retraite paisible, rêve d'acheter une maison à la campagne et d'avoir un chien. Un collègue lui fait visiter celle d'un vieux parent. Wallander s'enthousiasme pour l'ancienne ferme et les lieux alentours, et pense avoir trouvé son bonheur. Pourtant, lors d'une dernière déambulation dans le jardin à l'abandon, il trébuche sur ce qu'il croit être les débris d'un râteau. Ce sont en fait les os d'une main affleurant le sol. Les recherches aboutissent à une découverte encore plus macabre. Au lieu d'une maison, Wallander récolte une enquête. Jusqu'où devra-t-il remonter le temps, et à quel prix, pour identifier cette main ? Un récit concis, vif, terriblement humain avec un Wallander bougon à souhait. Le court roman est suivi d'un portrait touchant de Kurt Wallander signé par son créateur.

 

Josette ZIELEMAN 

 Les voisins de l’horizon, Didier Cornaille

Littérature régionale. Evolution d’un homme.

Lazare, " vieux gars " un peu rustre, bûcheron solitaire,40/45ans, n'aurait jamais imaginé quitter son Morvan natal. Mais un infime détail - deux traits sur un arbre qui indiquent un chemin de grande randonnée( le chemin de St Jacques de Compostelle) - va bouleverser sa vie. Avec un livre pour seul bagage - Voyage avec un âne dans les Cévennes de Stevenson - ce " sauvage " d'aujourd'hui claque la porte, siffle son chien, hisse son bagage sur sa mule et part vers «  St Jacques de Machin Chose », à la découverte des splendeurs secrètes du Morvan, du Beaujolais et des Cévennes. Une balade peu ordinaire où il va rencontrer des inconnus, se révéler au monde et peut-être à lui-même. Avec sensibilité et finesse, Didier Cornaille explore le terroir et nous fait partager un voyage insolite qui est aussi une étonnante aventure humaine.

 

Anny BOCQUET

Les belles âmes, Lydie Salvayre

 

Finis le Lubéron ou l'Ile de Ré, complètement dépassées les Seychelles ou la Réunion. Le dernier chic en matière de tourisme c'est d'aller voir les pauvres dans leurs banlieues. C'est ce que propose un "tour operator" qui emmène ses clients en car d'une cité des environs de Paris à un squat milanais en passant par Bruxelles, Cologne et Berlin. Chacun des participants a ses propres motivations plus ou moins honorables qui vont du voyeurisme pur et simple à la curiosité professionnelle, en passant par un souci de se montrer charitable à bon compte. Bref, tous de belles âmes ! Rien ne se passe bien sûr comme prévu à cause du loubard de service, Jason qui joue le rôle de l'animateur et de sa gourde de copine Olympe, embarquée par hasard dans cette galère.

Lydie Salvayre n'a pas écrit un roman social. Ce qui l'intéresse, comme toujours, c'est l'analyse subtile des articulations du langage. En l'occurrence le discours humanitaire, si répandu actuellement, mais aussi le luxe scandaleux que représente parfois la maîtrise de l'expression car "la véritable misère a ceci de singulier qu'elle ne peut jamais sortir de la bouche de ceux qu'elle afflige".

Real Tour, c'est ré-vo-lu-tion-naire ! Suivez une équipe compétente dans un périple passionnant à travers l'Europe des nécessiteux. Déjà, on rechigne à les appeler les "pauvres". Cela donne une idée de ce qui va suivre. Observez la détresse de Joëlle Guitou, bloc G, porte 813, 8è étage. Admirez le désespoir de M. Ekun, natif d'Erzurum et habitant de Berlin banlieue Est. On se croirait presque dans "Strip-tease". De déception en déception, (Real Tour offre un turn-over sexuel inférieur à celui du Palm Club, et le spectacle de la misère n'a rien d'affriolant), chacun des real-touristes se dévoile jusqu'à l'insoutenable.
Un roman militant ? Pas si simple, puisque personne n'est épargné : entre Lafeuillade, "numéro un des pâtes et farines" et Odile Boiffard, "ancienne adepte du communisme intégral", il y a Jason (prononcer "Djéson"), médiateur énervé, et Olympe, lèvres closes d'ingénuité, mais gorge profonde pour donner le change à son Jason. Il y en a tellement d'autres… Et chacun connaît la triste et molle déroute qu'engage l'écriture transparente, impitoyable de Lydie Salvayre, où elle ignore les guillemets et englobe l'humain dans un discours magmatique inquiétant, tordu et drôle.
Un conte philosophique ? Pourquoi pas ! L'argument est un peu éthique, le déroulement un peu basique : un sempiternel voyage initiatique, certes, mais où l'écriture intellectualise absolument tout, sans concession, et donne naissance à de vraies perles…de culture.--Sophie Rouanet-- -- Urbuz.com

 

 L’auberge des pauvres, Tahar Ben Jelloun

 

Un universitaire marocain, écrivain à ses heures perdues, s'ennuie à enseigner la littérature à des étudiants qu'il n'intéresse guère et qui, de toutes façons, se retrouveront au chômage, diplômés ou pas. A la maison, rien de bien exaltant non plus, la routine d'un vieux couple usé par l'habitude. Un seul projet est encore capable de l'enthousiasmer : écrire la version marocaine de l'Ulysse de Joyce. A défaut, il se contente de rédiger un texte sur Naples dans le cadre d'un concours qui lui permet de gagner une invitation à séjourner dans la ville italienne. Loin des circuits touristiques, il découvre l'Auberge des pauvres, une cour des miracles sur laquelle règne une matrone qui semble incarner la mémoire des bas-fonds de la ville. Tahar Ben Jelloun est un merveilleux raconteur d'histoires et la ville de Naples l'a particulièrement inspiré. Il entraîne le lecteur dans une véritable odyssée littéraire, non sans humour, car, à son retour au Maroc, l'émule de Joyce découvrira que sa Pénélope n'est pas restée faire de la tapisserie en l'attendant. --Gérard Meudal

 

Roman magnifique, d'une subtilité et d'une complexité extraordinaires. La mise en abîme de la narration est faite d'une main de maître.

 

Cécile VERHAEGHE

 Gravé dans le sable, Michel Bussi

Quel est le prix d'une vie ? Quand on s'appelle Lucky, qu'on a la chance du diable, alors peut-être la mort n'est-elle qu'un défi. Un jeu. Ils étaient cent quatre-vingt-huit soldats sur la péniche en ce jour de juin 1944. Et Lucky a misé sa vie contre une hypothétique fortune. Alice, sa fiancée, sublime et résolue, n'a plus rien à perdre lorsque vingt ans plus tard, elle apprend l'incroyable pacte conclu par Lucky quelques heures avant le Débarquement. De la Normandie aux Etats-Unis, elle se lance à la quête de la vérité et des témoins... au risque de réveiller les démons du passé.

Michel Bussi ;« Mes lecteurs, je dois les emmener au bord du précipice, les lâcher, les rattraper au dernier moment... »
Professeur de géographie à l'université de Rouen, Michel Bussi est l'auteur aux Presses de la Cité de Nymphéas noirs (2011), Un avion sans elle (2012) et Ne lâche pas ma main (2013).

Souviens-toi que l’amour n’existe pas, Diane Gontier

Etude de comportements de femmes. ( pas un polar, mais se lit comme un polar)

Ce roman est l'histoire d'une double vie : celle de Françoise et Mila, une seule et même personne qui mène deux existences cloisonnées et distinctes. Françoise navigue au quotidien entre ses cours de droit à l'Université, sa famille recomposée, ses copines et la relation tendre et complice qu'elle entretient avec son meilleur ami, Pierre. Fuyant les sentiments après une déception amoureuse, Mila se prostitue occasionnellement la nuit avec des hommes rencontrés sur Internet, satisfaisant ainsi ses propres fantasmes. À moitié par jeu et par souci d'anonymat, elle porte au cours de ces sorties un loup noir pour dissimuler son visage. Mais une rencontre inattendue va tout faire basculer. Un soir, Mila accepte un rendez-vous avec son professeur de droit qui l'a contactée sous pseudonyme. Dès lors se noue une relation sulfureuse et clandestine qu'elle croit maîtriser alors qu'elle ne cesse de lui échapper. À travers ces nouvelles " liaisons dangereuses ", l'auteur livre le portrait d'une génération lucide et désenchantée, en mal de repères, tiraillée par des aspirations contraires. Diane Gontier révèle, dans ce premier roman, un talent de narratrice et un sens de l'intrigue saisissants.

 

Spirales, Tatiana de Rosnay

Hélène, la cinquantaine paisible,mène une vie sans histoire auprès de son mari, de son fils, de sa fille et de ses petits-enfants. Hélène est une épouse modèle, une femme parfaite. Un jour d’été caniculaire à Paris, sur un coup de tête, elle cède aux avances d’un inconnu. L’adultère vire au cauchemar quand, au lit, l’amant sans nom meurt d’une crise cardiaque. Hélène s’enfuit, décidée à ne jamais en parler et, surtout, à tout oublier. Mais, dans son affolement, elle laisse son sac à main… avec ses papiers. Happée par une spirale infernale, Hélène ira très loin pour sauver les apparences. Très loin, mais jusqu’où ? Dans ce roman au suspense hitchcockien, Tatiana de Rosnay explore les arcanes de la bonne conscience et la frontière fragile entre le bien et le mal.

Marie Szczepaniak l’a lu, n’a pas trop compris la fin.

 

Sylvie BORNAIS

Le secret de Tire-Lune, Louis-Olivier Vitté

 

En Corrèze, dans les années soixante. Soir après soir, les habitants d’un petit village des bords de la Dordogne sont intrigués par la visite d’un vagabond qui s’évanouit dans la campagne aussi mystérieusement qu’il est apparu. Tire-Lune, comme on le surnomme, semble inoffensif, mais le village se divise en deux camps : ceux qui éprouvent de la pitié à son égard, et les autres, qui trouvent son manège inquiétant au point de le pourchasser. Benoît, un garçon épris d’aventure, parvient à l’approcher bien que Tire-Lune sorte uniquement la nuit, dormant le jour dans des abris de fortune. Entre le jeune homme et le vagabond naît une profonde amitié qui tourne court quand ce dernier disparaît pour de bon. S’est-il enfui parce qu’il avait peur ? Était-il aussi étranger au village qu’on le prétendait ? À force de questions insistantes, Benoît découvre que la venue de Tire-Lune a réveillé les fantômes d’un terrible passé…

Sylvie a été un peu déçue à la fin.

 

 

 

 

Marie SZCZEPANIAK

« En a lu une tonne » !

Vernon Subutex, Virginie Despentes.

 A eu un peu de mal, mais s’est accrochée. Chronique acide de notre société. Fresque sociale, chronique urbaine, une pointe de polar … La revue de presse ci-dessous donnera une idée précise de ce roman :

Revue de presse:

Virginie Despentes a toujours marché à l'énergie. C'est écrit sur les chapeaux de roue. Que sont nos idéaux devenus ?...

Vernon Subutex s'appréhende comme un roman policier, comme un roman sociologique, comme un roman urbain. Des êtres en vie se débattent dans une société gagnée par la mort des idéaux. Seuls, ils disent leur vie, mais ensemble, ils disent la vie. On peut faire tourner Vernon Subutex entre ses doigts comme une pierre précieuse changeant de couleur à la lumière du jour. La chaleur humaine s'immisce en de multiples et minuscules endroits de l'histoire. Est-ce bien normal ? La nuit n'est pas encore entièrement tombée. (Marie-Laure Delorme - Le Journal du Dimanche du 28 décembre 2014)


Sans domicile, sans famille, sans attaches - ses amis sont morts ou ont déserté Paris, trop chère, trop dure -, Vernon Subutex entame sa dérive. Projeté dans la ville comme une sonde, comme une sorte de caméra endoscopique par Virginie Despentes, qui, à travers cet antihéros radical, sa dé­ambulation au jour le jour, ses hébergements provisoires, ses rencontres éphémères, ses poursuivants dont il ignore l'existence - car le roman est un polar,(...), dresse de la société pleinement contemporaine une formidable radioscopie, rapide, âpre, crue, fourmillante, proliférante, et surtout remarquablement incarnée...

La maîtrise avec laquelle Virginie Despentes orchestre cette polyphonie impressionne, autant que la justesse de son regard engagé et l'énergie folle qu'elle déploie pour faire entendre le malaise général qui étreint le vaste échantillon d'humanité peuplant ces pages... (Nathalie Crom - Télérama du 7 janvier 2015)

Vernon Subutex est un ancien disquaire parisien, quadragénaire, héros obscur de la contre-culture. Il a perdu sa boutique avec la fin du métier, mais aussi des amis, morts du crabe ou de la drogue, puis son RSA...
Il finit SDF - momentanément : le livre aura une part II. C'est un roman-feuilleton, avec son moralisme accusateur et affiché comme chez les réalistes socialistes, son naturalisme des marges, son sens du portrait et des rebondissements, son goût des bas-fonds et des monstres : les Mystères de Paris (et de Barcelone) au temps des traders darwinistes et cocaïnés, du porno low-cost, des racailles machistes, des producteurs «hétéro beaufs», des trans, des filles voilées et des sans-culottes d'Internet ; au temps des possédés. (Philippe Lançon - Libération du 8 janvier 2015)

 

 Les évaporés, Thomas B. Reverdy

Ici, lorsque quelqu'un disparaît, on dit simplement qu'il s'est évaporé. Personne ne cherche à le retrouver, pas de crime pour la police, honte et silence du côté de la famille. Sans un mot, Kase un soir a disparu. Comment peut-on s'évaporer si facilement sans laisser de trace ? Et pour quelles raisons ? C'est ce que cherche à comprendre Richard B., venu au Japon afin d'aider Yukiko à retrouver son père. Pour cette femme qu'il aime encore, il mène l'enquête dans les quartiers pauvres de Sanya à Tokyo. Ce roman profondément poétique allie découverte du Japon, encore bouleversé par la catastrophe de Fukushima, et réflexion sur notre désir, parfois, de prendre la fuite.

 

Je vous écris dans le noir, Jean-Luc Seigle

Affaire Pauline Dubuisson ( née à Malo en 1927)

1961. Après avoir vu La Vérité de Clouzot, inspiré de sa vie et dans lequel Brigitte Bardot incarne son rôle de meurtrière, Pauline Dubuisson fuit la France et s'exile au Maroc sous un faux nom. Lorsque Jean la demande en mariage, il ne sait rien de son passé. Il ne sait pas non plus que le destin oblige Pauline à revivre la même situation qui, dix ans plus tôt, l'avait conduite au crime. Choisira-t-elle de se taire ou de dire la vérité ? Jean-Luc Seigle signe un roman à la première personne où résonnent les silences, les rêves et les souffrances d'une femme condamnée à mort à trois reprises par les hommes de son temps.

Et aussi…

 

Anne-Marie ANDRIEUX 

Les arcanes du chaos, Maxime Chattam

Prenant !

À vingt-sept ans, Yael mène la vie sans histoire d'une Parisienne célibataire. Un soir, elle croit voir des ombres apparaître dans le miroir de son appartement. Puis le phénomène se reproduit. Ces " ombres ", enfin, prennent contact avec elle par l'intermédiaire de son ordinateur et l'invitent à s'intéresser aux symboles et aux vérités cachées. Effrayée par ces manifestations surnaturelles, elle reçoit l'aide de Thomas, un journaliste canadien qu'elle vient de rencontrer. Peu à peu, les Ombres guident Yael et Thomas vers la découverte de l'existence d'une histoire parallèle, de sociétés secrètes influençant le cours des événements, d'intérêts puissants capables de manipuler les hommes à leur guise. Mais ce savoir n'est pas sans danger... Les deux jeunes gens sont bientôt pris en chasse par de mystérieux individus qui commencent par les intimider avant de tenter ouvertement de les assassiner. Yael et Thomas comprennent alors qu'ils sont au centre d'une lutte sans merci entre deux factions des Ombres... Un terrible jeu de piste s'engage qui les mènera de Paris, dans les Alpes puis à New York.

The book of ivy, Amy Engel

Au nom de quoi seriez-vous prêt à tuer ? À la suite d'une guerre nucléaire dévastatrice, la population des États-Unis s'est retrouvée décimée. Un groupe de survivants a fini par se former, mais en son sein s'est joué une lutte de pouvoir entre deux familles pour la présidence de la petite nation. Les Westfall ont perdu. Cinquante ans plus tard, les fils et les filles des adversaires d'autrefois sont contraints de s'épouser, chaque année, dans une cérémonie censée assurer l'unité du peuple. Cette année, mon tour est venu. Je m'appelle Ivy Westfall, et je n'ai qu'une seule et unique mission dans la vie : tuer le fils du président que je suis destinée à épouser. L'objectif, c'est la révolution, et le retour au pouvoir des miens. Peu importe qu'un cœur de chair et de sang batte dans sa poitrine, peu importe qu'un innocent soit sacrifié pour des raisons politiques. Peu importe qu'en apprenant à le connaître, je fasse une rencontre qui change ma vie. Mon destin est scellé depuis l'enfance. Bishop doit mourir. Et je serai celle qui le tuera. Née pour trahir et faite pour tuer... Sera-t-elle à la hauteur ?The Book of Ivy est le premier roman d'Amy Engel, à la fois suspense insoutenable, dystopie cruelle et histoire d'amour torturée.

 

 Cœurs brisés, têtes coupées, Robin Schneider

Ezra Faulkner, 17 ans, sportif, beau, brillant, appartient à la clique branchée du lycée d'Eastwoood High, en Californie. Mais un soir d'été un drame survient et sa vie bascule. Son année de terminale ne se passera pas comme prévu, Ezra ne sera plus le roi de la promo qu'on attendait...Brisé, il déjeune désormais à la table des losers. Parmi eux, il y a une nouvelle, excentrique et fascinante : Cassidy Thorpe...

Histoires de jeunes, remises en question…

 

Jeanne PEHOURTICQ

   Meursault contre-enquête, Kamel Daoud

Très beau livre.

Cet homme qui soliloque dans un bar, nuit après nuit, c’est le frère de l'Arabe tué par un certain Meursault dans un célèbre roman du XXe siècle. Soixante-dix ans après les faits, rage et frustration inentamées, le vieillard rend un nom au mort et donne chair à cette figure niée de la littérature : l'Arabe. Un roman profond sur les héritages qui conditionnent le présent et sur le pouvoir exceptionnel de la littérature pour dire le réel.

  La bibliothèque des cœurs cabossés, Katarina Bivald

Bouquin agréable.

Tout commence par les lettres que s'envoient deux femmes très différentes : Sara Lindqvist, vingt-huit ans, petit rat de bibliothèque mal dans sa peau, vivant à Haninge en Suède, et Amy Harris, soixante-cinq ans, vieille dame cultivée et solitaire, de Broken Wheel, dans l'Iowa. Après deux ans d'échanges et de conseils à la fois sur la littérature et sur la vie, Sara décide de rendre visite à Amy. Mais, quand elle arrive là-bas, elle apprend avec stupeur qu'Amy est morte. Elle se retrouve seule et perdue dans cette étrange petite ville américaine.

Pour la première fois de sa vie, Sara se fait de vrais amis - et pas uniquement les personnages de ses romans préférés -, qui l'aident à monter une librairie avec tous les livres qu'Amy affectionnait tant. Ce sera pour Sara, et pour les habitants attachants et loufoques de Broken Wheel, une véritable renaissance.
Et lorsque son visa de trois mois expire, ses nouveaux amis ont une idée géniale et complètement folle pour la faire rester à Broken Wheel...

 

Jean-Pierre BOCQUET :

   L’Âge de fer, John Maxwell Coetzee

En 1986, au Cap, Elizabeth Curren se meurt d'un cancer, et elle est brutalement confrontée à l'explosion de rage que le système de l'Apartheid a engendrée. Dans une longue lettre à sa fille exilée en Amérique, Elizabeth relate les événements qui ponctuent ses derniers jours. Témoin de l'émeute et de la répression dans un township voisin, elle découvre le corps criblé de balles du fils de sa domestique noire, et assiste à l'exécution par la police d'un autre adolescent...

Parvenue au terme de son existence, avec pour ange de la mort et confident un clochard réfugié chez elle, Elizabeth tentera de faire sa paix avec le monde.

Avec ces quelques jours dans la vie d'une vieille dame qui prend conscience des revendications de la jeunesse noire, J. M. Coetzee nous offre à sa manière grave, lancinante, un chef d'œuvre.

 

Élisa DALMASSO :

 Le collier rouge, Jean-Christophe Ruffin

(Anne Marie Andrieux n’a pas aimé, les autres ont aimé)

Dans une petite ville du Berry, écrasée par la chaleur de l'été, en 1919, un héros de la guerre est retenu prisonnier au fond d'une caserne déserte. Devant la porte, son chien tout cabossé aboie jour et nuit. Non loin de là, dans la campagne, une jeune femme usée par le travail de la terre, trop instruite cependant pour être une simple paysanne, attend et espère. Le juge qui arrive pour démêler cette affaire est un aristocrate dont la guerre a fait vaciller les principes. Trois personnages et, au milieu d'eux, un chien, qui détient la clef du drame... Plein de poésie et de vie, ce court récit, d'une fulgurante simplicité, est aussi un grand roman sur la fidélité. Etre loyal à ses amis, se battre pour ceux qu'on aime, est une qualité que nous partageons avec les bêtes. Le propre de l'être humain n'est-il pas d'aller au-delà et de pouvoir aussi reconnaître le frère en celui qui vous combat ?

   Sans sang, Alessandro Barrico

Un petit roman en deux parties qui nous tient en haleine par la violence omniprésente de la première partie et le suspens de la deuxième où un dialogue semble osciller entre amour et haine, vengeance et pardon.

La scène de la première partie est rapidement posée: quatre hommes en Mercedes se rendent dans une ferme isolée pour exécuter un homme qui vit là avec ses deux enfants. L'homme en question, Roca, dont on apprendra qu'il a été un bourreau pendant la guerre a le temps de cacher sa petite fille, Nina, sous une trappe avant de se faire descendre dans une souffrance terrible et de voir son fils haché par les balles d'un fusil-mitrailleur. Nina reste cachée sans comprendre ce qui se passe et sans saisir cette atmosphère qui ressemble à un règlement de compte mafieux. Avant de s'enfuir de la ferme, à laquelle l'un des hommes mettra le feu, un autre, surnommé Tito découvre la petite fille. Il pointe un revolver sur elle, mais en croisant le regard de cet enfant recroquevillé tel un animal dans sa tanière, il décide de refermer la trappe ; il décide de ne rien dire aux deux autres soldats qui ont participé au carnage.

50 ans après, Nina va retrouver Tito devenu vendeur de billet de loterie. Tito, cet homme qui à l'âge de 20 ans a tué son père, en "bon soldat" parce qu'il le fallait au nom d'une guerre qui donnait à ces hommes l'illusion d'un monde meilleur. La seconde partie relate cette rencontre, cette confrontation entre Nina et Tito, tous les deux des vieillards mais dont les années n'ont pas atténué la mémoire de la violence des évènements, ni permis à Nina de comprendre pourquoi on a tué son père magnifique. A travers un dialogue interrompu de silences, Nina et Tito essaient de saisir chacun leur propre vérité et c'est sans sang que Nina parviendra à surmonter sa haine et pardonner à Tito.

A. Baricco pose des questions graves dans ce court roman, comment vivre avec la haine, comment vivre quand on a connu la guerre, pourquoi passer sa vie à chercher un homme qui vous a sauvée mais qui vous a aussi condamnée? Ce sont ces sujets qui sont posés dans ce petit livre fabuleux où l'écriture est exacte, précise, simple, déterminée mais aussi, juste et vraie.

Prochaine réunion le jeudi 15 octobre 2015   à 14heures.

Réunion préparatoire au salon le 1er octobre à 14h.

22 avril 2014

Estelle et Richard BRICHET

E R Brichet

Psychologues de formation, Richard et Estelle travaillent dans le domaine du handicap et de la difficulté scolaire. S'ils ont commencé à écrire par jeu, leur goût pour la littérature et leur plaisir à faire vivre des personnages les ont aidés à finir deux romans policiers, et les poussent maintenant à rédiger chaque week-end des poésies, des nouvelles publiées sur leur site. Ils aiment partager avec les lecteurs des analyses psychologiques, leurs recherches philos ou scientifiques et les ambiances du Nord. Pour les romans, ils travaillent ensemble sur des scénarios détaillés, et se répartissent des micro chapitres pour équilibrer l'écriture à 4 mains.

22 avril 2014

Yvon LE ROY

Yvon Le Roy Yvon Le Roy.

· 66 ans, marié, deux enfants.
· Agrégé de mécanique – ex-professeur en IUT et en écoles d’ingénieurs – ex-chercheur pour l’industrie -
 retraité de l’enseignement supérieur depuis 2009
· Conseil en Propriété Industrielle pour les PME (missions INPI) depuis 2008 (activité en cours)
· Peintre inscrit à la MDA depuis 2005 (figuratif - paysages) – dessins et sculpture d’après modèles vivants.
· Auteur de nouvelles, de poèmes non publiés, d’un roman de science-fiction (en cours d’écriture), d’un roman sur l’art, sa pratique (en cours d’écriture)
  •   premier roman publié : Le groupe Upsilon – sortie avril-mai 2013 – sélectionné parmi cinq pour le prix Carl (étudiants des métiers du livre)(Les éditions du Riffle – Riffle Noir)
  •   second roman publié : Louise... sortie Janvier 2014.(Les éditions du Riffle – Riffle Noir)
22 avril 2014

Anne NOBLOT

Anne Noblot

Anne Noblot-Miaux est née en 1960 à Dunkerque.

Veuve, mère de deux enfants, elle exerce la gynécologie médicale depuis plus de vingt ans.

Son écriture explore l’intime et le quotidien, laissant souvent une large place à l’humour.

Essentiellement auteur de nouvelles, elle publie un premier polar en Avril 2014.

Titres parus :

  • Écrits du Nord (15/16) Editions Henry (fév.2010)
  • Faits divers  ( Thebookedition), mars 2011
  • Souvenirs et confidences ( Thebookedition) , mars 2012
  • Dans le jardin, Ravet-Anceau, Polars en Nord, avril 2014.

30 mars 2015

Alain Stucker

Stucker Alain

 

 

 

 

 

Originaire d'Alsace, Alain STUCKER vit à Lille depuis de nombreuses années. Cadre dans la fonction publique, il est également correspondant local pour La Voix du Nord. Cet amateur de voile pose un regard sans concession sur les relations humaines. De cette perception du monde naissent des intrigues policières qui troublent et égarent le lecteur. Le réalisme de certaines scènes participe à la construction d'un univers glauque et dur. Un monde de fiction contrastant avec la vie quotidienne de ce père de famille nombreuse : quatre filles, cinq chats et deux chiens.

 

  • 2004: Dors mon petit cadavre (Éditions du Reflet)
  • 2005: Noir Paradis (Éditions du Reflet)
  • 2014: De fric et de sang (Ravet-Anceau)

http://alain.stucker.fr/

30 mars 2015

François-Xavier Poulain

Poulain FX

François-Xavier POULAIN a commencé par écrire une histoire pour répondre à sa fille de 4 ans qui lui posait beaucoup de questions à propos de la Petite Souris.

Puis il a entrepris de raconter les aventures de cette petite souris qui parcourt le monde pour venir échanger les dents de lait perdues par les enfants. Dans cette série gaie et haute en couleur, on découvre un personnage attachant qui se tire toujours d’affaire grâce à sa ruse, son courage et sa bonne humeur.

Pour rendre encore plus merveilleux le monde de son héroïne, FXP a créé et anime un site Internet et une page Facebook qui lui sont dédiés ( http://www.lesdentsdelait.com/  ).
FXP est également l’auteur d’une série de carnets de voyages dans lesquels une statuette africaine nous raconte ses aventures. La genèse de ces récits, en partie autobiographiques, est encore une fois une histoire racontée à ses filles. Si vous venez rencontrer FXP sur un salon du livre, vous croiserez également la statuette du petit guerrier qui l’accompagne à chaque fois.

http://fx-p.fr/

Les aventures de la Petite Souris

petite-souris

Dans cette série, FXP nous raconte les aventures de ce personnage qui fait tant rêver les enfants. Vous y découvrirez que la vie de la Petite Souris n’est vraiment pas de tout repos. Ce sont des histoires drôles et très joliment illustrés par Olivier Bailly, un artiste spécialisé dans l’univers de la jeunesse.
La Petite Souris existe ! Pour s’en rendre compte, il suffit de lui envoyer un message sur son site Internet. Elle vous répondra aussitôt : www.lesdentsdelait.com/prevenir-la-souris

petite-souris-carnaval

La Petite Souris au carnaval

La Petite Souris des dents de lait va devoir se rendre dans le nord de la France pendant
le carnaval pour une mission un peu compliquée…

 

petite-souris-chamonix-rsb

La Petite Souris à Chamonix

Lali, la petite souris des dents de lait et son fidèle compagnon Adam, partent en mission du côté de Chamonix en plein hiver. Ils vont découvrir la beauté de la montagne sous la neige, mais aussi ses dangers…

 

petite-souris-et-prince-charmant

La Petite Souris et son prince charmant

L’histoire de la rencontre rocambolesque entre la Petite Souris et celui qui va devenir le complice de toutes ses aventures, le bien nommé : Adam de Lait.

 

comment-lali-est-devenue-la-petite-souris-rsb

Comment Lali est devenue la Petite Souris

Aliénor n’est plus très jeune. Elle a de plus en plus de mal à battre les chats à la course. Elle souhaite trouver une remplaçante. Mais être La petite souris des dents de lait n’est pas chose aisée. Il lui faut trouver quelqu’un qui possède toutes les qualités requises…

 

Les réponses aux questions que se posent les enfants à propos de la Petite Souris

Et qui leur donne envie de se brosser les dents !

Les secrets de la Petite Souris

Les secrets de la Petite Souris

Des réponses pleines de poésie aux questions que les enfants se posent lorsqu’ils perdent leurs premières dents de lait.

 

La Petite Souris est passée

La Petite Souris est passée

Cet album aborde les interrogations que peuvent avoir les enfants sur la repousse de leurs petites quenottes. Ils trouveront dans cette histoire qui les concerne tous, de quoi se rassurer et constateront que la Petite Souris est très vigilante sur le brossage des dents.

 

Le petit guerrier d’ébène, une histoire vraie

Dans cette trilogie, une statuette raconte ses voyages et ses aventures entre l’Afrique et les provinces françaises.
La genèse de ces récits, en partie autobiographiques, est encore une fois une histoire racontée par François-Xavier à ses filles suite à l’achat d’une sculpture africaine sur un marché aux puces en bord de Loire.
Le petit guerrier d’ébène existe. Si vous rencontrez FXP sur un salon du livre, vous croiserez également la statuette qui l’accompagne à chaque fois.

Le secret du petit guerrier

Le secret du petit guerrier

Le héros nous livre un nouveau carnet de voyages dans lequel il raconte ses voyages à travers la France au fil des salons du livre et autres séances de dédicaces en librairie. A fil de l’histoire, il va nous révéler un secret qui va nous en apprendre un peu plus sur lui.

 

Le guerrier et la poupée

 

Le guerrier et la poupée

Après plusieurs années passées en France, notre petit guerrier se met à nouveau à rêver de voyages. C’est alors qu’arrive de New-York, une Belle Américaine dont le mode de vie est à l’opposé du sien.

Les voyages du petit guerrier d'ébène

Les voyages du petit guerrier d’ébène

Une statuette en bois d’ébène nous raconte son grand voyage depuis les rives d’un lac africain jusqu’à la France. Ce livre est un véritable carnet de voyages relatant les aventures originales vécues sur ce long chemin.

 

 

 

30 mars 2015

Claude Vasseur

Vasseur Claude

Claude VASSEUR, après avoir tenté de se faire éditer pendant de nombreuses années, a vu son rêve se concrétiser. Fin 2009 les premières aventures de Balthazar Weppes voyaient le jour. Ce détective ronchon, misanthrope, alcoolique et… bourré de toutes les tares accompagnant ce genre de héros maudit enquête sur ses terres : Saint Pol sur Ternoise et environs. Suivront, en 2011, d’autres aventures encore plus saignantes et violentes dans un récit haut en couleurs « Jeu de massacre au château ». Le monde  de Frédéric Dard n’est jamais éloigné de son style d’écriture. « D’où viens-tu Béru ? », bouquin réunissant de nombreux amateurs de San-Antonio, lui donne l’occasion de rendre un hommage au patron !

Arrive Sébastien Mousse, éditeur qui lui propose de collaborer à une nouvelle idée. Cette fois le script est donné, le héros s’appelle Luc Mandoline ; un thanatopracteur menant des enquêtes au fil de son travail. Calqué sur le même principe que le Poulpe, Luc a la chance de posséder de nombreux pères. Dans  Concerto en lingots d’os ( Atelier Mosesu)  Luc est aux prises avec des aînés qui n’ont pas froid aux yeux, une canicule, une bande de malfrats venus de l’Est… Il y a des rebondissements, des coups de toutes sortes et puis de l’humour… Cette fois le style honore plus l’inspecteur Bérurier que le beau et ténébreux commissaire.

  • Nouvel ouvrage publié en novembre 2014: La dernière croix ( Pôle Nord Editions)
  • Août 2015: Le champ des sirènes ( L'atelier Mosesu) couv Champ des sirènes Cl Vasseur

 

31 mars 2015

Anne Noblot

Noblot Anne

 

 

Anne Noblot-Miaux est née en 1960 à Dunkerque.

Veuve, mère de deux enfants, elle exerce la gynécologie médicale depuis plus de vingt ans.

Son écriture explore l’intime et le quotidien, laissant souvent une large place à l’humour.

 Essentiellement auteur de nouvelles, elle publie un premier polar en Avril 2014.

 Titres parus :

  • Écrits du Nord (15/16) Editions Henry (fév.2010)
  • Faits divers  ( Thebookedition), mars 2011
  • Souvenirs et confidences ( Thebookedition) , mars 2012
  • Dans le jardin Ravet-Anceau, Polars en Nord, avril 2014.
  • Au coeur du tableau ( thebookedition), août 2015. Recueil de poésie dédié aux peintres de la Belle Epoque.
17 mars 2015

Pierre Zylawski.

Zylawski Pierre2

Nordiste depuis toujours, Pierre Zylawski vit à Maubeuge depuis qu’il a deux ans.

Il a consacré la plus grande partie de sa vie professionnelle à enseigner les lettres modernes.

Il a commencé par écrire des nouvelles pour participer à des concours nationaux. Plusieurs fois lauréat, ces bons résultats l’ont incité à continuer.

Depuis des années, il écrit des nouvelles (120 à ce jour) pour alimenter l’émission de radio dont il a la responsabilité, sur l’antenne de Canal FM. Sous le titre général Ainsi sont-ils, une quarantaine de ses nouvelles sont ainsi diffusées chaque année.

Son premier roman est paru en 2010.

Depuis 2010 il s’efforce de faire vivre ses ouvrages en allant à la rencontre de lecteurs, chez des libraires, dans des espaces culturels, dans des fêtes ou des salons du livre, des bibliothèques ou médiathèques, des établissements scolaires… prioritairement en Nord Pas-de-Calais, mais également bien au-delà…

 

- Bibliographie.

  • Sorti de l’ombre, paru en février 2010, aux Editions du Pierregord. Suspense qui ne sort jamais du Musée du Louvre, à Paris. Dénouement ahurissant. Tout public.
  • D’herbe et de paille, paru en septembre 2011, aux Editions du Riffle. 18 nouvelles. Chacune raconte quelque chose pour raconter quelqu’un. Tout public.
  • Ici la terre, paru en mars 2012, aux Editions du Pierregord. Roman du terroir. La terre du Nord. Des amoureux de cette terre. Tout public.
  • Au secours des Ch’tis, paru au printemps 2012, chez Edition du Bout de la Rue. L’agence Detectivarium mène l’enquête chez les Ch’tis. S’insère dans une collection pour la jeunesse.
  • Je marche donc je suis, paru en mai 2013, aux Editions du Riffle. Sur les chemins de Compostelle, un témoignage extraordinaire qui grandit l’Homme. Prix littéraire du Salon du Livre de La Bassée, 2013.
  • On l’appelait mamie, paru en janvier 2014, aux Editions du Riffle. Roman policier. Crimes et suspense, en Avesnois.
  •  Sorti de l’ombre, septembre 2014. Suspense. Version modifiée. Editions du Riffle.    
  • Ainsi sont-ils, novembre 2014. 30 nouvelles diffusées sur l’antenne de Canal FM.
  • Sur la braderie des Ch’tis, février 2015. Edition du Bout de la Rue. L’agence Detectivarium mène l’enquête sur la braderie de Lille.
  • 16.47 pour mourir, septembre 2015. Editions du Riffle. Roman policier entièrement maubeugeois.

 

13 avril 2015

Joël Guerville

Guerville Joël

Joël Guerville est président de l'Association Téteghémoise d'Histoire ( ATH). cette association a été fondée "pour établir des liens entre téteghémois en vue de créer des relations ayant pour objet le développement et la recherche d'informations et l'aide à la publication de recueils d'histoire" comme le stipulent ses statuts.

Chaque membre est donc convié à faire vivre l'histoire de Téteghem qui n'aura jamais de fin, l'histoire s'écrivant tous les jours, et à participer à la mise à jour régulière de l'ouvrage existant, à l'initiative de Joël Guerville.

  HISTOIRE DE TETEGHEM (Résumé)

 

Téteghem est l’une des communes se terminant en HEM. Ce suffixe signifiant demeure, habitation, village…est devenu GHEM. TETE viendrait d’un ancêtre de nom Tatto, peut-être de Théodore ou Théodoric, personnifié par le géant de la commune.

 Téteghem allait jusque la mer, sa superficie était de 1924 hectares à laquelle il faut retirer le territoire du Rosendal, devenu Rosendaël en 1860 et celui de la place d’Uxem, rattachée à Uxem en 1996. La superficie est donc passée à 1884 Ha.

 Deux canaux se situent sur la commune : celui de Furnes, construit en 1638, qui deviendra la frontière entre Téteghem et Rosendaël et celui des Moëres, domestiqué en 1620 par Goberger pour amener les eaux des basses terres à la mer. De ce fait de nombreux watergangs sillonnent nos terres.

 Au rythme de la transgression marine, les alluvions viendront colmater les voies d’eau, des dunes se créeront et des proéminences se formeront où les peuplades viendront s’installer. Nous sommes aux environs des X et XIèmesiècle. Le territoire dépend de la puissante châtellenie de Bergues jusqu’à l’annexion du territoire avec le rachat de la Flandre aux Anglais par Louis XIV en 1662. Téteghem dépendra alors de Dunkerque.

 De nombreux combats se dérouleront sur notre commune, sur le hameau du Rosendal pour la conquête de Dunkerque : 1324,1383, 1567, 1583, 1646, 1658, 1668, 1742, 1793, 1804, 1914 et la toute dernière, qui a fait de nombreux ravages sur toute notre commune, celle de 1939/1945 (Voir Histoire de Téteghem des origines à l’aube du XXIèmesiècle).

Pour en savoir davantage, se procurer l'ouvrage ( qui sera disponible à Théodolivres le 11 octobre)

26 mars 2016

Théodoric et la magie des géants, d'Etienne Marécaux

 

IMG_2540

Théodoric et la magie des géants

Etienne Marécaux, Lauréat du concours 2015

 

J’attendais ce moment avec impatience…

 

Nous étions le matin et je prenais mon petit déjeuner composé d’œufs au bacon et de lait chaud quand j’entendis, au loin, les battements du tambour, le timbre grave des trompettes, les sons acidulés des saxophones et les coups des cymbales. La fanfare arrivait !

Aussitôt, je sortis devant la maison. Quelques instants plus tard, le cortège arriva, constitué d’une quarantaine de musiciens, du géant Théodoric, mon meilleur ami, et de quelques spectateurs fermant la marche.

Au fait ! Je ne vous ai pas parlé de Théodoric ! C’est un géant qui est vêtu de rouge en bas, d’un gilet bleu foncé, d’une ceinture, un sac en bandoulière et d’un chapeau avec des plumes. Normalement, il est statique ou poussé par deux personnes. Mais moi, quand il fait noir et que nous sommes seuls, il me parle. Je ne sais pas pourquoi à moi et pas à un autre garçon.

Les spectateurs avaient l’air réjouis de ces morceaux, à la fin de la matinée. Puis vint le repas, que je passai avec mon père, le batteur du groupe, ma mère, saxophoniste, et mon frère, trompettiste. J’étais le seul à ne pas être musicien dans la famille.

La journée se passa sans événements particuliers. La nuit venue, je quittai la maison pour me rendre dans le local où était rangé Théodoric, que je surnommais Odor. Je rentrai :

« Salut, Odor ! commençai-je.

-          Bonjour, mon petit garçon !

-          Alors, pas trop fatigante, cette journée ?

-          Oh, tu parles, dit-il, je suis épuisé.

-          Tu veux que je te laisse te reposer tranquillement ? lui proposai-je.

-          Non, car ce soir est venu le temps pour moi de te conter mon plus grand secret ».

 Un secret ? Que voulait-il me dire ?

« Il y a très longtemps, continua-t-il, j’étais un petit garçon, comme toi. Je vivais ici, à Téteghem. Les jours de fanfare, la musique m’enchantait les oreilles. J’étais aux anges. J’ai donc voulu m’inscrire à cet orchestre. Au début, mes parents n’étaient pas d’accord, mais j’ai réussi à les convaincre. Cependant…

J’entendis du bruit, à l’extérieur. Je ne sus où me cacher : le local était vide ! La porte s’ouvrit et une ombre se dessina dans l’encadrement de l’ouverture. La personne entra.

Théodoric était redevenu silencieux.

Je découvris un homme, de taille moyenne. Je ne distinguais pas plus les détails sur son visage pour en faire une description plus précise. Il s’avança, puis je le reconnus : il s’agissait de mon père !

« Eh bien, que fais-tu ici à cette heure ? »

Je ne répondis pas, craignant une sanction.

« Allez, on rentre à la maison, conclut-il ».

Je devrais attendre la nuit prochaine pour en savoir plus sur le secret de Théodoric.

La nuit suivante, je retournai dans le local, déjouant la vigilance de mes parents qui, au final, ne s’étaient pas posé trop de questions sur ma présence dans le local à une heure aussi tardive. Quand Théodoric me vit, il s’exclama :

« Ah, heureusement que tu es revenu : je dois te confier la fin de cette histoire de la plus haute importance.

-          Merci de me la conter, Odor ».

Il reprit d’un ton plus grave :

« Tu verras par la suite de l’histoire que tu étais obligé de connaître son existence. Je recommence donc là où nous nous étions séparés hier soir. M’étant inscrit à l’orchestre, tout allait pour le mieux. Mais un jour, alors que je donnais un concert – j’étais le pianiste – un inconnu entra, une caisse à la main. Il s’approcha de la scène et les musiciens s’arrêtèrent de jouer. Tout le monde était stupéfait et ne savait quoi dire. Ensuite, il ouvrit sa caisse et en sortit une sorte de santon et une canne. Quelques personnes sortirent de la salle. Avec sa canne, il tapa trois fois sur le sol et récita une formule dans laquelle je crus reconnaître mon prénom. Ensuite, un filet bleu sortit de sa canne, transperçant le santon qui commença à s’agrandir, s’agrandir… »

Théodoric s’arrêta de parler, plongé dans ses souvenirs. Enfin, il reprit :

« Il prit une taille immense. Le public et les musiciens retenaient leur souffle. Enfin, le petit personnage devenu immense arrêta sa croissance démesurée. Il me semblait vivant, à présent. Il me fixait. Je n’avais jamais eu aussi peur de ma vie. Malheureusement, ce furent les derniers de celle-ci. Mes yeux me piquaient, ma vision était obscurcie, mon cœur battait à tout rompre, mes poumons allaient éclater. Je pris ma dernière inspiration. Mon ultime vue sur ce monde fut une fumée noire qui s’échappait de mon corps. Cette fumée, c’était mon âme, je le sus par la suite.

Elle est emprisonnée dans ce géant depuis plusieurs années maintenant. Aujourd’hui, seuls deux sens me restent encore : la vue et l’ouïe. Voilà, tu connais mon histoire, maintenant.

-          Mais c’est incroyable ! m’exclamai-je.

-          Eh oui, répondit-il. Seuls les gens qui étaient présents dans la salle à ce moment connaissent mon secret et le gardent pour eux. Mais ce n’est pas le plus important de l’histoire. Je ne sais pas si je dois te le dire aujourd’hui.

-          Si, s’il te plaît ! le priai-je.

-          Bon, puisque tu insistes… Je te préviens, tu ne vas peut-être pas être très content, me dit-il tout bas. Mais bon, je vais te le dire. La nuit prochaine, l’étrange personnage qui est apparu dans la salle de concert va venir ici. Il va transférer mon âme dans une boîte et la tienne va être enfermée dans ce géant ».

Je le regardais, ne pouvant le croire. Je comprenais tout, à présent ! Pourquoi Théodoric me confiait son secret que maintenant et surtout pourquoi il pouvait me parler.

La nuit suivante, je retournai dans le local, quelque peu inquiet du sort qui m’attendait. Je n’eus pas le temps de faire quoi que ce soit que quelqu’un entra dans la petite pièce. Je ne savais pourquoi, mais j’étais sûr que c’était le transformeur de petits garçons  qui arrivait.

Quand sa silhouette apparut dans l’ombre, il semblait un vieillard. Il suffoquait. Sa respiration était désagréable à entendre. Il se précipita dans le local mais perdit l’équilibre et s’étala de tout son long sur le sol.

Les instants suivants étaient inquiétants : je ne voulais pas mourir ici mais si lui décédait, je ne le rejoindrai pas dans les limbes. Il ne faisait plus de bruit ; cependant, il se dégageait de son corps une lueur jaunâtre qui se dirigeait droit vers le ciel, sûrement son âme, et une faible clarté, quant à elle, s’engageait du côté de Théodoric.

Le corps était sans vie.

J’avais échappé à la mort. Mon ami se réveilla.

« Alors, tu es content de ne pas t’être transformé en géant ? »

Tout à coup, je me métamorphosai en un colossal être. Je ne ressemblais pas à Théodoric, pourtant, j’atteignais sa hauteur. Théodoric reprononça le mot « géant ! » et je me transformai en petit garçon. La lumière verte de l’étrange personnage devait être le pouvoir qu’il avait et qui, par l’intermédiaire de sa mort, hantait désormais mon meilleur ami.

Tantôt il me changeait en géant, tantôt en petit garçon, comme par magie. C’était nôtre secret à nous. Nous participions à la ronde des géants et fûmes heureux, perpétrant la légende des géants jusqu’à la fin de nos jours.

 

Catégorie jeunes

17 mai 2016

WONDERJANE ( Hélène Dubois) et Jérôme GADEYNE

Dubois Hélène ( WonderJane)

Gadeyne Jérôme ( WJ)photojeromew-19

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Artiste curieuse de tout, Wonderjane est née un crayon au bout des doigts sur le littoral dunkerquois.

Après une dizaine d’années passées dans les écoles d’art de la région, elle explore les mondes de la publicité, du cinéma d’animation, de la photo et du web.Aujourd’hui elle enseigne le dessin à l’école des arts visuels  à Gravelines et illustre des livres pour la jeunesse.Elle devient auteur pour son projet jeunesse du petit Yogi.

 

Wonderjane gadeyne J LesAventuresDuPetitYogi_Wonderjane est une artiste qui s exprime à travers différentes formes de création, dont le livre jeunesse. Elle partage en images ses expériences méditatives et sa pratique du yoga. De son personnage totémique Wonderjane, est né Janou, le petit yogi, qui prodigue des conseils de bien-être aux enfants.
Elle est l auteure de L Abécédaire du petit yogi, chez le même éditeur.
www.janewonder.blogspot.com

Jérôme Gadeyne évolue depuis son enfance dans le domaine énergétique.
Par la suite, il a enrichi ses connaissances lors de ses nombreux voyages. Praticien en énergétique, conférencier, instructeur d arts martiaux, il pratique et partage la méditation avec un large public, et notamment dans le milieu scolaire.

 

  • Les aventures du petit Yogi,Ed.  Trédaniel, Le courrier du livre

 

 

 

28 septembre 2015

3 tables rondes à Théodolivres 2015

TABLES RONDES

15h-15h30:

daniel bourdon-4

Watteau Luc

 

 

 

Daniel Bourdon ( parrain du salon) et Luc Watteau:  " le besoin, ou l'utilité de partager son vécu de "flic" par le témoignage ou la fiction."

Animée par Annick Michaud, journaliste à La Voix du Nord

 

15h45-16h15:

Poulain FX

Demetz Jean-Marc

 

 

François-Xavier Poulain et Jean-Marc Demetz: " Littérature jeunesse: du rêve à l'autonomie".

 

 

16h30-17h:

Ludovic Bertin

Declerck Philippe RA

Stucker Alain

 

 

Ludovic Bertin, Philippe Declerck et Alain Stucker:  "Est-il moral d'écrire des polars?"

Animée par Olivier Coppin, Journaliste à la CUD, correspondant de presse à la Voix du Nord..

17 mai 2016

David-James KENNEDY

DJ Kennedy

nouveauEN 2016

Né à Lille en 1969, David-James Kennedy doit son nom à ses racines irlandaises. Rien ne le prédestinait à écrire des romans, puisque son parcours est celui d’un scientifique, sa profession celle de pharmacien. Avant de se mettre à écrire, dans un sentiment d’urgence, il n’imaginait sans doute jamais devenir écrivain. Volant ses heures d’écriture à ses nombreuses obligations quotidiennes, avec le soutien de toute sa famille, il parvient à achever un manuscrit, Ressacs, dont l’intrigue complexe, au suspens captivant, se déroule… dans le milieu médical, notamment dans un hôpital du Pays Basque. Ses influences sont à chercher chez les incontournables Harlan Coben ou Michael Connelly, mais surtout chez Franck Thilliez, maître incontesté du polar français, qui l’a d’ailleurs publiquement adoubé. C’est donc sous les auspices de ce prestigieux parrain qu’il entame sa carrière d’écrivain.

  • Ressacs,(éditions  Fleuve Noir 2014)

La Presse:

Madame Figaro:

"Happé dès les premières lignes, le lecteur plonge dans une histoire au suspense haletant. Grâce à une écriture rythmée, l’angoisse monte crescendo. On en ressort, sans voix. Frissons et palpitations garantis !"

Néon Magazine:

"Un premier thriller brutal et rondement mené"

17 mai 2016

Donnovan HIERONYMUS ( Laurent BLANQUIN)

Hieronymus Donnovan

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

nouveau

EN 2016

Né en 1980, Hieronymus se raconte des histoires depuis toujours. Peu intéressé par  l’école, il passe son temps à la bibliothèque, à moins de 150 mètres de sa maison. À dix ans, il « emprunte » la carte d’identité de sa mère pour s’abonner au vidéoclub, lui aussi à côté de la maison (il commence soft en louant Robocop). Par la suite, il adapte son orientation scolaire et ses emplois du temps afin de ne pas rater la séance de 17 h au cinéma récemment ouvert juste à côté de la bibliothèque. Puisqu’on l’incite à faire quelque chose de sa vie, Hieronymus apprend à écrire des scénarios et obtient le prix Défi jeunes pour financer son premier court métrage. Mais ce qu’il préfère, c’est écrire. C’est en publiant le roman feuilleton Real TV sur internet qu’il rencontre son premier éditeur. Il sera l’un des auteurs précurseurs de la génération numérique. Un comble pour celui qui, entre-temps, a trouvé un travail dans une bibliothèque… au milieu de livres en papier.

Les écritures de Hieronymus vont d’un extrême à l’autre : des histoires pour les enfants aux valeurs positives mais aussi des récits glaçants, réalistes et cruels.

5 janvier 2016

"Les mots s'en mêlent" réunion du 3 décembre 2015

lecture2

Les mots s’en mêlent : Réunion du jeudi 3 décembre 2015

 

Réunion n°16 de notre club.

 

Jeanne PEHOURTICQ      

 2084, de Boualem Sansal

Auteur algérien, a écrit son premier roman à 50ans.

Grand Prix du roman de l'Académie française 2015.

Boualem Sansal , né en 1949, vit à Boumerdès, près d'Alger. Il a fait des études d'ingénieur et un doctorat en économie. Il était haut fonctionnaire au ministère de l'Industrie algérien jusqu'en 2003. Il a été limogé en raison de ses écrits et de ses prises de position. Son premier roman,"Le serment des barbares", a reçu le prix du premier Roman et le prix Tropiques 1999. Son livre Poste restante, une lettre ouverte à ses compatriotes, est resté censuré dans son pays. Après la sortie de ce pamphlet, il est menacé et insulté mais décide de rester en Algérie. Un autre de ses ouvrages, Petit éloge de la mémoire est un récit épique de l'épopée berbère.

Il fait le parallèle entre islamisme et nazisme. Lecture pas toujours facile, écriture assez philosophique.

L’action se passe dans un pays imaginaire. Catastrophe mondiale, il faut maintenir la peur, l’ordre à tout prix ; pèlerinage obligatoire sous peine de châtiments publics. Le héros ne se rebelle pas contre le régime, il veut s’exiler, mais la frontière n’existe pas. Il veut retrouver le réel.

Présentation de l'éditeur

L'Abistan, immense empire, tire son nom du prophète Abi, «délégué» de Yölah sur terre. Son système est fondé sur l'amnésie et la soumission au dieu unique. Toute pensée personnelle est bannie, un système de surveillance omniprésent permet de connaître les idées et les actes déviants. Officiellement, le peuple unanime vit dans le bonheur de la foi sans questions. Le personnage central, Ati, met en doute les certitudes imposées. Il se lance dans une enquête sur l'existence d'un peuple de renégats, qui vit dans des ghettos, sans le recours de la religion. Boualem Sansal s'est imposé comme une des voix majeures de la littérature contemporaine. Au fil d'un récit débridé, plein d'innocence goguenarde, d'inventions cocasses ou inquiétantes, il s'inscrit dans la filiation d'Orwell pour brocarder les dérives et l'hypocrisie du radicalisme religieux qui menace les démocraties.

 

 

Anne-Marie ANDRIEUX      

     Bleu gentiane, de Madeleine Mansiet-Berthaud

Saga familiale en pays franc-comtois, au 19ès. On s’occupe de la famille…

Fin XIX e en Franche-Comté. Clovis, propriétaire fermier aisé, est à ses heures "bricottier", petit contrebandier. Cette nuit-là, il a tenté un coup risqué : une cordée de trois avec du bétail vivant sur le dos sur les fameuses " échelles de la mort ". Surprise par deux douaniers, la cordée s'écrase au pied de la falaise... Gentiane, sa veuve, doit désormais porter sur ses épaules la responsabilité d'une vaste ferme, aidée seulement par la douce et chenue Mamélie. L'arrivée de Gildas, paysan expérimenté, est saluée avec enthousiasme par l'aïeule. Beaucoup moins par Gentiane : il fut son premier fiancé, éconduit, et il pratique lui aussi la contrebande. Pourtant cette présence masculine lui devient indispensable. D'autant que des lettres anonymes inquiétantes lui parviennent, accompagnées de bouquets de gentiane déposés sur le rebord de la fenêtre...

 

  Le pont du diable, de Daniel Dupuy.

Années 60, développement du tourisme dans les Cévennes, émancipation de la femme.

En 1987, Simon revient sur les lieux où vécut Manu, son cousin de la campagne qu'il admirait entre tous. Vingt-cinq ans plus tôt, le jeune Manu fait une impressionnante chute d'un pont. Il en sort vivant mais avec une jambe infirme. À force de courage et de volonté et en dépit des remontrances d'Adrien, son père cruel et taiseux, il accomplit son ambitieux projet de gîte rural et de culture de fraises. Les affrontements entre Adrien et Manu vont pourtant se transformer en drame familial jusqu'à ce que de vieilles histoires vécues sous l'Occupation refassent surface…

 

Sylvie BORNAIS           

Otages intimes, de Jeanne Benameur.

L’auteur a déjà écrit Profanes et Les demeurés.

Histoire d’un photographe de guerre pris en otage et qui va être libéré. Des flash-back,son voyage de retour, on voit ce qui se passe dans sa tête malgré sa libération… Dans son village natal, il retrouve des amis d’enfance. Il essaie de réapprendre à vivre, étant devenu un  « survivant ». Très beau livre.

Photographe de guerre, Etienne a toujours su aller au plus près du danger pour porter témoignage. En reportage dans une ville à feu et à sang, il est pris en otage. Quand enfin il est libéré, l'ampleur de ce qu'il lui reste à ré-apprivoiser le jette dans un nouveau vertige, une autre forme de péril. De retour au village de l'enfance, auprès de sa mère, il tente de reconstituer le cocon originel, un centre duquel il pourrait reprendre langue avec le monde. Au contact d'une nature sauvage, familière mais sans complaisance, il peut enfin se laisser retraverser par les images du chaos. Dans ce progressif apaisement, se reforme le trio de toujours. Il y a Enzo, le fils de l'Italien, l'ami taiseux qui travaille le bois et joue du violoncelle. Et Jofranka, l'ex petite fille abandonnée, avocate à La Haye, qui aide les femmes victimes de guerres à trouver le courage de témoigner. Ces trois-là se retrouvent autour des gestes suspendus du passé, dans l'urgence de la question cruciale : quelle est la part d'otage en chacun de nous ? De la fureur au silence, Jeanne Benameur habite la solitude de l'otage après la libération. Otages intimes trace les chemins de la liberté vraie, celle qu'on ne trouve qu'en atteignant l'intime de soi.

 

 

Marie SZCZEPANIAK 

     La Terre qui penche, de Carole Martinez.

Conte pour adultes, se passe au Moyen-Âge. Marie Bastien l’a lu également. Deux avis différents sur ce livre, à la fois cruel et poétique. «  Défense de la femme »

 

 

   Le peigne de Cléopâtre, de Maria Ernestam.

Mari, Anna et Fredrik, trois amis de longue date, ont monté une société au doux nom du Peigne de Cléopâtre. Leur créneau : résoudre les problèmes des gens. Chacun apporte ses compétences, qui en jardinage, qui en déco d'intérieur ou en comptabilité... et la PME se développe avec succès.

Chacun patauge quelque peu dans sa propre existence, en quête d'identité ou d'âme soeur, et trouve un réconfort non négligeable dans l'idée de venir en aide à autrui.

Jusqu'au jour où une vieille dame se présente avec une étrange requête : elle souhaite que Le peigne de Cléopâtre élimine son mari.
Difficile de résister à un filon qui promet d'être lucratif, et les candidats se bousculent bientôt au portillon.

Les oreilles de Buster. Même auteur.

Eva cultive ses rosiers. A cinquante-six ans, elle a une vie bien réglée qu’elle partage avec Sven. Quelques amies, des enfants, et une vieille dame acariâtre dont elle s’occupe. Pour se donner bonne conscience ? Le soir, lorsque Sven est couché, Eva se sert un verre de vin et écrit son journal intime. La nuit est propice aux souvenirs, aussi douloureux soient-ils. Peut-être aussi la cruauté est-elle plus douce lorsqu’on l’évoque dans l’atmosphère feutrée d’une maison endormie. Eva fut une petite fille traumatisée par sa mère, personnage fantasque et tyrannique, qui ne l’a jamais aimée et a toujours tout fait pour la ridiculiser. Très tôt, Eva s’était promis de se venger. Et elle l’a fait, avoue-t-elle d’emblée à son journal intime. Un délicieux mélange de candeur et de perversion, qui tient en haleine de bout en bout.

La maladroite,d’Alexandre Seurat.

Triste. Histoire d’une petite fille battue.

Inspiré par un fait divers récent, le meurtre d'une enfant de huit ans par ses parents, La maladroite recompose par la fiction les monologues des témoins impuissants de son martyre, membres de la famille, enseignants, médecins, services sociaux, gendarmes… Un premier roman d'une lecture bouleversante, interrogeant les responsabilités de chacun dans ces tragédies de la maltraitance.

Un bûcher sous la neige, de Susan Fletcher.

Très très beau ! En Ecosse, dans les Highlands, au 16è siècle. Livre sur la tolérance, l’acceptation des autres,

Au coeur de l'Ecosse du XVe siècle, Corrag, jeune fille accusée de sorcellerie, attend le bûcher. Dans le clair-obscur d'une prison putride, le révérend Charles Leslie, venu d'Irlande, l'interroge sur les massacres dont elle a été témoin. Mais, depuis sa geôle, la voix de Corrag s'élève au-dessus des légendes de sorcières et raconte les Highlands enneigés, les cascades où elle lave sa peau poussiéreuse. Jour après jour, la créature maudite s'efface. Et du coin de sa cellule émane une lumière, une grâce, qui vient semer le trouble dans l'esprit de Charles.

 

Josette ZIELEMAN  La bibliothèque des cœurs cabossés de Katarina Bivald

A beaucoup aimé. Tout commence par les lettres que s'envoient deux femmes très différentes : Sara Lindqvist, vingt-huit ans, petit rat de bibliothèque mal dans sa peau, vivant à Haninge en Suède, et Amy Harris, soixante-cinq ans, vieille dame cultivée et solitaire, de Broken Wheel, dans l'Iowa. Après deux ans d'échanges et de conseils à la fois sur la littérature et sur la vie, Sara décide de rendre visite à Amy. Mais, quand elle arrive là-bas, elle apprend avec stupeur qu'Amy est morte. Elle se retrouve seule et perdue dans cette étrange petite ville américaine.

Pour la première fois de sa vie, Sara se fait de vrais amis - et pas uniquement les personnages de ses romans préférés -, qui l'aident à monter une librairie avec tous les livres qu'Amy affectionnait tant. Ce sera pour Sara, et pour les habitants attachants et loufoques de Broken Wheel, une véritable renaissance.

Et lorsque son visa de trois mois expire, ses nouveaux amis ont une idée géniale et complètement folle pour la faire rester à Broken Wheel...

Katarina Bivald a grandi en travaillant à mi-temps dans une librairie. Aujourd'hui, elle vit près de Stockholm, en Suède, avec sa soeur et autant d'étagères à livres que possible. La Bibliothèque des coeurs cabossés est son premier roman.

 

 

 Passé imparfait de Julian Fellowes

On suppose que l’auteur a 60 ans . Ecrivain, il a un ami ultra riche qui va mourir et l’appelle. Ils font la liste des femmes qu’ils ont aimées ( 5) chaque chapitre correspond à une femme.

Ces jeunes de 20 ans portent en eux la morale et les traditions de leurs parents et l’envie de se libérer. Réflexions percutantes, intimes, géniales, dans lesquelles on se retrouve.

Voir la série «  Downtown Abbey

Une invitation de Damian Baxter ? Voilà qui est inattendu ! Cela fait près de quarante qu'ils sont fâchés ! Inséparables durant leurs études à Cambridge, leur indéfectible amitié s'est muée en une haine féroce, suite à de mystérieux événements survenus lors de vacances au Portugal en 1970. Après de déconcertantes retrouvailles, la révélation tombe : riche, à l'article de la mort, Damian charge le narrateur, sur la foi d'une lettre anonyme, de retrouver parmi ses ex-conquêtes – six jeunes filles huppées qu'ils fréquentaient alors – la mère de son enfant. Un voyage vers le passé plein de fantômes et de stupéfiantes révélations... Avec une verve élégante, le créateur de la série Downton Abbeysigne un portrait au vitriol de l'aristocratie anglaise bousculée par les sixties. " La vraie affaire de Fellowes, c'est le milieu qui l'a vu naître : l'aristocratie anglaise. (...)Un régal aux senteurs surannées, comme les Anglais en ont le secret. " Les Inrockuptibles Traduit de l'anglais (Angleterre) par Jean Szlamowicz

 

Cécile VERHAEGHE      Deux gouttes d’eau de Jacques Expert. (on en a déjà parlé)

 

Cauchemar, d’Erica Spindler.

Facile à lire, écriture fluide et agréable. C’est un thriller sur fond de harcèlement, de complot.

Dimanche 19 octobre 2003, Dallas, Texas. Jane Killian se réveille en sursaut, hantée par le même cauchemar obsédant, où elle revit l'accident dont elle a été victime quinze ans auparavant. Alors qu'elle se baignait dans un lac, un hors-bord l'a percutée, la laissant défigurée et à demi morte. Et si les miracles de la chirurgie réparatrice lui ont rendu un visage plus beau qu'auparavant, une question n'a cessé de la hanter : n'était-ce pas en réalité une tentative de meurtre maquillée en accident ? Aujourd'hui pourtant, Jane a tout pour être heureuse : artiste consacrée, riche héritière et épouse d'un chirurgien esthétique réputé, elle attend un enfant, et prépare le vernissage d'une exposition qui la rendra célèbre. Mais sa vie bascule de nouveau dans l'horreur lorsqu'une patiente de son mari est retrouvée morte, assassinée, et que lan est le suspect n°1. Mais il y a pire encore, lorsque Jane reçoit une lettre anonyme : "Je l'ai fait exprès. Pour t'entendre hurler. " Une lettre qui ne laisse aucun doute : le pilote du hors-bord est revenu pour terminer sa sinistre besogne...".

 

Boussole, de Mathias Enard.

Pas « grand public »… un malade attend son résultat d’analyse, nuit d’insomnie où il revit sa vie.

Insomniaque, sous le choc d'un diagnostic médical alarmant, Franz Ritter, musicologue viennois, fuit sa longue nuit solitaire dans les souvenirs d'une vie de voyages, d'étude et d'émerveillements. Inventaire amoureux de l'incroyable apport de l'Orient à la culture et à l'identité occidentales, Boussole est un roman mélancolique et enveloppant qui fouille la mémoire de siècles de dialogues et d'influences artistiques pour panser les plaies du présent. Après Zone, après Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, après Rue des Voleurs… l'impressionnant parcours d'écrivain de Mathias Enard s'épanouit dans une magnifique déclaration d'amour à l'Orient.

 

Annie LARANGÉ   

 Ma mère du Nord, de Jean-Louis Fournier.

Il regrette de ne pas avoir dit à sa maman tout son amour quand elle était vivante.

« Petit, chaque fois que j’écrivais quelque chose ou faisais un dessin, j’avais besoin de le montrer à ma mère pour savoir si c’était bien.

Qu’est-ce qu’elle penserait aujourd’hui de ce que je suis en train d’écrire sur elle ?

Je suis inquiet. Elle doit en avoir assez qu’on parle de son mari alcoolique. Ne pas avoir envie qu’on parle d’elle, la discrète, la réservée, de ses maladies imaginaires, de sa tristesse.

Va-t-elle savoir lire entre les lignes, comprendre que ce livre est une déclaration d’amour ? Que j’essaie de me rattraper, moi qui ne lui ai jamais dit que je l’aimais, sauf dans les compliments de la fête des Mères dictés par la maîtresse.
Ce livre, je l’ai écrit pour la faire revivre.

Parce qu’elle me manque. »

 

  Les quatre saisons de l’été, de Grégoire Delacourt.

A beaucoup aimé (contrairement à Elisa Dalmasso)

Été 99, dont certains prétendent qu’il est le dernier avant la fin du monde.

Sur les longues plages du Touquet, les enfants crient parce que la mer est froide, les mères somnolent au soleil. Et partout, dans les dunes, les bars, les digues, des histoires d’amour qui éclosent. Enivrent. Et griffent. Quatre couples, à l’âge des quatre saisons d’une vie, se rencontrent, se croisent et s’influencent sans le savoir.

Ils ont 15, 35, 55 et 75 ans. Ils sont toutes nos histoires d’amour.

Marie Curie prend un amant, d’Irène Frain

Veuve depuis 5 ans, elle prend comme amant Paul Langevin qui a été l’élève de Pierre Curie.Puis, la petite fille de Marie Curie épouse le petit fils de Paul Langevin.

Le 4 novembre 1911, un journal parisien à grand tirage livre à l'opinion cette nouvelle extravagante : "Marie Curie a un amant." A l'époque, Pierre, son mari, le savant avec lequel elle a eu son premier prix Nobel en 1903, est mort depuis cinq ans. Mais Marie a le tort d'être femme, d'être célèbre, d'être une "étrangère" (elle est d'origine polonaise), d'être "juive" à en croire certains de ses pourfendeurs (ce qui n'est pas le cas). Comme le capitaine Dreyfus vingt ans plus tôt, il faut l'abattre. Et peu importe que la célèbre veuve, qui s'apprête à recevoir son deuxième prix Nobel, soit une icône de la science mondiale. Son amant, c'est Paul Langevin, ami d'Einstein, lui aussi savant d'exception, familier des Curie aux temps héroïques. Mais Paul est marié. Et l'adultère excite la presse à scandale. Pour percer le secret qui attacha si fort Marie Curie à cet homme, au risque d'y perdre sa réputation et d'y laisser la vie, Irène Frain a interrogé des lieux méconnus, des archives négligées, des photos oubliées. Et c'est une bouleversante et inédite histoire d'amour qu'elle nous donne à lire dans ce "thriller médiatique" d'une terrible modernité.

 

Le joueur d’échecs, d’après  Stéhan Zweig, de Thomas Humeau en BD

 

California dreamin’, autre BD

Tube musical des années 60… Ellen Cohen rêve de devenir chanteuse. Sa voix est incroyable, sa personnalité aussi excentrique qu'attachante, son besoin d'amour inextinguible. À l'aube des années 1960, elle quitte Baltimore pour échapper à son avenir de vendeuse de pastrami et tenter sa chance à New York.

 

 

Brigitte CAPP :    

 Le caveau de famille, de Katarina Mazetti

C’est la suite du « mec de la tombe d’à côté »

Désirée la bibliothécaire et Benny le paysan se sont rencontrés dans Le Mec de la tombe d'à côté. Elle dévore les livres comme les produits bio, lui élève des vaches et n'imagine pas qu'on puisse lire "de son plein gré". Leur histoire d'amour n'est donc pas simple, mais ils s'accordent trois essais pour avoir un enfant ensemble. Si ça ne marche pas, c'est terminé pour toujours. Sinon... La suite du best-seller bourré d'humour de Katarina Mazetti.

Chapitres en alternance, La Crevette/Béni

Comment ce couple va-t-il assumer le travail de la femme, le métier de bibliothécaire ?  L’auteur a été fermière en Suède. Dénonce le machisme dans la mentalité paysanne.

 

 Une part de ciel, de Claudie Gallay.

Carole raconte on séjour dans sa ville natale. Atmosphère, liens à renouer avec sa sœur…

Aux premiers jours de décembre, Carole regagne sa vallée natale, dans le massif de la Vanoise, où son père, Curtil, lui a donné rendez-vous. Elle retrouve son frère et sa soeur, restés depuis toujours dans le village de leur enfance. Garde forestier, Philippe rêve de baliser un sentier de randonnée suivant le chemin emprunté par Hannibal à travers les Alpes. Gaby, la plus jeune, vit dans un bungalow où elle attend son homme, en taule pour quelques mois, et élève une fille qui n'est pas la sienne. Dans le Val-des-Seuls, il y a aussi le vieux Sam, pourvoyeur de souvenirs, le beau Jean, la Baronne et ses chiens, le bar à Francky avec sa jolie serveuse... Dans le gîte qu'elle loue, à côté de la scierie, Carole se consacre à une traduction sur la vie de Christo, l'artiste qui voile les choses pour mieux les révéler. Les jours passent, qui pourraient lui permettre de renouer avec Philippe et Gaby un lien qui n'a rien d'évident : Gaby et Philippe se comprennent, se ressemblent ; Carole est celle qui est partie, celle qui se pose trop de questions. Entre eux, comme une ombre, cet incendie qui a naguère détruit leur maison d'enfance et définitivement abîmé les poumons de Gaby. Décembre s'écoule, le froid s'installe, la neige arrive... Curtil sera-t-il là pour Noël ?

Peut-être un peu long.

 

BD : Modigliani prince de la Bohème, de Laurent Seksik

Graphisme magnifique. Montparnasse, 1917. Les artistes vivent dans l'insouciance du lendemain. Le prince de cette bohème, Amedeo Modigliani, rêve de changer le monde à coup de pinceaux.

Mais le goût de l'opium et de l'absinthe, la passion pour les femmes, la folie de l'époque sont autant d'obstacles qu'il devra surmonter.
Une évocation frémissante et sensible du peintre Amedeo Modigliani, mort dans la misère au seuil de la gloire, à l'orée du XXe siècle.

 

 

Sylvie ROLAND    

      Hippocrate aux enfers, Michel Cymes.

 C'était là.

C'est là que tant de cobayes humains ont subi les sévices de ceux qui étaient appelés « docteurs », des docteurs que mes deux grands-pères, disparus dans ce sinistre camp, ont peut-être croisés.

Je suis à Auschwitz-Birkenau.

Là, devant ce bâtiment, mon cœur de médecin ne comprend pas. Comment peut-on vouloir épouser un métier dont le but ultime est de sauver des vies et donner la mort aussi cruellement ? Ils n'étaient pas tous fous, ces médecins de l'horreur, et pas tous incompétents.
Et les résultats de ces expériences qui ont été débattus, discutés par des experts lors du procès de Nuremberg ? Ont-ils servi ?
Quand la nécessité est devenue trop pressante, quand j'ai entendu trop de voix dire, de plus en plus fort, que ces expériences avaient peut-être permis des avancées scientifiques, j'ai ressorti toute ma documentation et je me suis mis à écrire.
M. C.

 

Comme un chant d’Espérance, de Jean D’Ormesson

Pose la question de croire ou ne pas croire en Dieu…

" Il y a quatorze milliards d'années, une explosion se produit. En naissent les étoiles, les galaxies, le Soleil et la Lune, la Terre, la guerre du feu, l'acropole d'Athènes, la Grande Muraille de Chine, les Confessions de saint Augustin, Le Songe de sainte Ursule par Carpaccio et Le Songe de Constantin par Piero Della Francesca, La Cantate du café de Bach et La Vie parisienne d'Offenbach. J'écris ces mots. Et vous les lisez. Le monde s'est mis en marche. Que s'est-il donc passé ? " Jean d'Ormesson tente avec gaieté de percer le mystère du rien, c'est-à-dire du tout. Ravissements et surprises sont au rendez-vous de son épatante entreprise.

 

Même les politiques ont un père, d’Emilie Lanez

« Marrant »

Père manquant ou père trop présent, défié, chéri ou renié : de quel père Manuel Valls, François Hollande, Marine Le Pen, Jean-François Copé, François Bayrou, Ségolène Royal, Arnaud Montebourg, Najat Vallaud-Belkacem, Nicolas Sarkozy, Pierre Moscovici, François Baroin ou Marisol Touraine sont-ils les enfants ? Et ces pères, auprès desquels ils ont fourbi leur exceptionnelle ambition, qu’ont-ils transmis pour que leur progéniture fasse montre d’une telle voracité ?

Émilie Lanez a reçu, au cours de son enquête, beaucoup de confidences, parfois très inattendues, de personnalités politiques pourtant habituellement secrètes. Ces récits, croisés à ceux de leurs parents, de leur fratrie et de leurs proches, sont inédits. On y comprend combien tous, sans exception, demeurent prisonniers de leur histoire familiale.

 

Passagère du silence, de Fabienne Verdier

Partie en Chine communiste pour apprendre la calligraphie avec les grands maîtres chinois.

Tout quitter du jour au lendemain pour aller chercher, seule, au fin fond de la Chine communiste, les secrets oubliés de l'art antique chinois, était-ce bien raisonnable ? Fabienne Verdier ne s'est pas posé la question : en ce début des années 1980, la jeune et brillante étudiante des Beaux-Arts est comme aimantée par le désir d'apprendre cet art pictural et calligraphique dévasté par la Révolution culturelle. Et lorsque, étrangère et perdue dans la province du Sichuan, elle se retrouve dans une école artistique régie par le Parti, elle est déterminée à affronter tous les obstacles : la langue et la méfiance des Chinois, mais aussi l'insupportable promiscuité, la misère et la saleté ambiantes, la maladie et le système inquisitorial de l'administration... Dans un oubli total de l'Occident, elle devient l'élève de très grands artistes méprisés et marginalisés qui l'initient aux secrets et aux codes d'un enseignement millénaire. De cette expérience unique sont nés un vrai récit d'aventures et une œuvre personnelle fascinante, qui marie l'inspiration orientale à l'art contemporain, et dont témoigne son extraordinaire livre d'art L'Unique Trait de pinceau (Albin Michel).

Voyage initiatique. Surprenant.

 

Ce que savait Jennie, de Gérard Mordillat

Etretat.

À vingt-trois ans, Jennie a connu de nombreux drames familiaux dont l’éclatement de sa fratrie. Elle n'a désormais qu'un seul but : réunir ses frères et sœurs dispersés dans des foyers et familles d'accueil afin de les emmener voir la mer en Bretagne. Dans cette quête à travers la France, Jennie va faire la rencontre de Quincy, un acteur également animé d'une volonté sans faille : venger le suicide de sa mère. Unis face au pire et mus par une détermination farouche, ces amants tragiques mettront tout en œuvre pour parvenir à leurs fins. L’auteur des Vivants et des Morts livre un roman incisif, porté par une héroïne bouleversante, avide de justice.

Mordillat a la verve épique, hugolienne, il aime les misérables d’aujourd’hui. Fabienne Pascaud, Télérama.

L’histoire est aussi violente qu’un Steinbeck et aussi rythmée que La Fureur de vivre. Elle se lit d’une traite comme un roman noir. Bertrand Rothé, Marianne.

 

D’après une histoire vraie, de Delphine De Vigan

On en a déjà parlé.

Suit une conversation animée sur les femmes, mères, le déni de grossesse…

 

 

Élisa DALMASSO :     Un cheval entre dans un bar, de David Grossman

Ecrivain pas toujours bien vu dans son pays. Le titre vient d’une blague juive dont on ne connaît pas la fin

One man show d’un homme que le public applaudit, hue, mais aussi rit. Tout à coup, le spectacle dérape et il se met à dévoiler sur scène toutes les déchirures de son existence.

Sur la scène d'un club miteux, dans la petite ville côtière de Netanya en Israël, le comique Dovale G. distille ses plaisanteries salaces, interpelle le public, s'en fait le complice pour le martyriser l'instant d'après. Dans le fond de la salle est assis un homme qu'il a convié à son one man show - ils se sont connus à l'école -, le juge Avishaï Lazar, retraité et veuf inconsolable. Il écoute avec répugnance le délire verbal de l'humoriste. Mais peu à peu le discours part en vrille et se délite sous les yeux des spectateurs médusés. Car ce soir-là Dovale met à nu la déchirure de son existence lorsque adolescent, alors à Gadna (camp de préparation militaire parascolaire) avec son ami Avishaï, on l'avait informé de la mort d'un de ses parents sans lui préciser lequel. Et jusqu'à l'enterrement, Dovale s'était trouvé devant ce choix terrible : de qui - mère ou père - "souhaitait-il" la mort ? Avishai, par lâcheté, lui avait tourné le dos alors que Dovale avait eu besoin de son soutien. Le juge comprend où Dovale veut en venir avec ce spectacle. Il ressent soudain l'envie d'écrire. Il noircit de notes les serviettes qu'il a sous la main. Trahison de l'amour, trahison de l'amitié ? Règlement de comptes ? Pourtant, à la fin du spectacle, entre le juge et l'humoriste, un début de rédemption s'ébauche.

 

Une femme fuyant l’annonce, du même auteur.

 

 Prochaine réunion le jeudi 4 février 2016   à 14heures.

 

 

 

 

 

 

 

26 mars 2016

La farfadette amoureuse , d'Elise Catteau

 

IMG_2539

 

 

Lauréate du concours  2015, Catégorie Jeunes

 

La farfadette amoureuse

 

Après de longues heures de marche depuis la gare de Dunkerque, j’arrivais enfin à cette petite villa de campagne isolée que j’avais repérée sur la vitrine d’Imm-nord. Dès que je l’aperçus, je sus instantanément que je me plairais ici. Campagnard chevronné attaché à la tranquillité, j’avais face à moi le décor parfait. Le gîte, délaissé par ses anciens propriétaires, sûrement à cause de l’éloignement des villes, retrouverait, grâce à moi, sa splendeur passée. Après une visite intégrale du logement, qui, contrairement aux apparences était en excellent état, j’étais décidé, j’allais élire domicile ici à Téteghem. Je m’empressai d’aller signer mon acquisition en me réjouissant que personne avant moi n’ait remarqué la grâce de cette chaumière.  D’ores et déjà, je m’imaginais me prélassant au soleil sur mon transat. Le bonheur à l’état pur. Mille projets divers et variés envahissaient ma tête et mes rêves.

 

Une fois mon chez-moi acquis, je m’y installai rapidement et commençai à désherber mon jardin. Je voulais profiter dès ce jour des bienfaits du grand air, des petits plaisirs de la nature et de mon nouveau patrimoine. Le soir venu, j’étais fourbu mais heureux.

 

Ce fut cette nuit là que je l’entendis pour la première fois. J’allais m’endormir quand sa plainte déchirante retentit dans l’obscurité. Bien sûr, comme tout un chacun dans de telles circonstances je fus insomniaque un long moment, en proie aux interrogations. Quand enfin je trouvais les bras de Morphée, vers trois heures du matin, des cauchemars horribles peuplèrent ma nuit. J’étais tantôt victime de bêtes sauvages, tantôt pourchassé par des fantômes.

 

Au petit matin, quand je me réveillai, je n’avais qu’une idée en tête : découvrir l’être qui avait poussé ce gémissement larmoyant. Pendant toute la journée, je fouillai la maison de fond en comble pour attraper l’entité qui m’avait valu une nuit d’insomnie. Mais, elle était introuvable. Ce ne fut que le soir, au moment où elle poussa de nouveau son cri que je la vis. Je n’en avais jamais vu auparavant, juste entendu parler. Devant moi se tenait une crieuse de la famille des Hupeurs, lutine légendaire dont la mission dans les temps anciens consistait à crier pour prévenir les hommes de leur  folie meurtrière. Au fil du temps, les lutines de son espèce avaient oublié cette lourde responsabilité et criaient dans la nuit sans aucune raison. Lorsqu’elle m’aperçut, elle s’arrêta net. Je lui demandai aimablement ce qu’elle faisait ici puisque, d’après mes connaissances, ces créatures logeaient habituellement dans les forêts ou prairies. Elle me répondit qu’elle cherchait une âme charitable susceptible de l’accompagner. Mais, hélas, toutes les personnes qui l’avaient vue jusqu’alors s’étaient enfuies. Certaines croyaient être victimes d’une hallucination particulièrement réussie; d’autres, connaissant quelques fables telles que celles des Schrats avaient pris leurs jambes à leurs cous de peur que ces créatures ne les emmènent dans la vase des marais où ils les noieraient.

 

Fort heureusement, ma farfadette n’était pas de ce genre là et je le découvris bien vite. J’appris qu’elle s’appelait Godelieve, ‟aimée de dieu ”. Voilà cinq ans que la petite avait élu domicile dans ce grenier. Si elle criait ainsi c’était pour attirer les hommes, mais elle ne voulait pas les tuer, simplement quémander un peu de courage et de soutien pour son projet fou. Elle ne me le confia pas immédiatement, elle voulait être certaine qu’elle pouvait avoir confiance en moi et que je ne me moquerais pas.

 

Nous vécûmes ainsi sous le même toit pendant quelques jours. Je revins parler avec ma lutine chaque soir. Deux semaines plus tard, elle me révéla enfin ce secret si bien gardé. Elle voulait parler à l’homme à la moustache dont elle était amoureuse. A mille lieues de trouver cette histoire absurde, comme le craignait Godelieve, je  pensais que cette romance valait bien que je lui consacre du temps. Mais ce rêve serait bien difficile à réaliser car, selon les rumeurs qui circulaient au village, l’homme était amoureux d’une jeune fille habitant Steenvoorde. Ma farfadette en était profondément attristée, d’autant que certains affirmaient que les fiançailles étaient proches…

 

Chaque soir dorénavant, elle ne parla plus que du « grand homme » et de « la femme au nattes » sans jamais ne me donner un prénom. Visiblement, elle se rendait chaque jour au village pour connaître les évolutions de la relation et pour parvenir, avec mon aide, à trouver le moment opportun et la façon d’approcher son bien-aimé.

 

Cet instant arriva un mois après que j’eusse rencontré Godelieve. Tout le monde dans la commune, selon la lutine, ne parlait plus que de cette incroyable nouvelle. L’homme au manteau bleu et la dame aux yeux d’opale s’étaient disputés et semblaient bien loin de se pardonner ! Le garçon avait découvert que sa dulcinée était éprise de Jacobus, bel enfant blond, fils du bûcheron Jean de Houthacker. Les deux hommes avaient guerroyé. La désirée avait été profondément déçue par l’attitude de ses prétendants et avait coupé les liens avec chacun d’eux.

 

Si cette histoire était vraie, pour Godelieve le moment idéal semblait arrivé, elle aurait peut-être  une chance de le côtoyer ou même de le séduire ! Nous choisîmes ensemble un plan d’action. La farfadette irait consoler notre homme en plein chagrin d’amour et, quand il serait réconforté, elle utiliserait son talent de séductrice pour qu’il tombe sous son charme. Godelieve irait, dès le lendemain, commencer la première phase de notre stratégie. Cependant elle était bien au fait qu’elle ne devait pas précipiter les évènements et savoir se montrer patiente.

 

Comme dit la veille, je la retrouvai à l’aube. Je l’aidai à se préparer. J’allai jusqu’au village acheter une boîte de vêtements de poupée juste à sa taille, une jolie parure de bijoux, une boîte de maquillage et du vernis à ongles. Nous optâmes pour une petite robe bleue, un ruban blanc noué sur ses hanches, une paire de ballerines assorties et attachâmes ses cheveux bruns par un ruban semblable à celui qui lui servait de ceinture. Je lui passai un collier doré serti d’une pierre bleutée. Je lui mis un peu de baume à lèvres rose et de fard à paupières. A midi, elle était  prête. Elle était magnifique. Si c’était de moi dont elle était mordue, j’aurais été séduit à coup sûr, mais qu’en était-il de ce grand homme en plein désespoir amoureux ?

Conformément à nos plans, la lutine se rendit vers quatorze heures au parc où l’homme au manteau bleu aimait se promener avec son Hélène mais il n’arriva qu’aux alentours de quinze heures.  La jeune fille l’aborda :

«  - Bonjour mon bon Monsieur ! Comment se fait-il que vous soyez seul et si morose ? J’ai plutôt l’habitude de vous voir avec une fort belle jeune femme et débordant de gaieté ! »

Le promeneur lui conta son histoire. Godelieve était au septième ciel ; non seulement son bien-aimé  ne fuyait pas à sa vue mais en plus il lui faisait confiance !

Ils se revirent ainsi tous les jours, parlant de la pluie et du beau temps et tissant peu à peu des liens qui leur permettaient de devenir plus proches l’un de l’autre.

 

Trois mois plus tard, Godelieve se sentait prête à franchir le grand pas.

«  ­-Puis je vous faire une confidence ? »

Il acquiesça.

« -Théodoric, géant de Téteghem, je vous aime. »

24 avril 2015

Valéry Coquant

Valéry Coquant

 

 

Valéry Coquant est né en 1976.


Enfance normale dans une famille du Nord de la France, aux origines polonaise et espagnole.
Très tôt, Coquant affirme un goût très marqué pour les voitures anciennes, et une passion pour les livres. Il dévore les livres d'histoire prélevés dans la bibliothèque de son grand-père.


       Puis vient le temps des études. Classes prépas littéraires: hypokhagne et Khagne. Etudes d’Histoire. Science Po ensuite. Découverte de son écrivain préféré: Romain Gary.
Parce qu'il faut vivre, Coquant entre dans le monde du travail. Il exerce plusieurs métiers: agent immobilier, chargé de communication dans une usine automobile à Douvrin. Les hauts alternent avec les bas. Pour s'évader, Coquant se défoule dans l'écriture.

 

      Citoyen passionné par la vie de la Cité, Coquant nous livre ses coups de coeur ou de gueule.

       À partir de 2012, membre du Comité Scientifique du colloque : "Les bourreaux : des hommes comme les autres ?" organisée par la Fondation des Amis pour la Mémoire de la Déportation.

Bibliographie :

Aux Editions France Empire (Paris) :

  • Onassis. Ses combats, ses amours. Son drame.
  • Romain Gary. L’homme face à l’action

Aux Editions Saint Martin :

  • Verjat et la disparue de Tourbaix
  • Changez le monde !
  •  Verjat et l’affaire JC
  • Les médiocres
  • Reine d’argent
  • Les Météores
  • Hôtel de France
  • Tous les possibles (prix d’excellence Renaissance Française)
  • La clandestine
  • Dédé le Marteau ( septembre 2015)

                              

  Retrouvez Valéry Coquant sur Facebook, et découvrez ses vidéos sur Youtube.

11 septembre 2014

3 tables rondes le 12 octobre

 

Lors de notre premier salon du livre" Théodolivres", polar et littérature jeunesse,le public pourra assister à 3 tables rondes; elles se dérouleront l'après midi à partir de 14h30:

 

   

 

 

  • 16h30: Ecrire pour les enfants. Avec Josette Wouters, interrogée par ses jeunes lecteurs.

 

14 septembre 2017

POL'ART

POL'ART
POL'ART Quelques membres de Pol'Art exposeront leurs oeuvres, peintures ou photographies. Il s'agit de : Philippe DESRUELLES,Vincent PROUVOYEUR, Anne-Marie SALOMÉ et Edmond ZIENOWICZ... Voici un échantillon de leurs productions!
Publicité
Publicité
<< < 10 11 12 13 > >>
Théodolivres.
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité